Chapitre 16 - L'esprit tourmenté

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Les jours s'écoulaient lentement pour Cécilia, marqués par une attente interminable et une frustration grandissante. Incapable de discuter avec le pirate, elle se retrouvait isolée, livrée à elle-même au sein de la demeure de Blackwell.

Les servantes qui veillaient sur elle ne la quittaient pas des yeux, agissant comme des gardiennes vigilantes, suivant chacun de ses mouvements avec une attention soutenue. Chaque geste, chaque parole était scruté sous le regard attentif de ces femmes, prêtes à intervenir au moindre signe de trouble.

Pour Cécilia, cette surveillance constante était étouffante, renforçant son sentiment d'emprisonnement au sein de cette maison austère. Privée de liberté, elle se sentait comme un oiseau en cage, désireux de s'envoler vers l'horizon lointain mais incapable de franchir les barrières qui entravaient son envol.

Dans cette solitude forcée, Cécilia avait le temps de la réflexion. Ses pensées se tournaient souvent vers ses sœurs, se demandant si elles allaient bien, si elles partageaient son sort ou si elles étaient encore épargnées par les tourments qui l'assaillaient.

Son esprit était également hanté par l'image de son père. Malgré les épreuves qu'il lui avait infligées, malgré la souffrance qu'il lui avait causée, une part d'elle espérait qu'il traversait les mers pour la retrouver, prêt à affronter tous les dangers pour la ramener auprès de lui, en sécurité.

Dans les moments de calme, elle se perdait dans les souvenirs de son passé, dans les moments heureux passés en famille, dans les éclats de rire partagés avec ses sœurs, dans les enseignements de son père qui lui avaient forgé son caractère.

Cécilia était consciente que les servantes avaient reçu des consignes strictes de la part de Blackwell. Elles étaient tenues de garder le silence en sa présence, de ne lui adresser la parole sous aucun prétexte, et surtout, de ne divulguer aucune information, quelle qu'elle soit.

Cette interdiction pesait lourdement sur Cécilia. Privée de tout contact avec l'extérieur, isolée dans cette demeure luxueuse mais étouffante, elle se sentait comme prise au piège, incapable de percer le mystère qui entourait sa captivité. Les servantes, habituellement si proches et si bavardes, se muraient dans le silence en sa présence, leurs yeux fuyant le sien comme si sa simple existence représentait un danger pour elles.

Malgré son désir ardent de trouver des réponses, Cécilia comprenait la nécessité pour les servantes de respecter les ordres de leur maître. Blackwell était un homme redoutable, dont la colère pouvait s'abattre sur quiconque enfreignait ses règles ou menaçait son autorité. Dans cet univers impitoyable, chacun devait se plier à sa volonté, même au prix de sa propre conscience et de son humanité.

Un matin, Cécilia décida de braver l'interdiction tacite qui pesait sur les servantes. Alors que le soleil se levait à peine, elle chercha discrètement l'une d'entre elles, espérant obtenir ne serait-ce qu'un fragment d'information sur les activités de Blackwell. Elle repéra une jeune servante qui s'affairait à faire les lits dans l'une des chambres voisines. Cécilia s'approcha d'elle avec précaution, consciente du risque qu'elle prenait en tentant d'engager la conversation.

- Excusez-moi ? L'appela-t-elle d'une voix douce mais déterminée.

La jeune servante s'arrêta net dans ses gestes, surprise par cette interruption. Ses yeux se posèrent sur Cécilia avec une lueur mêlée d'inquiétude et d'appréhension. La jeune femme savait qu'elle devait agir avec prudence, ne laissant rien transparaître de ses véritables intentions.

- Excusez-moi de vous déranger ... Commença-t-elle d'une voix calme. Je me demandais si vous aviez des nouvelles du capitaine Blackwell. Je n'ai pas eu l'occasion de le voir depuis quelques jours et je ... m'inquiète de son bien-être. Menti-t-elle d'une voix déterminée.

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