Suite à de terribles événements, Octavia et Ginny, deux meilleures amies aussi chaotiques que torturées, débarquent au lycée de Sweet Amoris. Elles y feront des rencontres qui changeront le cours de leur vie, pour le pire, mais surtout pour le meill...
À ma grande surprise, je n'ai aucun mal à discuter avec lui. Nathaniel a un don pour vous mettre en confiance. S'il semble être une personne particulièrement moralisatrice d'un premier abord, en réalité, il est plutôt agréable à vivre, même s'il est... ennuyant.
– On peut parler de ta sœur ? je demande en entrant dans la salle des délégués.
– Qu'est-ce qu'elle a encore fait ?
Je lui explique la situation et il soupire avant d'adopter son expression gênée.
– Tu n'aurais pas une idée ? Un truc qui pourrait l'ennuyer mais qui n'attirerait d'ennuis à personne ?
– Je ne sais vraiment pas quoi te répondre, dit Blondie. À part peut-être mettre des araignées dans son casier, je ne vois pas trop quoi faire.
Voilà qui est surprenant ! Le délégué n'est pas aussi sage qu'il n'y paraît. En tout cas, c'est une bonne idée je trouve... Octavia trouverait sûrement ça puérile, mais Ambre l'est aussi...
C'est dans les pires moments que l'on découvre nos véritables alliés, c'est ce que démontrent les livres d'Octavia. Quelle fut ma surprise de recevoir un petit mot en classe avec une écriture resserrée, inclinée vers la gauche, appartenant sans conteste à Castiel. Dans ce mot, il me recommandait la bonne vieille solution du tag sur le casier, ce qui est, je dois le reconnaître, est une idée forte attirante.
C'est ainsi que je me retrouve à squatter devant le casier d'Ambre à l'heure du déjeuner, alors que le reste du lycée est en train de se battre dans la file du self.
Je ne suis pas suffisamment stupide pour taguer un casier en plein jour, je me contente de... faire du repérage. Je m'adosse sur la rangée d'à côté et sort la bombe de peinture noire que j'ai achetée quelques minutes plus tôt. Les yeux rivés sur la notice, je n'entends pas les pas qui viennent vers moi.
– Hé ! s'exclame une fille. Qu'est-ce que tu fais ?!
Je me tourne brusquement, la bombe de peinture tenue fermement devant comme si elle pouvait m'aider à me défendre. Li rive son regard sur la bombe de peinture, puis sur le casier d'Ambre, et comprend immédiatement mon projet.
– Alors la ma grande, t'es foutue ! s'exclame-t-elle.
Elle s'avance vers moi et saisit la bombe. Refusant catégoriquement de lâcher, je la tire vers moi. Nous nous débattons ainsi au milieu du couloir comme deux idiotes jusqu'à ce qu'un "pshittt" nous coupe dans notre élan.
Dans la bataille, nous avons malencontreusement appuyé sur le bouton, si bien qu'une grosse traînée noire orne désormais la rangée de casiers.
– Qu'est-ce qui se passe ici ?!
Oh non, là on est foutues !
Je n'ai jamais été une fille à problèmes. Au contraire, je suis l'élève modèle, je n'ai jamais eu un seul mot dans mon carnet, pas une seule heure de colle. Le seul défaut de mes bulletins, c'est le "manque de participation" récurrent.
– Non mais je rêve ?! s'écrit la directrice. Dégradation des biens de l'école ?! Vous allez être punies toutes les deux !
Avant que nous ne puissions nous défendre, elle ajoute :
– C'est vous qui avez tagué la cage d'escalier aussi ?! Vous serez de corvée toutes les deux après les cours pour nettoyer tout ça ! Et vous avez intérêt à le faire !
Pitié, dites-moi que ce ne sera pas noté dans mon dossier...
– Tu es collée pour avoir tagué le casier d'Ambre ??? s'écrit Octavia avec toute la discrétion qui la caractérise. POUAHAHAHAH !!!
– Tu as toujours eu un talent pour me soutenir comme il se doit... je marmonne.
– Mais Gi' ! s'exclame-t-elle, essuyant ses larmes de rire. Tu t'es approchée du casier d'une fille que tu détestes avec une bombe de peinture ! EN PLEINE JOURNÉE !
– C'est vrai que t'as pas été maline sur ce coup-là.
– On t'a rien demandé le blaireau ! réplique Octavia.
– Je t'avais pourtant prévenu de le faire une fois que tout le monde serait parti, ajoute Castiel, n'ayant visiblement pas peur pour ses bijoux de famille.
Octavia se retourne sur sa chaise et le fusille du regard.
– Ah parce que c'est de ta faute tout ça ??!
– C'est pas moi qui ait été pris en flag avec une bombe de peinture ! se défend-t-il. – Non t'as juste recommandé à la fille la plus sérieuse du monde de taguer un casier !
– Peut-être que si tu étais intervenue pour la défendre, elle n'aurait pas eu besoin de le faire elle-même !
Octavia se relève immédiatement, renversant sa chaise au passage :
– Redis-ça !
– QU'EST-CE QU'IL SE PASSE LA-BAS ? intervient le professeur de français. Octavia ! Castiel ! Sortez de cette classe immédiatement ! Nathaniel, accompagnez-les à la vie scolaire.
Octavia lève les yeux au ciel avant de prendre ses affaires sans un mot, fusillant du regard le rockeur aux cheveux rouges.
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