Chapitre 3

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Je ne me souvenais que très peu de ma vie d'humaine. Les siècles d'immortalité l'avaient pratiquement effacée. Seuls me restait des flashs, brèves images d'une vie depuis longtemps disparue. Et pourtant, certaines choses étaient toujours là. Vives. Intenses.

Le regard de l'homme dont j'étais amoureuse, ses prunelles verte perdant leur éclat seconde après seconde. Mon doux amour.

J'étais née à l'aube des millénaires de jadis à une époque révolue, perdue dans les limbes de l'histoire.

L'amour pouvait faire faire les plus grandes choses. Les plus terribles aussi.

Les mois, puis les années et les siècles s'écoulèrent ainsi. Le monde changea, évoluant suivant les époques, et je restais là ; figée. Eternelle. Sans âge. Allant et venant.

Je mentirais si je ne disais pas que les choses n'ont pas toujours été simples. Quand la mort ne peut vous avoir, la vie n'existe plus non plus. Vous êtes là, comme un fantôme glacé d'une époque qui n'existe plus.

Un temps j'avais été attirée par le pouvoir. Un temps j'avais voulu avoir le monde à mes pieds. Je ne supportais pas d'avoir été privé de beaucoup de choses du fait de mon immortalité. Alors j'avais décider que je me construirais moi-même, attirant des soupirants, des admirateurs aussi. D'autres vampires présents dans le seul et unique but de profiter de mon aura, de ma lumière.

J'avais adoré ça. Je m'étais comme rassasiée de toute cette ferveur à mon égard.

Et comme le pouvoir attire le pouvoir, c'était ainsi que j'avais rencontré pour la première fois les Volturi. Je ne leur montrai aucune peur, et jamais Aro ne vit mes pensées. J'avais déjà une réputation à tenir, ce n'était pas pour courber l'échine face à un vampire.

A cette époque il n'avait pas encore la garde qu'il possède aujourd'hui. Il était puissant, certes, mais certaines de ses proies les plus précieuses, comme Jane et Alec, n'était pas encore venus au monde.

Mais s'il y avait bien une chose dont je me souvenais parfaitement, ce fut mon premier réveil comme immortelle.

Quand j'ouvris les yeux ce premier jour du reste de ma vie, l'aube était tout juste naissante à l'est. Les premiers sons qui me virent furent les crépitements des dernières flammes qui dévorait une petite maison non loin de là. Ma maison.

A cette heure de la journée, ou de la fin de la nuit c'est selon, les oiseaux ne chantaient pas encore. L'air était frais et le ciel portait encore les couleurs de la nuit.

Je regardais les branches qui dansaient au-dessus de moi, et d'un coup je pus en voir chaque détail. Des branches. Des feuilles. Des insectes. Tout. J'aurais voulu sursauter mais je n'y parviens pas. Et malgré ma surprise mon cœur resta calme. Et pour cause : il ne battait plus.

Je me relevais sans mal, étonnée de n'avoir aucune douleur alors que j'étais restée allongée sur le sol de la clairière durant des heures. La dernière fois que j'avais eu les yeux ouverts le soleil était encore haut dans le ciel, ça j'en était certaine.

Une fois debout je pus voir ce qui restait de ma maison : rien. Un amas de cendre.

Soudain, un souvenir me percuta : des prunelles vertes. Alwin.

-Alwin ! criais-je

Je me figeais. Je ne reconnaissais pas cette voix. Je criais le nom de mon amour une nouvelle fois. Sans réponse. Où était-il ? Je me souvenais de lui sans mal avant que tout ne fut noir.

Je tournais la tête dans tous les sens. Sans être même perdue dans l'espace. Sans que ma tête ne tourne.

-D'abord la voix, puis la tête. Que m'arrive-t-il ? murmurais-je à voix très base.

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⏰ Last updated: May 05 ⏰

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Par delà les millénairesWhere stories live. Discover now