{Vox X Reader} La Séquence Héroïque

V- Audaces fortuna juvat

Tu étais à la 666News.
C'est ici qu'avait commencé ton malheur et ta présence n'en fut que plus ironique. Tu avançais maladroitement entre les éclairages et le matériel, des gens te bousculaient sans reconnaître ton existence, tu ne te sentais définitivement pas dans ton élément. Tu passais au dessus des câbles électriques, priant pour qu'aucun ne te fasse trébucher. Avec une dernière enjambée, tu approchais finalement un diablotin qui tenait une impressionnante pile de paperasse. Quelqu'un qui paraissait avoir des responsabilités.

- Bonjour, je suis venue voir monsieur Vox.

La petite chose claquait la langue d'un air agacé.

- Ils veulent tous voir "monsieut" vox, dit-il moqueusement.

- Il m'a donné rendez-vous, répondis-tu.

- C'est quoi ton nom?

Il redressait enfin la tête vers ton visage, écarquillant ses grandes prunelles noires. La créature te fixait quelques secondes sans prononcer une syllabe, une feuille de son papier glissait comme une plume sur le carrelage. Le silence devint terriblement embarrassant.

- Tout va bien ? Demandais-tu hésitante, mais au fond tu savais qu'il t'avait reconnu.

- Bien sûr, reprit-il en se raclant la gorge. Monsieur ne pourra pas vous voir maintenant mais un contrat est prêt pour vous.

Il te fit signe de le suivre et tu t'executais sans te poser plus de questions.
Vous pénétriez dans un couloir plus sombre. Les couleurs ici furent différentes, et l'atmosphère bien plus calme, pas le genre de calme qui permet à nos oreilles de se reposer, le genre de calme qui nous fait douter, le genre de calme où nous n'entendons que l'écho d'une peur qui grandie. Chacun de tes pas t'amenaient plus près de l'abattoir.
"Ne fais pas ça!" Hurlait ton esprit, mais tu préférais écouter une autre partie de ton instinc, celui qui te disait que tu aurais une veritable protection pendant les 5 prochaines exterminations, tu ne pouvais décemment pas refuser cela. Toutes ces années de peur et de misère seraient derrière toi, rien que l'idée te procurait des frissons de plaisir.

Tu arrivais dans un bureau aux teintes monochromes, les volets furent fermés et un tableau de requin ornait le mur du fond, la pièce te faisait penser à l'océan, aux abysses même. C'était terriblement angoissant, mais étrangement, c'était l'image exacte que tu t'étais faites de Vox. Il ressemblait lui même a une créature marine qui n'aurait jamais vu la lumière du jour.
Le sous-fifres, quant à lui, te fit regarder un document exposé en plein millieu du meuble. De noir et de blanc, il n'y eut nul doute sur sa nature. Tu le fixais comme le poisson fixerait un hameçon, tu savais qu'il y avait un piège mais tu espérais pouvoir attraper l'appat sans t'estropier la bouche. Le contrat et une plume t'attendait sagement, paisiblement, telle une grande entité qui dormait. Tu le saisis avec plus de courage que tu ne le pensais, inspectant tout de lui, de sa texture à la taille de sa calligraphie, rien ne t'échappais.
Tu analysais les lignes sans cligner des paupières, essayant de remarquer le moidre subterfuge, mais il n'y eut rien d'anormal, aucun échange d'âme, aucun stratagème douteux. Tout était aussi limpide que l'eau, tout ce qu'il t'eut promis, pas d'arnaques ni de faux semblants. Avec un souffle anxieux tu inscrivis tes initiales au bas de la feuille et l'oppression dans ta poitrine te signifiait que cette chose fut scellée pour de bon. Il t'appartenait, tu lui appartenais, il n'y avait plus de retour en arrière possible. Un malaise t'envahie.
Le téléphone du diablotin sonnait dans sa poche et en regardant ses notifications il s'empressa de sortir, hésitante, tu finis par te presser dans le corridors. Le paysage te parut différent cette fois-ci, plus rien ne te faisait peur, surement à tort. C'est peut-être parce que l'adrénaline courrait toujours dans tes veines, le poison des personnes stupides. Honnêtement, tu ne saurais dire pourquoi tu faisais la moitié des choses que tu faisais, tu pataugeais dans une mer trouble.