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mars 2003
Une énorme boule de neige me frappait la joue alors que j'ouvrais la bouche en grand, avant de jurer en arabe. D'un bond, je me tournais vers Nabil et le voyais avec un énorme sourire sur le visage, me faisant grogner. Évidemment, il n'y avait bien que lui pour faire des jeux d'enfants ainsi.
- T'as fait ça dans le dos ! m'écriais-je avant de courir jusqu'à lui, difficilement à cause de la neige.
- C'était trop tentant, rigolait-il en faisant demi-tour pour me fuir. Smeh Becca !
- M'appelle pas Becca je t'ai déjà dit ! J'ai bouffé de la neige, t'es chiant !
- Essaie de m'attraper pour voir !
Déterminée, je le poursuivais sur dix bons mètres avant de m'éclater au sol, heureusement retenue par la neige. Mon visage s'engouffrait dedans et je grimaçais en sentant la fraîcheur étouffante des flocons sur mes joues.
Avec le peu de fierté qu'il me restait, je me relevais avant de passer mes mains sur mes genoux blancs, sous les rires moqueurs de Nabil qui semblait avoir assisté au plus gros sketch de sa vie.
- C'est ça moque toi.
- C'est bon, c'est pas comme si t'étais tombée sur du béton. Tu t'es pas fait trop mal quand même ?
Il attrapait mon menton avant d'étudier mon visage sous tous les angles, un air sérieux se craquelant derrière son visage.
- Non tranquille, ça surprend, le rassurais-je en balayant ses doigts de mes joues brûlantes. J'ai pas envie d'aller au collège, soupirais-je en consultant mon téléphone. En plus on est en retard.
- On a quoi comme cours ?
- Espagnol, avec madame Olviedo.
- Celle aux gros seins là ?
- Non mais tu t'entends parler, t'es un gros dégueulasse sérieux.
- Avoue qu'elle en a pas mal.
- Mais je sais pas, je regarde pas ça moi.
- Je te jure que c'est elle qui m'a donné envie de parler espagnol. J'aime bien quand elle dit bambina, ses lèvres pulpeuses là, j'veux-
- C'est bon, j'ai compris que tu voulais la sauter. Comme la moitié des chiens du collège qui pensent avoir une chance avec une dame de trente ans.
- T'es jalouse, Becca ?
Son sourire sournois au coin des lèvres me fit serrer les dents, je détestais quand il se foutait de moi de la sorte. Puisque je n'arrivais jamais à trouver de bonnes répliques pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Alors, généralement, je lui tournais le dos en jurant dans ma barbe, sous ses rires redoublant.
