Chapitre 2

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Ma première impression avait été la bonne, et la standardiste avait véritablement un goût exquis. Sucrée, presque mielleuse.

La première fois que j'ai mordu quelqu'un, je m'en souviens parfaitement.

Ce sentiment de pouvoir. Exquis. Grisant. Sentir la vie de l'autre disparaitre alors que sa propre énergie remonte en flèche. Une vie donnée pour l'éternité. Comment aurai-je pu me lasser d'une telle chose ? Comment ne pas se croire supérieur aux humains quand on vit des millénaires ?

Le visage de Caius avait arboré des traits furieux quand je lui avais volé, pour ainsi dire, son repas.

Le corps sans vie de la standardiste tomba sur le sol de pierre dans un bruit sourd.

-Il nous faudra une nouvelle employée, déclara Aro.

-Laisse Caius la choisir, suggérais-je. Tu lui dois bien cela.

-Heidi s'en occupera, fit celui-ci vexé.

Ainsi, les Volturi ne faisaient rien par eux-mêmes. Cela ne m'étonnait pas, je l'avais vécu il y a quelques siècles. Après tout, quand on a des serviteurs pour tout faire, pourquoi se donner du mal ?

Les Volturi étaient devenu comme une famille royale, tout puissants qu'ils étaient. Aro ne souhaitait que le pouvoir. La crainte aussi. Ils tenaient leur place dans notre espèce comme cela.

Je souris. Ça aussi je l'avais vécu.

Mais à leur différence, je ne restais pas enfermée longtemps dans ma demeure. L'envie de montrer l'exemple, d'assoir ma puissance aussi, de guetter mes victimes, de les choisir. De voir leurs prunelles remplit de peurs et de craintes. La sensation de la chasse était unique et grisante.

Oui, pour rien au monde je n'aurai laissé cela s'échapper. J'étais un vampire. Une meurtrière. Je dominais.

-Tu devrais y aller toi-même, fis-je à Caius quand il passa près de moi.

Il ne me répondit rien et ce dirigea vers une table pleine de livres.

C'était à croire que les Volturi ne savaient que paraitre et ne plus être.

J'avais encore du mal à imaginer Aro avoir peur d'une simple humaine. Avec l'ensemble de sa garde il pouvait se permettre de n'avoir pas peur de grand monde. Mais peu importe.

Je déambulais dans les hauts couloirs du palais, m'attardant un peu de ce lieu que je n'avais pas revu depuis bien des années.

-Tu t'attardes ? En voilà une chose curieuse.

-Les siècles écoulés m'ont peut-être apporté un peu de mesure, lançais-je sans me retourner.

-Ils me semble longs.

Surprise, je me retournais pour faire face à Marcus qui s'approchait.

-Ne me juge pas, Elvira, fit-il. Tu sais tout ce que j'ai perdu.

-Je le sais Marcus.

Et mes mots étaient loin de refléter toute la réalité. Marcus pensait que je savais uniquement pour la mort tragique de son épouse, alors que je savais qu'elle était loin d'être un simple accident. Sa mort avait été très soigneusement préparer dans l'optique que son mari reste fidèle aux Volturi. En l'espace de quelques mois elle était devenue l'ennemi à abattre, et le couple n'avait pas prit la mesure de la menace qui se cachait derrière les expressions des autres membres du clan.

Je devais bien avouer qu'Aro avait particulièrement bien jouer son rôle. Son intelligence lui avait permis d'éliminer un vampire pour en garder un autre sans éveiller les soupçons du survivant. Ce n'était pas pour rien que ce clan avait pris l'ascendant sur tous les autres. Il ne fallait jamais baisser sa garde avec un vampire comme Aro. Même sa propre sœur n'avait pas été à l'abris. Je n'osais même pas imaginer ce qu'il serait advenu si nous avions finit ensemble lui et moi.

Par delà les millénairesWhere stories live. Discover now