LOVE IN RED // Charles Leclerc

Quarante-deux.

Lorenzo lui présente son écran et dès la première seconde, son visage change complètement. J'ai beaucoup de mal à cerner toutes les expressions qui traversent son visage. C'est comme-ci il était à la fois triste, paniqué et en colère mais ce qui est sûr, c'est que ça n'engage rien de bon.

Carla - Vous êtes vraiment flippant les mecs.
Moi - Oui, dites-nous...
Charles - Je vais te montrer mais promets-moi juste de ne pas paniquer, il me dit après avoir soufflé. On va gérer ça, d'accord ?
Moi - Qu'est-ce qui se passe ?

Je n'ai pas le temps de souffler que mon petit ami me présente le téléphone de son frère ouvert sur ses suggestions Instagram et je suis tout à coup envahi par une vague de panique en voyant les nombreuses photos défiler devant les yeux.

Merde.

Putain. De. Merde.

Sur ses photos, je me vois entrain d'enlacer le brun qui se trouve juste en face de moi. Sur plusieurs d'entre elles, on peut même nous voir entrain d'échanger des baisers sur le bateau et tout ça alors que nous n'avons rien vu. Sur le coup, j'ai presque envie d'éclater de rire nerveusement parce qu'on a toujours été particulièrement vigilants. Nous ne sommes jamais sortie sur la principauté ensemble et il a fallu qu'on se retrouve au beau milieu de la mer Méditerranée pour se faire surprendre.

Le pire de tout ça reste tout de même les commentaires qui se trouvent sous les photos publiés et sur lesquels j'ai le malheur de cliquer. Si la majorité sont bienveillants, c'est malheureusement les plus méchants qui attirent mon regard et c'est à ce moment que Charles décide de reprendre le téléphone pour le rendre à son frère.

Charles - Je suis désolée, je sais que tu n'étais pas prête à tout ça.

Et il a raison, je suis morte de trouille mais je crois que je n'aurais jamais pu être préparé à tout ça. Une boule de panique commence à grandir dans ma poitrine en mesurant à quel point ça pouvait être si brutal de voir sa tête épinglé partout sur les réseaux sociaux. C'est un peu comme-ci la bulle dans laquelle nous vivions venait d'exploser et je ne sais pas si je vais avoir les épaules pour supporter ça.

Moi - Qu... Qu'est-ce qu'on doit faire ?
Charles - Ça finira par passer alors il faut juste qu'on attende.
Moi - Bien, je souffle. C'est génial !

Il se rapproche lentement de moi et glisse un main dans ma nuque pour me rapprocher de lui et me faire relever la tête.

Charles - Je te promet que ça va aller, mon cœur.

Perplexe, je fini tout de même par hocher la tête. Je ne vais pas mentir, tout ça me fait flipper. Je crois que j'étais tellement emporté dans cette histoire que j'en ai oublié tous les « à côté ». Bêtement, je ne me rendais pas vraiment compte de l'impact qu'il avait mais quand je vois toute les réactions que cela suscite, j'ai peur. J'ai peur que ma vie soit complètement chamboulé par toute cette médiatisation. J'ai peur de ce qu'on pourrait dire de moi. Je ne me sens pas bien, j'ai l'impression que je peux éclater en sanglot à tout moment et il semble le remarquer parce qu'il m'attrape la main pour m'attirer contre lui. Il me serre fort dans ses bras en m'embrasssant le front, comme pour me rassurer et c'est presque suffisant à calmer la boule de panique en moi.

Moi - Je crois que ta mère a besoin d'aide, je dis après quelques secondes. Le déjeuner ne va pas se faire tout seul.

Sans attendre une réponse de sa part, je lui embrasse la joue et rentre à l'intérieur de la maison pour rejoindre Pascale qui est occupé à préparer le déjeuner.

Moi - Vous avez besoin d'aide, Pascale ?
Pascale - Pas du tout, elle me sourit. La salade est prête, il ne reste plus qu'à dire aux garçons de faire leur part du travail en préparant le barbecue.
Moi - Comme vous voudrez.