- Et va te trouver un mari tiens, ça nous fera des vacances à tous.

- J'ai le temps, rechignait Talia qui ne semblait n'avoir qu'une envie, fuir loin d'ici.

- Quel temps ? Tu n'as plus six ans.

- Elle avait son mari mais il a fui à cause de son vieux caractère, plaisantais-je, m'attirant le regard noir de 'Lia.

Immédiatement, je remettais ma tête dans mon cahier car Talia était vraiment la personne de ma fratrie qui m'effrayait le plus. Elle faisait même peur à Nahïl pour vous dire, alors qu'il n'avait qu'un petit an et demi de différence. En même temps, notre sœur était plutôt grande pour son âge et avec ses yeux aussi clairs que le ciel en été, elle faisait reculer bon nombre de personnes.

Comme quoi, ils s'étaient bien trouvés avec son seul et unique copain. Enfin, ex, devrais-je dire.

- Ah comment il s'appelle déjà, c'est le frère de Nabil non ? lui demandait ma mère en inclinant sa tête sur le côté.

- Tarik, grommelait la concernée en se levant de sa chaise. C'est pas tout mais j'ai des partiels à réviser.

- Des partiels à réviser alors que tu es en stage, prends moi pour une idiote aussi.

La plus grande fille de la famille quittait la table en me souhaitant bonne chance et partait dans sa chambre après avoir refait sa queue de cheval. Ne restait plus que ma mère et moi dans le salon silencieux en cet après-midi. Ismaël était à l'école, Nahïl sûrement à son travail et Amine... Aucune idée, il était beaucoup trop mystérieux sur sa vie.

- Et toi ma puce, ma mère embrassait affectueusement mes cheveux en s'asseyant à côté de moi, ça va ?

- Oui.

- Tu iras voir ce Nabil ?

- Man'...

- Quoi ? C'est un très bon garçon et puis, ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu'il est intéressé par toi.

- Oui mais pas moi. Je veux pas de copains pour l'instant. Et puis si c'est pour que papa fasse un malaise, non merci.

- C'est normal, tu es sa dernière petite fille... un long silence s'étirait avant que ma mère ne reprenne. Mais ton père aime bien Nabil, ils s'entendent bien. Avec René aussi.

- D'accord mais ça ne change en rien les faits, je suis à fond dans les études.

- Tu veux être architecte, toujours ?

- J'espère, c'est mon projet. Faut surtout que je sois boursière puisque les écoles sont plutôt chères.

- Ça ne coûte pas si cher que ça, ma puce.

- J'aimerai une école privée, grimaçais-je. Histoire d'avoir un bon niveau.

- Y en a beaucoup aux alentours de Paris ?

- Non. Mais je pourrais toujours aller en Province. Ou dans un pays proche de la France.

- Oh je vois, tu veux te débarrasser de ta vieille mère et me laisser avec tes frères ?

Un rire secouait ma poitrine alors que j'assurais à ma mère que ce n'était pas du tout mon but. Cette dernière passait une dernière fois sa main dans mes cheveux en riant, et me prévenait qu'elle allait commencer à préparer le repas, et qu'elle me laissait réviser tranquillement.

Sous oublier, évidemment, de glisser une petite phrase pour que je réfléchisse à aider Nabil. elle n'allait clairement jamais lâcher l'affaire.

𝘭'𝘰𝘥𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦 𝘭'𝘦𝘯𝘧𝘦𝘳Where stories live. Discover now