Chapitre 38

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Dans le couloir des concubines, des pas raisonnaient.

Calmement, le prince se dirigeait vers une chambre précise.

Arrivée à la porte de celle-ci, il leva sa main et l'ouvrit.

À l'intérieur, Esméralda était assise sur le lit. 

Son visage reflétait un inquiétude gargantuesque, tandis que ses joues étaient maculées de larmes.

Lorsque le prince fit irruption, elle tourna lentement la tête vers ce dernier. 

Elle sembla chercher quelque chose dans ses traits, une lueur d'espoir peut-être, mais le visage stoïque du monarque ne lui offrit rien en retour.

Il se tenait là, son masque d'indifférence intact.

Doucement, elle se leva.

Refermant la porte derrière lui, il se mit à marcher vers cette dernière, qui essuyait ses larmes.

_ Esméralda, commença-t-il

_ Monseigneur, répondit cette dernière d'une voix brisée

_ Encore des larmes

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot n'en sortit.

Le prince l'observa d'un regard énigmatique.

Puis, dans un geste aussi délicat qu'inattendu, il ouvrit lentement ses mains, comme s'il souhaitait lui offrir un refuge. 

La jeune femme, surprise par ce geste inattendu, hésita un instant, ses yeux reflétant de l'appréhension.

Elle s'approcha timidement. 

Bientôt, sa tête trouva refuge sur le torse d'Isaiah , son souffle chaud caressant sa peau à travers les étoffes de sa tenue princière. 

 Le prince, pour sa part, resta immobile, ses mains toujours ouvertes.

Toutefois, lorsque les bras d'Esméralda se refermèrent autour de lui, une lueur de tendresse passa dans ses yeux , et il posa délicatement ses mains sur son dos, l'enveloppant dans une tendre étreinte .

*

*

Non loin des portes du palais royal, se tenait le seigneur Lysandre, le général Amaury et le conseiller Geoffroy.

Ils étaient sur leurs montures, et observaient l'horizon qui était éclairé de torches nocturnes.

Bientôt, des bruits de sabots se firent entendre, annonçant l'arrivée imminente d'individus.

Lorsque les silhouettes des individus commencèrent à se dessiner parfaitement, ils sentirent tous un sentiment de soulagement les envahir.

_ Seigneur Apollon ! s'exclama le général Amaury

_ Mais comment osez-vous ? lança ironiquement le seigneur Lysandre. C'est désormais Monseigneur Apollon. Avez-vous oublié ?

Ils partirent tous dans un rire bref.

Une fois que ces derniers furent réunis, ils tournèrent leurs regards les grandes portes du château.

Puis, s'adressant aux trois hommes venus l'attendre, Apollon s'exprima :

_ Où est la lettre ?

_ Les lettres, rectifia Lysandre

Il plongea alors sa main dans la sacoche de selle accrochée à sa monture, puis en sortit deux parchemins.

Prince IsaiahWhere stories live. Discover now