Soumise [En Pause Et Réécriture]

~~~Chapitre 5~~~

Voyez la vie, par vous-même,
Ce n’est pas chaque jour que le bonheur s’invite,
Et ce ne sont pas tous les cœurs qui vous aiment,
Même quand votre âme se bat, digne et droite.

Peu importent vos sacrifices, vos efforts,
Certains n’attendent que l’ombre pour frapper fort.
Ils détruisent vos fondations, sans remords,
Avant même que vous n’ayez bâti un seul décor.

Une chambre de bonheur ? Ils la voient en ruine,
Avant même que vos rêves ne prennent racine.
Mais tenez bon, même si le monde vacille,
Car chaque pierre posée vaut mieux que mille idylles.

Pdv de Amina kébé

Voilà enfin le jour tant attendu. Le plus précieux de ma vie, celui que j’ai redouté, rêvé, espéré, redouté encore.
Le jour où mon avenir se joue,où je saurai enfin qui je suis...ou peut-être qui je ne suis pas.

J’ai passé et traversé le BFEM, je l’ai décroché avec peine, fierté et fatigue.Mais aujourd'hui..c’est le baccalauréat.Ce mot me fait trembler.Il sonne comme un verdict.Rien que d’y penser,j’en ai des frissons. Une peur sourde me noué l’estomac,une angoisse violente que même le silence ne parvient plus à apaiser

Ma tête est un champ de bataille.Les récents évènements à la maison n’ont fait qu’y allumer davantage d’incendies.
Chaque dispute,chaque mot crie,chaque porte claquée me hante encore.
Et mou,au milieu de tout ça, j’avance,vacillante.

Je n’ose plus me regarder dans un miroir.Ce que j’y verrais ne me plairait sans doute pas.

Et si je ratais ce diplôme ? Que dirai-je à ma mère ?
Moi,sa fierté, son espoir.Si je rentre bredouille, sans diplôme, sans avenir...je n’aurai plus que la honte pour me couvrir.

Mais bon,il est presque l’heure.On nous a convoqués pour 13 h. Ici,dans ce centre privé,tout semble mieux organisé que dans les écoles publiques où l’on te laisse attendre des heures, tremblant,pendant que le stress t’épuise. Mais même ça ne suffit pas à calmer mes nerfs.Je suis déjà ailleurs. Perdue entre ce que je redoute et ce que je ressens.

Je m’apprêtais à partir quand, soudain, mon téléphone vibra.

C’était Mansour.

Pourquoi lui ? Mais qu’est-ce qu’il me veut encore ? Pourquoi m’appelle-t-il maintenant ? Qu’a-t-il à me dire,en ce moment précis ?

Agacée, je décrochai l’appel,le cœur lourd.

_Allô, grognai-je.

_Allô ! Amina.. j’espère que je ne te dérange pas ? Sa voix était hésitante, presque nerveuse.

_Bien sûr que si tu me déranges. Je dois sortir, répliquai-je,le ton plus encore sec.

_Je sais, et je suis vraiment désolé. Mais il faut que tu m’écoutes. Ce que j’ai à te dire ne peut plus attendre, insista-t-il.

Qu’est-ce qu’il mijote encore celui-là ? Il va m’avouer ses sentiments ou quoi ? Non, je ne pense pas. Il n’irait pas jusque-là… enfin, j’espère.

_ Mansour, je t’en supplie. Je ne suis pas d’humeur. J’ai la tête à l’envers.
Laisse-moi tranquille. Prends soin de toi. Ciao, tranchai-je,prête à couper l’appel.

_Amina.. Je sais qui est responsable de tout ce qui se passe chez toi. Des disputes de tes parents…du comportement de ton père…de tout.

Un frisson me parcourut.