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Rebecca Jimenez
l'odeur de l'enfer

J'ouvrais à peine mes yeux que déjà, une douleur sourde et brutale au crâne me fit tellement mal que je grimaçais en posant ma main sur mon front

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J'ouvrais à peine mes yeux que déjà, une douleur sourde et brutale au crâne me fit tellement mal que je grimaçais en posant ma main sur mon front. J'avais l'impression qu'un pivert s'amusait à jouer du marteau-piqueur sur mon cerveau, et l'envie limite de m'arracher les cheveux pour calmer la sensation désastreuse.

La tête dans le gaz, j'enlevais simplement la couette plus lourde que d'habitude de mes jambes avant de poser mes pieds au sol. Le contact rêche de ma plante de pied sur mon parquet me fit froncer les sourcils. Depuis quand on avait enlevé mon tapis duveteux de sous mon lit ? Ne comprenant plus rien à ce qui était en train de se passer, je mobilisais toute la force de mes jambes pour me lever, sauf que quelque chose m'en empêchait.

Le front encore plus plissé qu'à la normale, je baissais les yeux sur mon ventre et ma bouche s'ouvrait en grand devant le bras qui me plaquait fermement les fesses sur le matelas. OK, à quel moment Nahïl ou Amine était venu dormir dans mon lit ? Et surtout, depuis quand ils me câlinaient pendant la nuit ?

J'avais sûrement dû faire un cauchemar ou un rêve traumatisant qui expliquerait leurs présences, mais de là à carrément enlever mon tapis du sol, je ne trouvais pas d'explication logique.

Avec les mains limite tremblantes, je m'autorisais à remonter lentement le chemin tracé par le bras, afin de découvrir à qu'il appartenait. Le souffle court, je me pinçais les lèvres et manquais de hurler en voyant Nabil.

Nabil.

J'avais dormi avec Nabil.

- C'est quoi ce bordel ? me murmurais-je à moi-même, tentant par tous les moyens de me rappeler la suite des événements qui m'aurait conduit à passer la nuit auprès de celui que je considérais limite comme mon âme sœur.

Soulagée de voir que j'étais habillée et qu'il en était de même pour Nabil, je me détachais de son emprise en prenant soin de ne pas le réveiller, me levant dans un silence complet pour l'observer. Debout devant le lit, je détaillais la silhouette du brun qui était pratiquement entièrement dissimulée par les draps, et qui dormait tel un nouveau-né.

Sa respiration était calme, ses cils formant une marée de mer sur le bas de ses paupières, et je sentais mon cœur s'enflammer. Nabil était beau.

Mais au bout de deux minutes à le contempler, je sursautais en le voyant bouger dans son sommeil, grognant comme s'il s'apprêtait à se réveiller. Ni une ni deux, je faisais de grandes enjambées sans bruit jusqu'à la porte close, que j'ouvrais avant de refermer abruptement dans mon dos.

Je tendais l'oreille pour capter le moindre bruit mais le retour au silence m'indiqua que Nabil devait s'être replongé dans ses rêves. Toujours sur le qui-vive, je remettais mes idées en place malgré le mal de crâne qui continuait de me déchiqueter les neurones et, connaissant l'endroit puisque j'y venais depuis des années, je me dirigeais tout naturellement vers la salle de bain.

𝘭'𝘰𝘥𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦 𝘭'𝘦𝘯𝘧𝘦𝘳Where stories live. Discover now