Flashback : Eden

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TW : Ce chapitre contient une scène d'agression sexuelle et d'inceste EXPLICITE !

Quinze ans.

Aujourd'hui j'ai quinze ans, et je fête mon anniversaire seule dans ma chambre.

Et dans l'obscurité.

Maman s'est barrée hier, avec je ne sais qui. Elle était déjà ivre quand elle a quitté la maison.

Je crois qu'elle a oublié qu'elle avait une fille.

Devant moi est posé un couteau. Je le contemple, et ce depuis de longe minutes.

Il est censé couper un gâteau, pourtant, aucun signe de dessert dans la maison.

Il n'y a plus que des bouteilles de vin à moitié vides et des conserves.

La lame pointée vers mon coeur, j'hésite encore quelques secondes.

Cela fait quelques semaines que je pense à mettre fin à mes jours.

J'ai beau tenter de m'en sortir, de refouler ces pensées noires, je n'en peux plus.

Maman m'a déscolarisée il y a deux ans. Depuis, je n'ai plus aucun ami.

Ils m'empêchent de voir des gens de mon âge.

Je n'ai plus personne à qui parler, désormais.

Comment voulez vous que je me sente bien ?

Ça serait tellement soulageant de sentir la lame effleurer la chaire tendre de ma poitrine, puis s'enfoncer en elle...

De voir le sang perler peu à peu pour former des flaques sur le parquet...

Non, je ne peux pas. Je ne dois pas.

Je pose la lame dans mon placard, à l'abri de la tentation et des regards, et m'allonge dans mon lit.

Des pensées sombres jaillissent de mon esprits, mais je les refoule sans cesse, en fixant le plafond moisi par le manque d'entretien.

Mes paupières battent quelques secondes encore, comme des ailes de papillons, puis je ferme les yeux. 

Et plonge dans un sommeil sans rêves.

***

Je suis réveillée par le claquement d'une porte, au rez-de-chaussée.

Des bruits de pas se font entendre dans l'escalier, et, à la démarche de l'individu, je sais que ce n'est pas ma mère, ou même une quelconque femme.

Je tente de me relever et de m'extirper de mon lit, mais c'est alors que je sens une masse me plaquer contre le matelas, et une paume de main calleuse se poser contre ma bouche.

J'ouvre mes yeux, et aperçoit mon père, au dessus de moi, assis à califourchon sur mon corps.

Paniquée, je tente de me défaire de son emprise, en vain. Ma fine stature ne fait pas le poids face à lui.

Soudain, il se saisit de mes poignets et les colle eux aussi contre le matelas, au dessus de ma tête.

-Chut, arrête de bouger, ça ne sera pas long si tu te laisses faire, susurre-t-il à mon oreille.

Les larmes me montent aux yeux tandis que je continue à m'agiter.

Je sais qu'il n'a pas de bonnes intentions.

-Je t'ai dit d'arrêter de bouger comme ça, ça ne sera pas long ! Gronde mon père, cette fois avec méchanceté.

Malgré tout, je me débats tandis qu'il enlève mon tee-shirt.

Malgré tout, je me débats tandis qu'il dégrafe mon soutien gorge.

Malgré tout, je me débats tandis qu'il ôte mon jean

Mais je cesse tout mouvement au moment ou il baisse mon dernier vêtement.

Il bande, je le sais, et cela m'horrifie. Me répugne.

Ce n'est pas possible, ça doit être un rêve, Eden.

Sauf que la douleur est bien là. Quand il masse ma poitrine entre ses mains moites, je le sens.

Je sens aussi ses yeux se poser partout sur mes courbes naissantes. Et entre mes cuisses.

Je sens tout, avec l'impression d'assister à la scène, impuissante.

Que pourrais-je faire contre lui ? 

Soudain, il semble changer d'avis. Dans un grognement incompréhensible, il me redresse, en bloquant toujours mes bras derrière mon dos, et m'agenouille devant lui. 

Mon père baisse son pantalon de costume et m'ordonne :

-Suce.

Je détourne mes yeux de lui, la tête tournée vers le sol. Je ne ferai pas ça. 

-Bordel ! Suce moi Eden ! Tu veux vraiment que je m'énerve ?

Avec un mouvement brusque, il se saisis de ma tête et la rapproche de son entrejambe.

Contrainte par sa force, je m'exécute. J'ai envie de vomir. Je m'étouffe, son membre enfoncé jusqu'à la gorge.

-Ouvre plus grand la bouche, pour papa, m'ordonne-t-il la tête levée vers le plafond, les mains serrées sur mes poignets, pour m'empêcher tout mouvement.

Papa.

Un frisson de dégoût me parcourt.

Je crois bien que c'est à ce moment là que j'ai cessé de te considérer comme mon père.

Après de longues minutes, lorsque il en a terminé avec moi, en moi, il susurre : 

-Tu ne diras rien à ta mère ? Sinon, je ne viendrai plus vous voir et vous serez à la rue, sans moi. Je reviendrai dans quelques semaines, t'auras intérêt à être prête. 

Sur ces mots, il réajuste son pantalon et quitte la pièce, me laissant seule, à terre, souillée par sa faute.

---

Hello ! J'espère que vous avez détesté ce chapitre, tout comme je l'ai fait pendant sa rédaction.

Ici, j'aborde un sujet très tabou, et que je ne cherche pas du tout à romantiser ; il est tiré de mon expérience et de témoignages. Je vous sensibilise à ce sujet et aux traumatismes vécus par la protagoniste dans le but de construire une morale ! 

Sachez que vous êtes aussi responsables de ce que vous lisez, je vous ai tout de même prévenus en début de chapitre.

Prenez soin de vous

Kiss 💋 

V 🌸

Burning LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant