Chapitre 3: Deku

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Journal de bord, 5 décembre ****

5h34.

Je n'ai pas dormi de la nuit, trop préoccupé et surtout pris de panique par l'arrivée de cette personne aux urgences.

Des heures de sommeil perdues à cause de ce visage qui me hante à nouveau.

Presque six ans que je ne l'avais pas revu depuis que je lui ai dit ces mots. Six ans que je les ai regretté quand il a tenté de le faire.

Je tremble dans le couloir de mon service, manquant de faire tomber ce fichu cahier de bord. Mon chef a remarqué que je n'étais pas bien, pensant que c'est à cause de la scène de la veille. Il me dit de ne pas m'en faire, que c'était fréquent. Il me fait signe de le suivre pour aller voir ce fameux nouveau venu. Je ralentis mon allure mais cela ne m'a pas empêché d'arriver dans sa chambre.

Son nom était déjà affiché sur la plaque de la porte.

Midoriya Izuku.

Je mords mes lèvres avant de franchir la limite séparant la chambre du couloir. On me donne les résultats de la veille après mon départ de l'hôpital à noter dans le cahier:

"Nom : Midoriya Prénom : Izuku.

Né le 15 juillet **** à Musutafu

Âge : 21 ans

Date d'entrée : 4 Décembre **** à 17h51.

Motif : Trouble de personnalité paranoïaque"


Le mot paranoïa me surprend, comparant les souvenirs de lui.

Izuku était plutôt quelqu'un de réservé et sympa. La seule chose qu'on pouvait lui reprocher, pas en mal, est de marmonner quand il réfléchit trop.

Comment peut-il être paranoïaque alors qu'il a toujours agit comme tout le monde d'aussi loin que je me souviens.

Qu'est-ce qu'il l'avait mis dans cet état?

La chenille me regarde, et me sent tout de même fébrile. Il a vu que cela m'avait marqué de voir une personne se débattre avec tant de violence. Il me demande de faire une prise de sang, profitant qu'il était encore dans les vapes.

Je m'exécute et emmène les flacons dans le service d'analyse.

10h48

Après avoir fait le tour des consultations en prenant des notes pour mes études, on m'a octroyé l'honneur de travailler aux côtés du Dr AFO.

J'ai toujours la flippe de bosser avec lui.

Il est du genre imprévisible.

Mais je ne suis qu'étudiant et interne donc je dois suivre.

J'ai vu bien des cas. Schizophrénie, Sociopathe, patients bipolaires.

Le genre de maladie mentale que ce médecin a pour but de mettre sous forme de thèse pour accomplir un tout nouveau moyen de les soigner plus rapidement et radicalement.

Il s'est même allié à un autre plus déjanté que lui pour en mettre en projet un gadget.

Sur le chemin, je repense à Deku.

Je me dis qu'il va paniquer quand il se rendra compte où il est. Il ne connaît personne ici et ne sait même pas que je suis en stage dans ce même hôpital. Il ignore carrément que je veux devenir psychiatre pour aider des personnes comme sa mère atteinte de dépression.

Je reviens à la réalité en me prenant le dos du doc. Je m'excuse avant qu'il ne dise quoi que ce soit avant de continuer.

Nous nous arrêtons enfin à ce qui ressemble à la chambre d'Izuku.

Il est réveillé, l'air normal, tout de même confus se demandant où il se trouvait. Le Dr AFO se met à ses côtés, lui souriant.

"À noter : toujours sourire aux patients. À travailler. "

Ouais, si je me mets à sourire, je risque de faire peur aux gosses de l'hosto.

Mais c'est surtout sa réaction dont j'ai peur.

Mon supérieur me fait signe d'entrer. J'ai toujours la peur au cou de revoir celui que je martyrisais il y a si longtemps.

Je mets un pied à l'intérieur, puis les deux.

Mon cœur bat trop fort pour être calme. Et quand je finis par arriver à son chevet, ses yeux émeraude me fixent comme une curiosité. Mais la seconde qui suit, ces derniers partent dans une terreur sans fin.

Il s'agite brusquement à ma vue. Heureusement que les sangles sont déjà attachées.

Il a hurlé, nous suppliant de le laisser sortir, le médecin ne comprend pas pourquoi il a réagi comme ça en ma présence. Il appuie sur le bouton d'appel pour les infirmières, faisant apparaître la brune. Il demanda un sédatif pour le calmer.

Quant à moi, je recule d'un pas avant qu'il ne hurle ces mots que je redoutais depuis ce jour-là. 

"C'est de ta faute... "

Journal d'un psychiatre amoureuxWhere stories live. Discover now