GAME - Charles Leclerc/Max Verstappen

10 - ANOTHER TIME

- CHAPITRE 10 -

ANOTHER TIME

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♪ : Habits(Stay High) – Tove Lo

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Ce matin-là, Charles se réveilla avec la boule au ventre.

Et pourtant il n'allait pas participer à un Grand-Prix, il n'allait pas jouer un titre de champion du monde, il n'allait pas participer à Danse avec les Stars, il n'allait ni escalader l'Everest, ni se marier, ni faire du base jump depuis l'espace ; le monégasque se rendrait simplement à une fête le soir même.

Oui mais voilà, cette soirée se déroulerait chez Daniel Ricciardo.

Et bien qu'il appréciait énormément l'australien et qu'il passait toujours d'excellents moments aux côtés de cet homme bourré de qualités, le trentenaire avait un défaut majeur : son meilleur ami, Max Verstappen.

Cela faisait trois semaines qu'il n'avait pas aperçu l'ombre d'un polo Redbull dans son champ de vision et le propriétaire dudit polo lui manquait bien plus qu'il n'aurait souhaité l'admettre. Seulement, il n'avait pas eu de nouvelles de lui durant tout ce temps hormis les quelques messages pleins de banalités – qui se comptaient sur les doigts d'une main – qu'ils s'étaient échangés au cours de l'épopée australienne du champion du monde.

Charles savait donc que Max et Daniel s'étaient rendus à Perth ensemble, avaient pratiqué intensément la grasse matinée, la procrastination et l'apéro piscine ; avaient dégusté un nombre incalculable de bières en observant des kangourous tantôt sautiller, tantôt mener des combats de boxe sur le terrain du plus âgé ; mais pour ce qui était des choses importantes, il ne savait rien.

La dernière fois qu'il avait vu Max, celui-ci était complètement perdu, au bord du craquage nerveux et avait retourné l'intégralité de sa driver room ; il l'avait embrassé passionnément avant de lui confier tous ses tracas du moments (et il y en avait un paquet !) ; le monégasque se posait donc légitimement des questions sur son rival et leur relation, et appréhendait grandement leurs retrouvailles.

Rien à voir avec le fait qu'il avait mis fin à leur jeu et qu'il regrettait amèrement cette décision, évidemment.

Même s'il savait qu'à ce moment-là c'était la bonne chose à faire, le choix de la raison dira-t-on, le monégasque ne pouvait empêcher le souvenir du corps brûlant, des mains aventureuses, du souffle entrecoupé et des lèvres légèrement gonflées de son concurrent de venir hanter la moindre de ses nuits.

En clair, le choix du cœur, c'était Max.

Celui qu'il s'interdisait de faire.

Le fait d'avoir mis un terme à cette ambiguïté et d'avoir été éloigné du néerlandais pendant quelques semaines avait permis à Charles de prendre du recul sur la situation et de constater qu'effectivement, il s'était attaché à Max, il s'était habitué à son contact et ressentait un besoin impérieux de réitérer l'expérience, peu importe à quel point sa bonne conscience lui criait de ne pas le faire.

Comme on dit, c'est lorsque l'on perd quelque chose que l'on se rend compte de la valeur qu'elle avait.

En fin d'après-midi, Charles accorda une attention toute particulière au choix de sa tenue, bien plus qu'à l'accoutumée : après s'être débattu plusieurs dizaines de minutes avec des dizaines de vêtements désormais éparpillés dans la chambre qui ressemblait à un véritable champ de bataille, il opta pour un jean bleu foncé mettant particulièrement en valeur ses jambes et son joli derrière ainsi qu'une chemise blanche dont il laissa tomber les premiers boutons et retroussa les manches jusqu'à ses coudes dans un effet chic et décontracté.