Chapitre 6

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Lorsque le blond m'a dit que nous allions dans un club, j'étais loin d'imaginer qu'il serait aussi grand. Lorsque nous pénétrons à l'intérieur, je vis une piste de danse à gauche, un bar à droite, avec tables et chaises à l'étage. 

- Si tu vois un gars pointer son arme sur moi, tu le butes ok ?

- Et si c'est moi qui pointe mon arme sur toi ?

- Tu te butes.

Et il s'éloigna. Je me dirigea vers la bar lorsqu'une jeune fille d'une beauté époustouflante s'approcha de moi, un sourire radieux. Elle avait les cheveux noirs et ondulés, une peau d'ébène, des courbes qui doivent faire baver plus d'un. 

- Salut, comment tu t'appelles ? 

- Rose, et toi ?

- Moi, c'est Louise. 

- Ravie de faire ta connaissance, Louise. 

- C'est réciproque. Une énergie débordante dégageait de cette fille, et elle avait des étoiles plein les yeux. 

- C'est la première fois que tu viens ici ?

- Euh, oui.

- Viens, on va danser ! 

Sur ce, elle me prit par le bras, et m'entraîna vers la piste de danse. Elle commença à danser sur la musique et m'encouragea à la suivre. Timide au début, je me décontracta au fil du temps et finis par me lâcher. Je ne connaissait pas cette fille, mais elle me paraissait bien sympatique. Nous rigolons et hurlons les paroles de la chanson. Puis, essoufflées, nous ne dirigeons vers le bar. Une fois installée, Louise me donna un coup de coude dans les côtes, et m'offrit un sourire espiègle.

- Dis donc, tu sais que t'as tapé dans l'oeil de Damien, toi ? Il te mates depuis le début de la soirée. 

Je leva les yeux au ciel, exaspérée par son comportement. D'ailleurs, il ne fallait pas que j'oublie ma mission initiale, qui est de protéger l'autre abruti.

- Sinon, tu fais quoi dans la vie, Louise ?

- Je travaille dans la mode, je suis styliste, enfin, c'est ma partie légale, ajouta t'-elle avec un clin d'oeil.

Je lui rendit son sourire mystérieux, ce qui la fit exploser de rire.

- Arrêtes ! Je faisais pas du tout cette tête là !

Ce fut à mon tour d'exploser de rire. Je crois que je passe une des meilleures soirées de ma vie.

Tout se passa très vite. Je monta les escaliers qui menaient à l'étage, dégaina mon arme et la pointa devant celui qui venait tout juste de sortir son arme, qui était positionnée en direction de Damien, donc de moi, désormais, puisque je me suis interposée entre les deux hommes. L'assaillant de mon patron me regarda d'un air mauvais, et regarda le blond. 

- Une garde du corps femme ? Dis-donc, tu innoves, Scott.

Je raffermis ma prise sur mon arme et visa. Avant que l'homme de puisse esquisser un geste quelconque, il s'écroula au sol, une balle entre les deux yeux. Tout mouvement cessa plusieurs secondes dans le club, avant de repartir, comme si je ne venais pas d'abattre un homme à l'instant.

- Bon travail Collins.

Je me retourna vers Damien avec une tête blasée et insolente. 

- Je n'ai fait que mon devoir Scott.

Une sonnerie retentie, et l'abruti sortit son portable de sa poche. Il décrocha, et je vis son visage pâlir au fur et à mesure que son interlocuteur lui parlait. Il raccrocha, la main tremblante, et rangea son téléphone dans la poche arrière de son pantalon.

- Viens Collins, on s'en va. Maintenant.

Damien grillais les veux rouges et toute autre indication obligeant les automobilistes à ralentir. A l'aller, nous aviens pris trente minutes. Le retour n'en a duré que quinze. Mais plus nous nous rapprochions, plus un mauvais pressentiment m'assaillait. C'est alors que je la vis. La fumée qui s'élevait dans le ciel à une hauteur impressionnante. 

Mon Dieu... ne me dites pas que...

