Chapitre 4: Consultations forcées

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Journal de bord, 8 décembre ****

12h46

Je suis au réfectoire de l'hôpital. Vous me demanderez pourquoi, et bien tout simplement parce que j'avais la dalle, ou peut-être parce que je ne veux pas retourner en service.

Il y a trois jours, Izuku a confirmé mes peurs.

Il est dans cet état par ma faute.

En ce laps de temps j'ai fui dans les vestiaires et pleuré.

Ça m'arrive rarement que mes émotions débordent, mais au moment précis où il avait prononcé ces mots, mon cœur a été réduit en miettes. Il n'avait même pas dit mon nom, ni ce "Katchan" qu'il avait pour habitude de m'appeler étant gosses.

Rien.

Et sa réaction m'a mis dans un tel état que le Dr AFO m'a donné trois jours pour m'en remettre.

Et aujourd'hui je suis là pour mettre un terme à cette angoisse.

Je ne serai pas à même de soigner mes patients si je m'en rends malade à mon tour. Et puis je me suis promis de le faire pour sa mère.

14h00

Bon, j'y suis. Je frappe à la porte du Dr AFO afin de m'excuser pour ce malaise. Mais à peine j'ai franchi la porte qu'une main me prend et me fait rentrer avec violence.Je me retrouve devant toute l'équipe du service psychiatrique. Je me pose des questions sur la raison de cette réunion du personnel. Le Dr Aizawa me donne un dossier d'au moins une vingtaine de pages indiquant le sujet.

"Problème d'effectifs au centre psychiatrique Yuei."

Je les regarde pensant que c'était encore moi qui devait aller faire les larbins de services ailleurs. Mais il n'en était rien de cela. Le Dr Yagi m'explique que cette clinique hautement réputée manquait de médecin du secteur avec une augmentation des cas.

"Tu seras donc sollicité plus que d'habitude dans ton rôle d'interne en psychiatrie ici.. " avait ajouté le médecin.

Et quand j'entends les mots "Sollicité plus que d'habitude" je lève les yeux au ciel en me disant que le rêve de mes vacances de Noël va attendre avant qu'ils ne reviennent tous. Cela me fait aussi penser que je vais devoir m'occuper du vert en plus des patients que je visite quotidiennement.

Je me pince les lèvres mais reste imperturbable.

16h34.

C'est l'heure des consultations de l'après-midi. Ça fait deux heures et trente-quatre minutes que la plupart de mon équipe est partie pour le centre psychiatrique Yuei.

Je commence déjà à être fatigué de devoir faire le boulot des autres, enfin ça ne change en rien du début mais avec les fêtes qui arrivent et moi qui suis bloqué ici, je me dis qu'il va falloir que j'annule mon départ pour mes vacances chez mes parents.

L'hôpital a commencé à décorer les couloirs, ce qui remue à nouveau le couteau dans la plaie.

Mais bon ça rend heureux les gamins déjà qu'ils sont enfermés entre quatre murs.

Je suis avec l'assistante du Dr Yagi, le Dr Shimura.

Elle a étudié avec ce dernier et sont assez proche amicalement parlant.

Sa première impression en me voyant était que je ressemblais à l'un de ses collègues tout aussi bourrin et cash mais honnête et doué dans son métier à la seule différence que j'étais plus jeune et qu'il était brun.

Je passe les détails.

Nous allons vers les chambres faire les consultations comme d'habitude. Et quand nous passons à sa chambre, je me bloque à nouveau. Mais je me remets vite, reprenant mon semi-professionnalisme au-dessus de tout sentiment négatif.

La doctoresse salue Izuku, il en fait de même. Et quand nos yeux se fixent, sa main se met à serrer le drap de son lit. Je retourne le regard me dirigeant vers les machines afin de prendre sa tension.

Tout se passe normalement, excepté que le bras du vert tremblait.

Je sais que c'est moi qui lui provoque cette réaction mais je n'en tiens pas rigueur, ce qui le calme petit à petit.

Pareil pour la prise de sang.

Je me sens tout de même minable de ne pas sortir un seul mot sans lui provoquer des terreurs rien qu'au son de ma voix. Mais au moins on n'a pas sorti la seringue-sédatif pour le rendre amorphe.

Je sors de sa chambre à pas rapide tout en gardant mon sérieux. Mais une fois à l'extérieur, je sens l'étendue des dégâts dans ma poitrine.

J'ai mal.

20h00, garde de nuit.

Le soir est calme en règle générale.

Les patients dorment et les médecins de garde sont dans leur salle de pause à discuter toujours à l'affût du moindre problème. Moi j'étais seul dans mon coin, gardant une oreille pour intervenir avec eux. Le Dr Shimura me regarde et sent que quelque chose ne va pas. Elle me sourit, s'approchant de moi pour en savoir plus. Elle me prévient que personne ne pouvait rien lui cacher.

Alors je lui explique la situation.

Notre rencontre. Notre relation devenue violente. Mes regrets. Les conséquences.

Tout.

Elle est très attentive à chaque détail, et c'est d'ailleurs grâce, ou à cause de cela, qu'elle m'a confié exclusivement les consultations d'Izuku.

"Il faut éliminer le mal par le mal"

m'a-t-elle dit avant de retourner vers les autres. 

Journal d'un psychiatre amoureuxUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum