Mona Lisa.

Je nettoie les dernières tables avec rudesse. J'enfonce le chiffon dans la poche de mon tablier puis rejoint la cuisine où tout le personnel s'affairent à ranger avant que nous puissions tous rentrer.
La journée a été longue et pénible. Nous sommes en plein été et le restaurant était plein à craquer au point où aucun de nous n'a eu de pause.

Quatre mois plus tôt, j'avais commencé à travailler dans ce restaurant chic, en plein cœur du centre ville de Beaverton, qui appartient à Ezekiel Toreno, le meilleur ami de Wesley. Je m'étais vite adaptée à l'emploi, à mes collègues qui m'ont plutôt bien accueilli et à tout l'environnement. Je me fichais de savoir pour qui je travaillais et il faut dire que Ezekiel Toreno n'a pas fait de différence entre moi et le reste de ses employés sous prétexte que je suis l'épouse de son ami.

C'était parfait. J'avais un emploi, je pouvais enfin commencer à mettre de l'argent de côté. C'était parfait comme je l'ai dit.

Parfait jusqu'à ce que je découvre que Wesley a obligé plusieurs commerces et entreprises à ne pas m'engager ! C'est à cause de lui que je n'ai pas trouvé d'emploi autre que celui-ci. Il veut tellement me garder sous contrôle qu'il est prêt à tout pour. Je savais que c'était étrange que personne ne veuille de mon CV, même les petites épiceries de la ville.

Les Hamilton font décidément la loi dans cette ville et maintenant veulent me détruire. J'avais vraiment espoir que Wesley soit différent, j'ai été stupide de croire ça.

Durant les quatre derniers mois ,nous avions pu trouver un semblant d'entente entre nous. Il avait accepté d'héberger Janelle et j'étais plus ouvert à la discussion avec lui. J'avais réussi à un peu mettre de côté la haine que j'éprouvais. Même Allison n'était plus un problème, ils ne se voyaient plus au manoir.

Je me souviens encore de la douleur aiguë qui m'a empoigné le cœur quand j'ai entendu la discussion entre lui et son Ezekiel ce matin. La déception a graduellement laissé place à la colère. Une colère contre Wesley qui n'est pas prête à passer. Je me demande même si je ne devrais pas partir plus tôt et le laisser planter là pendant qu'il m'attend, comme tous les soirs après mon service.

Deborah notre manager nous laisse enfin filer. Je dis au revoir à tout le monde puis quitte l'enceinte du restaurant.
Le klaxon de l'Aston Martin de Wesley me signale sa présence. Je l'ignore complètement et commence à marcher en direction de l'arrêt de bus. J'entends la portière claquée et des pas rapides derrière moi. Il se fait tard, je ne veux pas faire de scandale en pleine rue.

Wesley : Mona! Attends!

Il saisit ma main et me retourne pour lui faire face.

Wesley : qu'est-ce qui te prend? Il se fait tard, rentrons.

Moi: j'ai besoin de marcher. Vous pouvez rentrer seul.

Wesley : quoi? Pourquoi ? S'est-il passé quelque chose ?

Je pousse soudainement un cri de frustration qui fait se retourner quelques personnes. Wesley me regarde abasourdi.

Moi: putain! Laissez-moi tranquille.

Je me défais de son emprise. J'ai juste envie de lui en coller une.

Wesley : tu fais des caprices maintenant ? Montes dans la voiture.

Moi: je n'ai aucun ordre à recevoir de quelqu'un et encore moins de vous. Vous n'êtes qu'un connard, arrogant qui se croit tout permis parce qu'il a un compte en banque à neuf chiffres! *je deblatère rapidement*

Il soupire ,un air désespéré collé au visage.

Wesley: dis moi clairement quel est ton problème, Mona Lisa.

𝑴𝒐𝒏𝒂 𝑳𝒊𝒔𝒂Where stories live. Discover now