ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 19

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─ T'as vraiment envie que je te dise que tu me plais ? ~

─ Oui, j'en ai envie, avoua subitement Vernon en prenant des couleurs.

Sa réponse surprit Angel à tel point qu'il ne sut quoi répliquer.

─ Enfin, je veux dire, tenta le plus jeune en sentant la porte dans son dos l'empêcher de s'enfuir. Je ne dis pas ça parce que tu me plais ou quoi, c'était juste pas curiosité.

─ Eh bien, Vernon, t'es sacrément direct, pas vrai ~ ? pouffa Angel avec un petit rire coquin, ne montrant aucune gêne face à la situation.

Vernon, lui, rougit davantage, ne comprenant pas la réaction nonchalante de son ami.

─ Écoute, chéri, la masculinité, la virilité, tout ça, c'est comme une palette de couleurs. Y'a pas de règles strictes là-dessus, chacun a des nuances différentes et franchement, je m'en branle de tous ces stéréotypes. J'ai des préférences mais ça ne dicte pas ce que je dois absolument aimer ou détester. C'est comme préférer le chocolat ; ça veut pas dire que je n'aurais jamais envie de tartelette à la fraise ou d'une glace à la vanille.

Il leva son doigt en pointant Vernon.

─ Tu m'intrigues, je le nie pas. T'es authentique et ça change des pauvres types à qui j'ai sucé la queue depuis que j'suis en Enfer. Et pour répondre à ta question, non, ça ne me dérange pas que tu sois trans. Tant que t'es toi, t'es valide.

Vernon déglutit. Il ne savait pas s'il devait répondre ou non. Finalement, au bout de plusieurs secondes, il demanda :

─ T'es vraiment pas du genre à juger les autres, hein ?

─ Honey, juger les autres, c'est dépassé, plaisanta Angel en ricanant. Si je devais juger chacun des trous du cul que j'ai baisés - et je ne parle pas des gars - j'aurais même pas assez d'adjectifs pour tous les décrire. En fait, si je devais juger un seul trou, ce serait celui d'Hitler et encore, je n'ai pas voulu le voir donc j'sais pas à quoi il ressemble. J'ai juste entendu dire que ses poils de culs ressemblent à sa moustache.

─ Ce n'était pas quelque chose que je voulais savoir, admit Vernon en prenant un air dégouté.

Tout à coup, le téléphone de ce dernier vibra sur la table de nuit, affichant une notification de son jeu mobile. L'heure apparut également et rappela aux deux hommes qu'ils feraient mieux de retourner se coucher.

─ Tu veux rester dormir ? Juste dormir, insista l'hôte en le fusillant du regard lorsqu'il remarqua le sourire taquin de l'autre.

Angel explosa alors de rire et se décala de l'autre côté du lit pour laisser son ami s'installer à son tour.

Ils s'allongèrent les deux côte-à-côte, sans contact physique, fixant le plafond comme si c'était la chose la plus intéressante au monde.

Un long moment s'écoula sans qu'aucun n'ose briser le silence.

Vernon risqua alors une question.

─ Ça ne te dérange pas de rester à côté de moi sans qu'il ne se passe rien ?

─ Joli cœur, si tu veux que quelque chose se passe, tu n'as qu'à demander, plaisanta Angel avec un sourire malicieux que Vernon parvenait tout juste à deviner à travers l'obscurité. Mais plus sérieusement, non, ça ne me dérange pas. C'est rare d'avoir de la compagnie sans que ça tourne forcément en une affaire de draps. J'ai l'impression que tout est compliqué ces derniers temps, au moins là je peux souffler un peu.

─ Tu parles du travail ?

─ ... Ouais, admit Angel en plissant des yeux, sans les détourner du plafond.

Mauvaise Destination [Hazbin Hotel]Where stories live. Discover now