GAME - Charles Leclerc/Max Verstappen

2 - ABOUT LAST NIGHT...

Il tentait de reconstituer le puzzle de la veille, sans succès, lorsqu'il fut pris d'une inspiration soudaine : il n'avait qu'à regarder ses messages et ses photos !

Il se saisit à nouveau de son téléphone et le déverrouilla. Rien à signaler côté messages. Il retint brièvement son souffle le temps d'ouvrir son application galerie, curieux et légèrement inquiet de ce qu'il pourrait potentiellement y découvrir. Des dizaines de photos de la soirée étaient présentes : des selfies le représentant ainsi que des membres de son équipe, un des mécanos soulevant (littéralement, je vous vois venir) la Community manager de l'équipe, des personnes entrain de crier, danser, chanter ; bref, les vestiges d'une bonne fête quoi.

Une autre photo, la toute dernière de la galerie, attira son attention : les couleurs n'avaient rien à voir avec les autres. Il cliqua dessus pour l'afficher en grand et écarquilla les yeux : elle représentait Charles Leclerc, affalé dans le canapé de SA chambre, une flûte de champagne à la main, riant aux éclats. Le néerlandais était d'une part, sidéré et de l'autre, soulagé. D'une part car il ne comprenait ni pourquoi son concurrent était venu dans sa chambre, ni pourquoi il l'avait pris en photo ; et d'autre part car cela signifiait qu'il n'avait couché avec personne. Dieu merci.

En essayant de reconstituer les événements qui avaient mené à cette photo, le cerveau de Max fumait. Mais cela fonctionna. Il se souvint avoir croisé Charles en rentrant de la soirée, un air déconfit à peine masqué sur son visage lui indiquant qu'il n'avait pas passé une bonne journée. Souhaitant lui remonter le moral, il l'avait invité à boire un verre dans sa chambre. Ils avaient écouté de la musique, discuté, ri, parié sur la course suivante. Puis... Oh.

Charles.

Charles l'avait embrassé.

- Bordel de merde, il souffla pour lui-même.

Tout était limpide, à présent. Et un bordel, ça l'était ! Pour tout un tas de raisons auxquelles Max pensa simultanément et qui se mélangèrent dans son esprit paniqué. En voici une liste non exhaustive :

1. Il avait plutôt aimé embrasser Charles.

2. Pour être tout à fait honnête, il avait adoré.

3. Il avait très envie de recommencer.

4. Charles et lui étaient rivaux, et se battaient pour le championnat.

5. Si quelqu'un l'apprenait, ils étaient foutus.

6. Cela signifiait qu'il avait bel et bien trompé Kelly.

On pourrait continuer un long moment, mais vous avez saisi l'idée. Et c'est cette dernière raison qui contrariait le plus le néerlandais. Il n'allait pas se mentir à lui-même, leur relation n'était vraiment pas au beau fixe. Ils passaient la moitié de leur temps à se disputer pour un oui et pour un non ; Kelly supportant mal l'éloignement et Max ayant besoin d'espace. Pour autant il aimait cette femme, et elle ne méritait pas d'être blessée. Une pointe de culpabilité vint lui chatouiller vicieusement les entrailles.

Il se laissa retomber en arrière sur son lit, les bras ballants. Qu'allait il faire ? Devait il en parler à Kelly ? Non, clairement pas, cela ne ferait que la blesser et alimenter leurs problèmes. Devait il en parler à Charles ? Surtout pas ! D'une part c'était trop gênant, et d'autre part il y avait de grandes chances pour que le monégasque ne se souvienne de rien. Ne rien dire donc, et faire comme si de rien n'était lui semblait être une solution appropriée. De toutes manières, ils n'avaient fait que s'embrasser une fois. Cela ne voulait strictement rien dire.

N'est-ce pas ?

Passablement rassuré, Max enfila rapidement des vêtements puis descendit déjeuner. En arrivant dans la salle du restaurant, il repéra une partie de son équipe et se joint à eux, prenant place à côté de Raymond, son manager.