this is me trying || Amour Sucré

épisode quinze

– Tu penses vraiment ? Il faut que je me dépêche de prévenir tout le monde alors. Tu veux bien m'aider à donner leurs invitations aux filles ? Ce sera plus rapide.

Noooooonnnnnn !

– Bien sûr, tu pensais à qui ?

Je déteste cette fille.

On vient tout juste de s'embrouiller à cause de ce genre de bêtises et elle me plonge de nouveau dedans à la première occasion !

– Eh bien je pensais inviter Rosalya et Capucine, elles sont dans ma classe et supers gentilles, liste Melody. Il y a aussi Violette, elle est dans votre classe il me semble, on a grandi ensemble et même si elle est discrète, elle est géniale !

Bon, ça me ferait au moins une personne avec qui jouer la plante verte ce soir.

Pendant que j'envoie un message à ma mère pour la prévenir de mes plans pour la soirée, Octavia en fait de même avec son père avant d'envoyer un message à sa nouvelle meilleure amie, la suppliant de venir à la soirée de Melody pour "mettre un peu d'ambiance".

– Salut Violette ! je salue mon amie en m'installant devant elle en classe. Dis, tu sais que c'est l'anniversaire de Melody aujourd'hui ?

– Oui, je le lui ai souhaité ce matin.

– Elle organise une soirée pyjama pour l'occasion ce soir, tu voudrais pas venir ?

– Et bien...

Je la vois hésiter et à ce moment, je décide que si je dois venir, elle aussi ! Il est hors de question que j'assiste à une soirée sans ma plante verte jumelle.

– Tu promets de pas me juger si je te dis un truc ? demande-t-elle sur le ton de la confidence.

– Crois-moi, c'est vraiment pas mon genre.

Violette semble peser le pour et le contre avant de se confier :

– Alors voilà, je sais que ça peut paraitre idiot mais quand j'étais petite, mon père m'a acheté une peluche et je la gardais avec moi quand ça n'allait pas bien. Maintenant je me sens mal à l'aise quand je ne l'ai pas avec moi et je sais pas si je peux vraiment l'emmener chez Melody, j'ai peur que les filles se moquent de moi...

– Oh... je réponds. Tu sais, moi j'ai une peluche que je ne quitte jamais quand je suis à la maison. Et si ça peut te rassurer, Octavia a toujours une peluche dans son sac, elle en a même plusieurs chez elle et elle leur donne même des prénoms alors crois-moi, t'as rien à craindre sur ce coup là.

Le regard de Violette s'illumine et je comprends que ma mission est réussie, peut-être qu'au final, cette soirée ne sera pas si un si grand échec que ça.

J'ai passé la journée à stresser à cause de cette maudite soirée et même la pause de deux heures que nous avons passé à faire nos sacs chez Octavia (oui, je laisse toujours quelques affaires chez elle au cas où) ne m'a pas aidée. Melody nous a laissé poser nos affaires dans la salle des délégués, en sécurité et j'ai eu énormément de mal à suivre les cours de l'après-midi, me repassant en tête ma to-do list encore et encore.

Lorsque la sonnerie nous libère enfin du cours de S.E.S., Octavia m'entraîne vers la salle des délégués dans l'optique de prendre nos affaires et d'y retrouver Melody. Mais ce n'est pas Melody qui y est mais un garçon incapable de porter autre chose qu'un pantalon gris fade et une chemise blanche trop bien repassée. Sérieusement, il l'a en combien d'exemplaires cette tenue ?

– Salut ! s'exclame Octavia en souriant.

Blondie lève les yeux vers elle et une lueur passe dans son regard. Bien sûr, Octavia ne remarque rien, mais le garçon la parcourt du regard et se met à rougir. J'en déduis que le nouveau look bohème de ma meilleure amie lui plait.

– Tu lis quoi ? demande Octavia, inconsciente du trouble du pauvre garçon, en prenant l'exemplaire du journal du lycée sur lequel le garçon était concentré.

Elle grimace en découvrant l'article fort peu flatteur que Peggy a rédigé à son propos.

– T'en penses quoi ? demande-t-elle.

– Elle abuse carrément, répond Nathaniel. Je ne comprends pas pourquoi elle est aussi virulente, je vais aller lui parler.

– Non surtout pas ! s'exclame-t-elle. Je lui ai promis qu'elle aurait l'article qu'elle voulait si elle... peu importe.

Peu importe ?

Comment ça peu importe ?

Ma meilleure amie oublierait de me parler de certaines informations ?

– Si elle ? insiste Nathaniel.

– Elle voulait tout dévoiler de l'histoire de la salle des profs, dit-elle. Je l'ai fait taire comme je pouvais.

– Tu as fait ça... murmure le garçon. Pour moi ?

Ah ouais ? Pour lui ?

Si elle ose me dire qu'elle ne ressent rien pour Blondie, je vais vraiment finir par me fâcher.

– C'est rien ! répond Octavia avant de demander : Sinon toi, c'est pas trop difficile à la maison avec Ambre ?

– Disons que j'ai connu mieux, répond Nathaniel avec une grimace. Elle est plus difficile que d'habitude en ce moment...

Octavia pose une main sur le bras de Blondie pour le réconforter et il lui lance un sourire factice qu'elle remarque immédiatement.

– Nath... murmure-t-elle. Je suis désolée, la manière dont tu en parles, j'ai l'impression que c'est encore pire depuis qu'on est arrivé.

*Que tu es arrivée O'.

– C'est possible, répond le garçon. Tu ne te laisses pas faire et ça l'énerve, mais ce n'est pas toi le problème.

C'est alors qu'Octavia se redresse et ouvre son sac pour en sortir sa peluche de compagnie, une petite pieuvre réversible bleue et violette du nom de Henry.

– C'est pas grand chose, mais quand je suis pas bien, ça me fait du bien d'avoir Henry à côté de moi, se justifie-t-elle. En plus regarde : elle est réversible, tu peux la changer en fonction de ton humeur.

Là encore, elle ne le voit sûrement pas, mais le regard du garçon s'illumine, touché par son geste. Nathaniel prend précautionneusement la peluche, comme s'il s'agissait d'un diamant, et la remercie dans un souffle.

– Garde-là tant que tu veux, ajoute-t-elle.

Il la remercie une fois de plus et elle se dresse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue avant de faire volte-face, de récupérer ses affaires et de sortir au plus vite avant que le garçon ne remarque à quel point elle a rougi.

Il va vraiment falloir que j'ai une conversation avec elle, ou que je les enferme dans une pièce vide, parce que c'est pas possible d'être aussi peu dégourdi !