Top Gun : Training & Mountains

Chapitre 14

«Ok, j’ai accepté, on a tous accepté, mais je regrette. Sachez-le.»

Les mots de Fanboy eurent pour effet de faire grimacer les autres pilotes. Ils ne le disaient pas à haute voix, mais ils étaient plutôt d’accord.

Ils étaient à encore plusieurs kilomètres de l’endroit qu’avait repéré Phoenix, après avoir grimpé sur un arbre, juste avant leur départ. Elle y avait vu un lac, et ce qui ressemblait à un ponton de bois. Sous les sapins qui entouraient l’eau, elle avait cru distinguer ce qui lui paraissait être une cabane. Rien n’était sûr, mais jusque là, c’était leur meilleure piste.

«On l’atteindra jamais avant ce soir.» contra Payback, dépité. «Il fait nuit, et on sait toujours pas où on va dormir.»

Seuls quelques rayons de lumière perçaient encore au travers des arbres, les faisant trébucher dans l’obscurité naissante. Ils accélérèrent le pas inconsciemment, cherchant vainement à parcourir la distance qui les séparait encore de ce qui leur paraissait être leur seul espoir de survie.

Bob, qui s’assurait que tout le monde suivait bien, fronça les sourcils plusieurs fois en voyant Fritz prendre de la distance, derrière eux. Décidément, quelque soit la situation, il fallait qu’il se fasse remarquer. Il avait probablement la flemme de marcher plus vite. Monsieur voulait préserver ses petits pieds.

La façon avec laquelle il avait réussi à devenir un pilote dépassait vraiment Bob qui l’apostropha.

«Fritz ! T’accélère, un peu ?»

Le pilote en question leva les yeux vers lui, l’air très peu concerné, comme s’il pensait à tout autre chose et que c’était bien plus important que quoique ce soit que Bob ait à lui dire.

Heureusement, il leur fit l’honneur de presser un peu le pas, faisant soupirer Bob.

Ce fut Coyote qui mit fin à leur petite marche, s’arrêtant au milieu des pilotes et les faisant ralentir.

«On doit s’arrêter. Faut dormir.»

«Ici ?»

«On met le campement là, on fait un feu et on reste les uns autour des autres. Deux personnes montent la garde. Demain aux premières lueurs on est repartis.»

Ils restèrent tous immobiles puis, finalement, Rooster acquiesça.

«Bonne idée. Je prends le premier tour.»

Ce n’était pas particulièrement une «bonne idée», honnêtement, mais c’était la meilleure. Meilleure que de continuer à trébucher et à ronchonner dans un forêt dont ils ne connaissaient rien et où ils pouvaient très bien se perdre.

Rooster dégagea à coups de pied la neige posée sur une souche et s’y assit, invitant d’un geste les autres à installer derrière lui les couchettes. Il n’avait vraiment pas envie de dormir, et il avait encore moins envie de se retrouver en proie à des cauchemars devant tout le monde. Même s’il était épuisé et qu’il avait le sentiment que sa tête allait exploser sous la fatigue.

«On va pas arriver ou que ce soit ce soir. Mieux vaut être raisonnable et se poser. C’est plus intelligent, et ça sera plus efficace. On a des couvertures de survie, ça le fera.»

Coyote ouvrit la bouche pour dire qu’il restait avec Rooster, mais fut devancé par Hangman. Il commençait à se dire que ces deux-là étaient secrètement amants, sérieusement, pourquoi est-ce qu’ils passaient autant de temps ensemble tout d’un coup ? Ou alors Hangman s’était soudainement trouvé un nouveau meilleur pote ?

«Je reste aussi.» fit Hangman, s’asseyant à côté de Rooster.

Coyote fronça les sourcils en voyant l’air complice de Phoenix. Ok. Ca, c’était bizarre.