Chapitre 16

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1er septembre 2015

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1er septembre 2015

Les yeux ouverts, je fixe le plafond. Je suis réveillée depuis sûrement plusieurs heures. Je ne sais pas ce qu’a fabriqué Charles toute la journée mais il fait un bruit monstre en bas. Mais ça ne semble pas déranger Joan qui dort profondément. Hier, il est venu le chercher. Je l’ai supplié de le laisser en échange de mon sort, mais il a refusé. J’ai eu le droit au canon pointé sur moi, que quoi décourager le pseudo courage que j’essaie d’avoir. Charles semblait rempli de rage alors je me suis mise à compter. C’est bête mais je me suis dit que moins il passe de temps avec lui, moins la sentence est violente. 1996 secondes soit plus de 33 minutes, voilà mon attente. Ce nombre pour m’indiquer l’étendue des dégâts. Joan est revenu couvert de bleus. Il m’a simplement soufflé que notre bourreau avait passé une mauvaise journée. Pour une fois, il est rentré conscient et sans entaille. Mais vu le regard de notre tortionnaire, j’ai craint pour moi pourtant il n’est jamais venu. Nous avons profité de ce répit pour manger un peu. Des petites quantités utiles pour nous faire du bien. À vrai dire, des boîtes de gâteaux sont éparpillées partout dans notre salle : derrière les toilettes, au fond de la malle, entre le mur et notre matelas. On ne se goinfre pas, on rationne. On garde cet infime espoir de sortir de là. Le temps me semble si long quand je suis seule. Ça me fait ruminer bêtement. Mon imagination fait des siennes. Mon moral joue au yo-yo. Je ne sais pas comment réagir. 

— Constance, dors… 

La voix endormie et le ton de mon compagnon me font rire. Je vois très bien la scène. J’ai l’impression d’être une enfant qui se fait rouspéter par son père. Il est vingt-et-une heures et j’ai école, demain. J’ai intérêt à filer au lit avant d’être punie. Avec cette image, je ne peux m’empêcher de glousser comme une dinde. 

— Ça fait du bien de t’entendre rire, comme ça. 

Je le vois se tourner face à moi et faire un petit mouvement de tête. 

— Allez, raconte-moi tout. J’aimerais bien savoir ce qui te met dans cet état. 

Sans hésiter, je lui fais part de mon imagination débordante avec tous les détails. Lui droit comme un i les poings sur les hanches.

— J’espère ne pas avoir à dire ce genre de phrases avant très longtemps, rit-il en insistant fortement sur le dernier mot. Peut-être même jamais je ne sais pas. 

— Tu ne veux pas d’enfant ? demandé-je surprise. 

— Je ne sais pas, je veux dire, que je ne suis pas sûr d’avoir la patience, la douceur pour être un bon père. 

Je suis persuadée qu’il fait erreur. Au contraire, je suis fascinée par son côté protecteur, bienveillant et réconfortant. Depuis mon arrivée, il a un don, celui de m’apaiser quand je commence à angoisser. Soudainement, il me retourne la question et fracasse violemment ma bonne humeur. 

N'enferme pas nos coeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant