épisode quatre-vingt-douze

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OCTAVIA

– Notre intervenant a désiré vous voir travailler sur un péché capital, affirme M. Faraize. Autrement dit, vous allez devoir choisir l'un des sept péchés capitaux et l'illustrer grâce à l'art de la photographie.

– La luxure ! je m'exclame.

Nathaniel s'étouffe avec sa salive et Melody proteste imméd

iatement à ma proposition.

– Cela pourrait être intéressant, affirme Peggy. Après tout, on pourrait travailler sur des jeux d'ombres pour représenter la sensualité.

– C'est hors de question qu'on fasse ça ! s'exclame Melody.

– On pourrait faire l'envie ? propose Nathaniel. On peut travailler sur la notion de... de sensualité mais de manière beaucoup moins... osée.

J'échange un regard avec Peggy, quelle idée d'avoir choisir un atelier dans lequel Sainte Melody se trouve ? Avec ses chemisiers boutonnés jusqu'au col et ses petites ballerines de petite-fille bien élevées, je doute qu'on réussisse à s'entendre sur un sujet aussi subversif qu'un péché capital. Ce thème est incroyable et mon esprit fourmille déjà de mille et unes idées, malheureusement, ma créativité risque d'être bridée à cause de Vierge Melody.

– C'est quand même surprenant comme thème, intervient Nath (qui, on le rappelle a grandi dans un milieu particulièrement conservateur).

– Tout de suite les grands mots ! s'exclame Peggy. Au contraire, ça va te permettre d'explorer les facettes sombres de ta personnalité. J'ai l'impression que ça te ferait du bien.

– Je suis entièrement d'accord avec Peggy, j'interviens. Les péchés permettent d'explorer le pire de l'humanité, mais également le meilleur. On pourrait prendre l'un de ces péchés et en faire une interprétation positive allant totalement à l'encontre de la morale chrétienne.

– Puisque ce sont des péchés, c'est par définition impossible qu'ils représentent quelque chose de positif ! s'énerve Sainte-Melody.

– C'est incroyablement manichéen ce que tu dis Melody !

– Les esprits qui s'échauffent sont le signe d'une inspiration latente ! s'exclame une voix profonde qui nous surprend tous.

Nous nous tournons d'un seul vers l'intervenant, le fameux M. Savin, adossé contre l'entrée du sous-sol qui a été transformé en chambre noire pour la semaine.

– Vous avez choisi un thème ? demande-t-il.

– L'envie ! répond catégoriquement Peggy.

– Mais... je commence.

– Fais-moi confiance, me murmure-t-elle. J'ai une idée et je t'assure que le trophée est pour nous.

Je lui lance un regard en biais avant d'hocher la tête.

– Monsieur, intervient Melody. Excusez-moi, mais je ne sais pas du tout comment on s'y prend pour développer des photos.

– Justement Melody, on est là pour ça, je réponds.

– Moi je sais, intervient Peggy. Ce n'est pas si compliqué mais je pourrais m'en charger au pire.

– Bon et bien, puisque tout le monde est d'accord, vous pouvez vous mettre au travail, intervient M. Faraize.

– Mais Monsieur, quel appareil allons-nous utiliser ? demande Peggy.

– Ah ! Suis-je bête ! s'exclame notre prof d'histoire. Il doit encore être en salle des professeurs. Nathaniel, puisque vous avez le trousseau, peut-être pourriez-vous aller le récupérer ?

this is me trying || Amour SucréWhere stories live. Discover now