- Et merde ! Damien se garra devant la maison, qui avais visiblement explosé. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : la maison de mon patron avait été attaquée. Ce que je cherchais était désormais détruit. Cette réalité me parut insupportable. C'est impossible. J'ai donné tant de ma personne pour arriver jusqu'ici. Je me rendis compte à l'évidence d'autre chose, lorsque je vis Damien crier. Ses parents et sa soeur étaient dans la maison, en train de dormir. Damien était désormais orphelin et sans foyer. Mon coeur se serra, mais je ne versa pas de larmes, car je détestais le faire. De plus, mon désormais unique patron pleurait déjà assez pour nous deux. Je remarqua que ma Harley avait miraculeusement échappée au massacre. Je m'approcha doucement de l'orphelin qui était à genoux au sol en train de sangloter, et posa la main sur son épaule.

- Viens Damien, ne nous attardons pas ici plus longtemps, tu passeras la nuit chez moi.

Celui-ci se leva lentement, et s'agrippa à moi, comme s'il craignait que je m'envole. Je le serra contre moi, en observant les pompiers tenter de maîtriser le feu. Il me rendit mon étreinte, et je le poussa gentiment en direction de ma moto. Je l'enfourchai, et il l'enfourcha derrière moi, et passa ses mains autour de ma taille, ce qui était assez ironique, vu que généralement, c'était l'inverse.  En plongeant la main dans mon sac à la recherche de mes clés d'appartement, sur lesquelles il m'a semblé apercevoir l'adresse, je vis un numéro sous lequel il y avait un Louise marqué en une écriture soignée. Une fois que le GPS me montra la bonne direction, je fis gronder le moteur et démarra en m'éloignant le plus rapidement possible de cette maison en flammes.
Tout le long du chemin, j'entendis Damien qui tentait en vain de cacher ses pleurs. Je descendait de ma Harley lorsque je fus sûre que nous étions en bas du bon immeuble, et invita le blondinet à descendre. Ce n'est que lorsque je le vis les yeux baignés de larmes que je remarque à quel point il est beau. Il était même canon. Mes yeux se posèrent sur son corps bien bâti, et lorsque je sentis de la bave sur le coin de ma bouche, je me repris et entraîna Damien à ma suite. Je monta les escaliers, et j'arriva devant la porte 123, au quatrième étage, tourna la clé dans la serrure et pénétra à l'intérieur de mon nouveau chez-moi. La porte d'entrée donnait sur un salon moderne, avec un îlot centrale, on pouvait apercevoir une télé avec un canapé en angle confortable, devant lequel se trouvait une petite table basse. On pouvait voir une chambre à travers l'embrasure de la porte.

- Tu aimes ?

Je me retourna, et vis que mon patron s'était reprit. Si je n'étais pas avec lui il y a dix minutes, je n'aurais jamais dit qu'il venait de pleurer. Il n'affichait cependant pas son sourire arrogant, ce qui voulait tout dire. Il n'allait pas bien. Je n'allais moi-même pas bien. Ce que je cherchait étant détruit, je ne pouvais pas le retrouver. Non, c'est faux, je trouverais un moyen. Je remarqua que le blond attendait une réponse de ma part. J'étira mes lèvres et lui répondit franchement que oui.

C'est alors qu'il me plaqua contre le mur, et se colla à moi. Ma respiration se stoppa d'un coup, et je ressenti comme milles papillons dans mon ventre. Il se pressa un peu plus contre moi et me murmura à l'oreille.

- Dieux que tu m'excites, Collins.

J'en restais sans voix. Il n'y a même pas une heure, il apprenait qu'il perdait ses parents, et là, il me parlait comme si rien de s'était passé. C'était peut-être ce qu'il se disait d'ailleurs. Peut-être qu'il avait un espoir que ses parents étaient encore en vie.  C'est alors que je sentis quelque chose, ou plutôt quelqu'un, me mordiller l'oreille. Bien que j'aimais ce contact, je ne pouvais pas. Nous ne pouvions pas. C'est alors que mes souvenirs revinrent d'un coup, et je propulsa Damien en arrière, si fort qu'il tomba sur les fesses.

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