Prologue

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Des cris et des pleurs emplissaient la maison. Ils avaient beau être dans le sous-sol, on entendait parfaitement ce qu'il s'y passait, ainsi que le sort que subissait la jeune femme. Dans la salle à vivre, les autres occupants du grand manoir faisaient la sourde oreille. Certains sursautaient quand le son d'un fouet se fit plus fort et que les cris de la victimes s'intensifièrent. Mais personne n'osait bouger. C'était préférable pour tout le monde de rester à sa place. Ce n'était pas trop demandé, n'est-ce pas? Il suffisait d'accomplir ce que l'on attendait de nous. C'était facile. Mais elle était incapable de se plier à cette seule règle.

Dans les couloirs vides, on pouvait entendre l'écho de ses hurlements et les blâmes du boureau. Quelques escaliers plus bas, dans la partie la plus sombre du manoir se trouvait une porte semi-ouverte. Dedans, il y avait deux personnes. L'une, un homme, qui tenait un fouet de couleur violette translucide d'une main. L'autre, une femme, enchaînée avec une chaîne de la même couleur que le fouet, le corps lacéré de trace de fouet. Sa punition durait déjà depuis des heures, mais son agresseur semblait ne pas encore être satisfait.

— Espèce de petite ingrate! Cracha-t-il.

Devant lui, la jeune femme avait le visage contre terre, apeurée comme jamais auparavant. S'il y avait bien une personne avec qui on ne devait pas se chercher des ennuis, c'était bien lui.

— Je t'ai instruit, je t'ai donné le plus beau, le plus précieux et le plus impérissable des héritages! Et tu oses me dire que tu veux être musicienne?!

— Je suis désolée, papa... Mais je ne veux pas devenir professeur... Pleura-t-elle.

Malgré la peur qui lui tordait les entrailles, la jeune femme tenait tout de même tête à la personne la plus puissante qu'elle connaisse: son père. Ce dernier était fou de rage en apprenant que sa fille refusait de perpétuer la lignée de professeurs.

— C'est un métier que notre famille exerce depuis plus de quatorze générations! Tu ne peux pas juste décider sur un coup de tête de changer de vocation! Tous les Jirou sont des professeurs! Et tu n'en feras pas exception, Kyoka!

La jeune femme n'osait plus répondre. Elle avait déjà assez aggravé son cas. Qui sait à quoi ressemblait son dos à cet instant. Son père soupira et le fouet violet partit en fumée avant qu'il ne sorte du sous-sol, sans oublier de claquer violemment la porte. Ryu Jirou était hors de lui. Il savait très bien que ce genre de chose allait se passer. Mais il ne s'était pas attendu à ce que ça soit sa fille. Le don offert à la famille Jirou était en même temps une malédiction.

Depuis plus de quatorze générations, les Jirou étaient une famille de professeurs. Tous étaient doués dans toutes les disciplines. On disait même qu'ils étaient des surdoués. Et ce n'était pas faux. Que ce soit fille ou garçon, ils étaient tous dotés d'une intelligence dépassant celle des simples personnes. Les Jirou pouvaient tout enseigner. Et leurs élèves finissaient tous par avoir d'excellentes notes. C'était la première face de la pièce. Celle que le père de Kyoka s'efforçait à entretenir. Mais il y avait aussi la face cachée de leur intelligence.

À part exceller dans toutes les disciples, chacun des Jirou avait un talent particulier, plus que les autres. Ryu Jirou savait contrôler la magie. Sa femme, n'étant pas une Jirou de naissance, n'avait pas de don particulier. Leur fils aîné savait manipuler l'argent comme personne. Aucune entourloupe ne marchait avec lui lors des jeux. Leurs benjamins, des triplets, avaient suivi les traces de leurs père. Quant à la cadette, elle était capable de jouer de n'importe quel instrument de musique.

Et Kyoka aimait la musique plus que tout au monde. Plus que la lignée de professeurs que son père chérissait tant. Pour lui, avoir un talent en plus n'était pas un problème, tant qu'on gardait en tête que l'on était des professeurs. Mais Kyoka Jirou ne voulait pas de cet avenir sans aucune surprise. Elle avait clamé haut et fort son désir de devenir musicienne et partir en voyage autour du monde avec sa troupe. Mais son père s'y était violemment opposé. Ce dernier s'assit lourdement dans son fauteuil tout en se massant la tempe. Qu'avait-il fait pour mériter une fille pareille?

