Le triste passé

28 2 3
                                    

1 janvier 2007

Lorsque j'étais encore un nourrisson, j'évoluais au sein de la famille, entouré de ma mère et de mon père. À l'occasion de mon cinquième anniversaire, ma mère m'a offert un collier délicat, orné d'un fil gris et d'une clé. Avant de partir, elle m'a adressé ces paroles avec solennité :

« Telio, écoute attentivement ce que je vais te dire. Premièrement, veille à ne jamais perdre ce collier. Deuxièmement, je regrette profondément de devoir m'éloigner pour des raisons importantes. Troisièmement, tu auras le droit de venir me retrouver à tes seize ans, pas avant ! Quatrièmement, ton père sera là pour t'éduquer, et je compte sur toi pour être sage avec lui. Enfin, viens me faire un gros câlin ! »

Elle m'a serré fort dans ses bras, et j'ai ressenti une tristesse profonde en comprenant que je ne la reverrais probablement jamais. Puis, elle m'a lancé un tendre "je t'aime, Telio", avant de disparaître comme un papillon.

J'étais bouleversé, car perdre sa mère à l'âge de cinq ans est une épreuve difficile. Mon père est arrivé pour me réconforter. Bien qu'il connaisse probablement le secret de cette clé, je n'ai plus cherché à poser de questions par la suite. Je me suis dirigé vers la cuisine, ai attrapé un fruit, puis me suis installé devant la télévision, submergé par mes larmes.

J'observais mon papa en larme se moucher regardant une photo. Je n'arrivais pas vraiment a voir la pellicule mais je me doutais qu'il y avait ma mère.

J'adorais les math, j'ai donc monté les escaliers en bois verni de ma maison puis j'ai pris mon cahier blanc transparent où se trouver plusieurs équations. Je me suis mis à écrire de nombreux calculs. Certes, je n'avait que cinq ans mais j'étais déjà un surdoué.

Le soir approcha, mon père se consacrait à la cuisine. Il préparait des spaghettis à la sauce tomate . Puis il m'appela:
- Telio viens manger s'il te plaît. Me prononça t-il d'un air triste.
- J'arrive ! répondais-je

Je mangea mes spaghetti dans cette belle assiette blanche avec des motifs bleu et rouge avec toute saveur . Il les fit comme un italien.

Alors que le crépuscule enveloppait doucement le monde dans ses teintes orangées, le soleil s'inclina majestueusement à l'horizon. Je me hâtai de gravir les marches de l'escalier, la lueur faiblissante de la journée éclairant à peine le chemin devant moi. Dans la salle de bain, j'attrapai ma fidèle brosse à dents, aux poils verts et blancs, et mon dentifrice à la menthe rafraîchissante, arme contre les attaques sournoises des caries. Quelques instants plus tard, mon père fit son entrée, empreint de cette aura réconfortante de fin de journée. Avec des gestes doux et assurés, il m'aida à enfiler mon pyjama, tissant autour de moi un cocon de sécurité et de tendresse.

Assis sur le rebord du lit, il ouvrit un vieux livre, ses pages jaunies témoignant des nombreuses histoires qu'il renfermait. Et comme à chaque soir, les mots de l'alchimiste légendaire jaillirent de ses lèvres, vibrant d'une magie intemporelle. Mais ce qui rendait ces moments encore plus précieux, c'étaient les mimiques et les gestes théâtraux de mon père, un véritable maestro de l'expression corporelle. Ses grimaces, ses gestes exagérés, ses mimiques parfaitement synchronisées avec le récit, tout cela me plongeait dans un torrent de rires incontrôlables. Dans le doux tumulte de notre complicité, je réalisai à quel point j'étais chanceux d'avoir un père aussi drôle et attentionné.

Et tandis que les éclats de rire se dissipaient peu à peu, laissant place à la quiétude de la nuit naissante, je m'abandonnai au sommeil, bercé par les échos des aventures de l'alchimiste et le réconfort de l'amour paternel.


Parallèle Where stories live. Discover now