L'éclipse de l'aube : la malédiction oubliée

Chapitre 6 :

Le jour redouté est enfin arrivé, marqué par une tension palpable qui imprègne l'atmosphère de l'académie. C'est le jour où mes compétences seront mises à l'épreuve devant tous mes pairs, où chaque geste, chaque décision sera scruté et évalué. Ces semaines d'entraînement intensives avec Monsieur Louma résonnent encore dans ma mémoire, une période à la fois éreintante et cruciale qui a exigé de moi un investissement total.

Durant ces jours d'entraînement, j'ai dû sacrifier certaines heures de cours pour me préparer au mieux, plongeant tête baissée dans un tourbillon d'exercices et de pratiques visant à affiner mes compétences. Chaque mouvement, chaque technique a été minutieusement étudié et répété dans l'espoir qu'ils soient suffisants pour faire face aux défis qui m'attendent. Mais malgré mes efforts, l'ombre menaçante du Ministre continue de planer dans mon esprit, semant le doute et l'appréhension.

La possibilité d'être exclue de l'académie, de voir mes rêves brisés en un instant, me hante comme un cauchemar persistant. Que deviendrais-je alors, si je ne parvenais pas à surmonter cette épreuve ? Retournerais-je humblement cultiver les champs avec mes parents, évitant les regards indiscrets et les murmures désapprobateurs ? L'idée de devoir abandonner tout ce pour quoi j'ai travaillé, de devoir renoncer à cette vie faite de magie et de défis, me glace le sang, et pourtant, elle reste présente, tapie dans l'ombre de mes pensées.

Hier, alors que je m'accordais une journée de repos bien méritée, le stress me rongeait tellement que je me suis décidée à m'échapper dans la forêt pour trouver un peu de calme. Croisant quelques élèves en plein entraînement, leur détermination exacerbait encore davantage ma propre anxiété. Désespérée, je m'enfonçais plus profondément dans les bois, cherchant un refuge pour apaiser mon esprit tourmenté.

Alors que je progressais parmi les arbres majestueux, leurs branches touffues filtraient la lumière du soleil, créant des jeux d'ombres et de lumières mouvantes sur le sol jonché de feuilles mortes. Le murmure apaisant du vent entre les feuilles me berçait presque, contrastant avec le martèlement incessant de mon cœur angoissé.

Des lianes sinueuses pendaient çà et là, semblant m'inviter à m'aventurer plus loin dans cet enchevêtrement de verdure. Par moments, des éclats de lumière filtrant à travers la canopée formaient des taches éblouissantes sur le sol, comme autant de lucioles égarées dans l'obscurité.

Je croisais de temps à autre quelques créatures de la forêt, des écureuils espiègles jouant à cache-cache dans les branches, des oiseaux colorés déployant leurs ailes avec grâce au-dessus de ma tête. Leurs présences fugaces apportaient un peu de vie et de légèreté à cette atmosphère chargée de tension.

Pourtant, malgré la beauté sauvage qui m'entourait, une anxiété tenace continuait de me serrer le cœur. Chaque pas était empreint d'une urgence silencieuse, chaque bruissement de feuilles semblait dissimuler un danger potentiel. Je me sentais comme une intruse dans cet écosystème ancien, une étrangère cherchant désespérément une issue à ses tourments intérieurs.

C'est là, dans ce sanctuaire de verdure, que je l'ai entendue... cette voix, murmure indistinct qui a chuchoté quelque chose d'incompréhensible : "Avec volonté, tout te sera possible...". Depuis, cette énigme obsède mes pensées, me laissant perplexe quant à sa signification profonde.

Le grand jour est enfin arrivé, et la première épreuve du tournoi des Éternels nous attend. Un labyrinthe complexe, où chaque élève devra trouver la sortie avant que le temps ne s'écoule. Une épreuve cruciale, destinée à sélectionner les plus aptes pour la suite des épreuves. Je sais que je dois réussir à tout prix.

Alors que nous nous rassemblons devant le majestueux château de l'académie, une tension palpable flotte dans l'air. Les élèves, vêtus de leurs tenues d'entraînement, semblent partagés entre l'excitation et l'appréhension. Des murmures nerveux se font entendre, ponctués par le bruissement des feuilles dans la brise légère.