— Kyotoku?

Il leva les yeux vers sa femme, Mika. Elle se tenait loin de lui, sachant qu'il était de mauvaise humeur. Kyoka n'était pas la seule à subir ses crises de colère violentes.

— Tu ne crois pas que tu y vas un peu fort?

— As-tu entendu ce qu'elle a dit? Elle veux s'abaisser au rang de vulgaire musicienne!

— Il n'empêche qu'elle reste ta fille. Tu ne ressens dont rien en la voyant dans cet état?

Les mots de sa femme ne l'atteignaient pas. Seul comptait pour lui, leur statut de surdoués adulés par les peuples et les rois. Kyoka ne pouvait décemment pas renier un héritage aussi grand que celui-ci. Pour couper la discussion de ses parents, l'aîné des Jirou fit son appartement dans le salon.

— Père, il faut que nous parlions.

— Pas maintenant.

— C'est impossible, père.

— J'ai dit, pas maintenant!

— Ça concerne notre argent.

Immédiatement, il leva la tête. S'il y avait autre chose qu'il aimait à part son métier, c'était l'argent que ça lui rapportait. Des dizaines de riches familles – voire même des nobles et des rois – avaient besoin de ses services et étaient prêtes à payer une somme mirobolante.

— De quoi s'agit-il?

— Notre budget de cette année n'est pas très bon. Peu de familles aisées ont demandé nos services. Il se pourrait qu'ils n'aient plus besoin de nous.

Alors ça, il en était hors de question. Ryu voulait être puissant. Car quoi de plus invincible que l'intelligence doublé de la richesse? Il devait être plus puissant. Encore plus qu'il ne l'était. Mais c'était impossible à moins d'être le roi. Soudain, la lumière se fit dans son esprit. Le roi était riche, non?

— Taki, mon fils. Je crois que j'ai fait une erreur de jugement concernant ta sœur.

— Pardon?

Il n'allait pas s'expliquer. Il se leva de son fauteuil et redescendit dans le sous-sol où sa fille était toujours enchaînée grâce à ses pouvoirs. Quand il arriva devant elle, il s'accroupit, prenant le menton de la jeune femme d'une main.

— Ma chérie, je suis tellement désolé de t'infliger cela. Ta mère m'a parlé et j'ai pris conscience que le rôle d'un parent était d'encourager leurs enfants dans la voie qu'il veulent prendre. Je ne voudrais pas t'imposer une responsabilité que tu ne souhaites pas, Kyoka. Alors, j'accepte que tu deviennes une musicienne.

— Vraiment? Demanda-elle, pleine d'espoir.

— Oui, mon trésor. Mais avant, il faut que tu me rendes un petit service. Ce sera le dernier et tu pourras enfin voler de tes propres ailes.

C'était sa chance. Elle ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille. Si elle faisait ce que son père lui dirait de faire, elle serait libre pour toute la vie. Kyoka était prête à faire n'importe quoi pour gagner sa liberté.

— Qu'est-ce que je dois faire?

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Saluuuut!

C'est ma toute première fanfiction kamijirou, je suis trop contente!🥳 Alors, pour éviter les embrouilles, je ne connais pas le nom des parents Jirou. On va travailler avec Ryu et Mika dans cette histoire. Je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais on verra!

J'espère que vous aimerez et bonne lecture!

Ah, oui! J'allais oublier! Dans ma fiction, ce ne sera pas les vrais royaumes japonais. Ce sera une époque victorienne à l'américaine. Ou française. Je sais pas trop, je suis pas très calée en histoire. Tout ce que je sais, c'est que je me suis inspiré de l'animé Akagame no Shirayuki hime ou Shirayuki aux cheveux rouges. Le château, les vêtements et tout et tout. J'espère que ça ne dérange personne🥺.

Sur ce, bonne continuation, mes lecteurs bien-aimés.

Apprenti princeOnde histórias criam vida. Descubra agora