Chapitre 2

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— Tu n'es qu'un inconscient!

Cette simple phrase suffit à figer tout le monde présent dans la salle, le prince y compris. Le roi n'était vraiment pas de bonne humeur et Denki y était pour quelque chose. Le prince se faisait tout petit, debout devant son roi et père. Il avait l'habitude de se faire réprimander pour ses petites escapades, mais à chaque fois, c'était la même chose. Son père avait toujours le dessus sur lui. Denki n'osait jamais lui répondre, sachant qu'il était en faute. Mais ça ne l'empêchait pas de continuer à faire ce qu'il voulait.

— Tu es prince, Denki! Tu monteras sur le trône après moi! Réalises-tu seulement toutes les responsabilités qui incombent au rôle de souverain?

— À voir votre tête, ça ne doit pas être la grande joie tous les jours, effectivement.

Le roi grogna de mécontentement, ce qui fit regretter au blond son commentaire.

— Rappelle-toi que ce n'est pas pour rien que je met des postes de garde sous ta direction. C'est pour t'entraîner à ton futur rôle. Si tu laisses Todoroki tout faire à ta place, ça ne servirait à rien.

— Mais père, vous savez que je ne suis pas doué pour tout ce qui est de diriger et de prendre des décisions sérieuses.

— Je le sais. Et c'est pour cela qu'Aizawa a eu une idée brillante.

Aizawa? Avoir une idée brillante? C'était plutôt des idées étranges qu'il avait. Le conseiller du roi faisait peur à Denki. Il n'osait pas soutenir son regard et sentait qu'il préparait toujours un mauvais coup. Le blond n'osait imaginer le sort qu'il lui réservait. Comment son père pouvait-il faire confiance à un type aussi bizarre que ce Shota Aizawa? Ne craignait-il pas pour la vie de son propre fils? Denki était sûr que cet homme serait capable de le tuer dans son sommeil et faire comme si de rien n'était le lendemain.

— J'imagine que je dois me préparer au pire.

— Effectivement.

Il ne cherchait même pas à démentir! Est-ce qu'il était prêt à le laisser en proie aux idées lugubres de cet homme aux cheveux longs?

— Aizawa a eu la bonne idée d'envoyer une lettre à la famille Jirou.

— Qui ça?

— Pardon?

Toutes les personnes présentes dans la salle se figèrent une deuxième fois. Pas à cause de ce que le roi venait de dire, mais plutôt à cause de la question du prince. Tout le monde était sous le choc. Même le roi lui-même ne pouvait en croire ses oreilles. L'ignorance de son fils dépassait tout ce qu'il avait imaginé. Heureusement qu'Aizawa avait envoyé cette lettre une semaine avant. La situation était grave.

— C'est... Tu ne connais pas les Jirou?

Denki haussa les épaules, Eijiro se tapa le front et Shoto resta de marbre, bien qu'il était aussi choqué que le reste de l'assemblée. Quant à Denki, il ne voyait pas du tout qui pouvait bien être les Jirou. Il ne comprenait pas non plus pourquoi tout le monde le regardait comme s'il était une bête de foire.

— Je suis supposé le savoir?

— Mais évidemment que oui! Même le plus illettré des illettrés connaît cette famille!

— Ah. Eh bien, il semblerait que je ne sois pas au courant.

La paupière du roi trembla. La situation était pire que grave. Il était hors de question que Denki monte sur le trône avec l'intelligence d'une mouche. Franchement, qui ne connaissait pas le nom Jirou? Cette famille était renommée partout dans le monde! Une longue lignée de professeurs à l'intelligence supérieure. On vantait beaucoup les mérites des cours donnés par les membres de cette famille. Grâce à elle, Denki pourrait peut-être devenir ce qu'il devait devenir: un roi responsable, réfléchi et sérieux.

Fatigué par cette discussion infructueuse, le roi congédia tout le monde et demanda à Aizawa de donner un dossier à Todoroki. Ce dernier feuilleta les pages avec beaucoup d'intérêt, assis dans le bureau du prince. Dans cette même salle, Denki restait assis devant sa table, pensant à sa précédente discussion avec son père. C'était quoi tout ce mystère? C'étaient qui les Jirou? Si c'était une idée d'Aizawa, c'était sûrement de mauvaise augure.

— Je n'ai pas compris ce qu'il voulait dire. Dit-il, pensif.

— Évidemment que tu n'as rien compris, étant donné que tu ne connais pas cette famille. Répliqua Shoto.

— Dans ce cas, explique-moi. C'est qui?

Le bicolore posa les yeux sur les feuilles et lu ce qui y était inscrit.

— C'est une famille de professeurs.

— Ils sont tous des professeurs? S'étonna-t-il.

— Tous sans exception.

Denki était stupéfié.

— Les Jirou sont les personnes les plus intelligentes que ce monde ait connu. Ils maitrisent toutes les disciplines et sont très riches.

— Ah oui, ce n'est pas rien quand même. Mais pourquoi m'a-t-il parlé de ça?

Shoto soupira. Mais quel imbécile. Il n'était même pas capable de comprendre quelque chose d'aussi évident. Assis sur une chaise, Eijiro pensa la même chose. Il était vraiment tombé sur le plus stupide de tous les princes. Vivement que ses cours commencent.

— Ça veut dire que l'un d'entre eux va venir t'enseigner, triple idiot. Continua Shoto.

— Ooooh! Je comprends mieux! Et il va m'enseigner quoi?

— Tout. L'histoire, la géographie, la diplomatie, les calculs, l'éthique, la musique, la...

— Je suis plutôt bon en musique, moi.

— On s'éloigne un peu du sujet.

— Oui, excuse-moi. Continue.

— Il est aussi écrit qu'elle arrivera dès demain.

— Si tôt que ça? Demanda le roux.

— Attendez. Tu as bien dit elle? S'étonna le blond.

— Oui.

Denki imaginait déjà une dame d'âge mûr, avec les manières les plus sophistiquées du monde. Ce genre de femme n'était jamais drôle. Ça lui rappelait sa perceptrice. Celle-là n'avait jamais été tendre avec lui. Mais il fallait aussi avouer qu'il lui cherchait des problèmes. La pauvre dame s'était retrouvée assise dans la mangeoire des chevaux à cause de lui. Il pensait déjà à ce qu'allait subir cette professeure Jirou.

Mais quand il repensa à son père, Denki se dit que c'était peut-être le moment d'être sérieux. Il n'avait jamais vraiment fait quelque chose pour le rendre fier. Cette fois, il aimerait que ça change. Après tout, il serait le prochain roi. Et personne ne voulait d'un roi stupide.

— Je souhaite bien du courage et de la patience à cette dame. Lança Shoto en refermant le dossier.

— Hey! Tu penses que je ne suis pas capable d'assimiler quelque chose de difficile?

— Je pense que tu n'es pas capable d'assimiler quoi que ce soit de ton plein gré.

— C'est bien pour ça que cette Jirou viendra. Elle va te montrer ce que c'est que d'étudier. Commenta Eijiro.

Les Jirou étaient aussi réputés pour leurs méthodes d'enseignement presque militaire quand ils étaient en présence d'un élève assez désespérant. Denki allait devoir se préparer mentalement pour ce changement radical.

Apprenti princeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora