Voyageuse

11

Lorsque le temps nous permit enfin de partir, je ne m'attardais pas. J'étais encore sous le choc de ce que j'avais vu plus tôt. En revenant à moi, je m'étais retrouvée au milieu de la forêt. Il m'avait fallu un moment pour rejoindre la clairière, trempée jusqu'aux os et tremblante de froid et de peur. Heureusement que le chemin était balisé.

David s'était précipité vers moi, ne faisant pas attention à la pluie. il ne m'avait posé aucune question et l'heure qui avait suivit était restée silencieuse. Nous nous étions collé l'un à l'autre pour ne pas mourir de froid, mais je ne doutais pas que dès demain, au moins l'un de nous deux serait malade. 

En retournant sur nos pas, nous croisions un ou deux coureurs, bien équipés pour le temps. Je n'attendais pas David, qui tentait temps bien que mal de me rattraper. Tout ce que je voulais, c'était rentrer et oublier cette journée. 

- Clarisse, attends-moi !

Sans surprise, je fus la première à revenir sur le parking. Là, je n'eu d'autres choix que d'attendre le conducteur, un peu plus trempée à chaque seconde. Lorsqu'il arriva enfin, après deux longues minutes, il deverouilla le véhicule sans un mot et me laissa m'asseoir. Le première chose qu'il fit une fois installé lui-même fut d'enclencher le chauffage. A ma grande surprise, il ne démarra pas tout de suite et fixa un point devant lui. Cela eu le don de m'agacer un peu plus. Je ne supporterai plus ses comportements de gamins pour le moment.

- Qu'est-ce que tu as vu ? 

Sa question me prit de court. Il n'avait pas tourner le regard et je cru d'abord que mon imagination me jouait encore un mauvais tour. Puis ses yeux se rivèrent aux miens et je n'eu pas la force de me détourner ou retenir mes larmes. Il n'avait pas eu l'air très surprit de me voir revenir de la forêt plus tôt.

- Raconte-moi !

Et j'obéis. Les odeurs n'avaient pas lâché mon nez et s'étaient imprégnées dans mes cheveux et vêtements. Cela confirmait qu'il ne s'agissait pas d'une illusion... j'aurais préféré. Et les cris me perçaient encore les oreilles. 

Le visage de David était grave. On aurait dit qu'il savait quelque chose. Je n'osais pas lui demander. Pas tout de suite. Pour l'instant, tout ce que je voulais était de retrouver ma vie d'étudiante. 

Le trajet de retour était pesant. L'un comme l'autre ne prononcions pas le moindre mot. Lorsque nous arrivions devant chez moi, je n'attendis pas qu'il se gare et me précipita vers la porte de l'immeuble. 

Il me rejoignit bien assez vite et je ne le repoussait pas. Je voulais être seule, mais si je le laissais partir dans son état, il allait tomber malade. Sans plus m'occuper de lui, de toute façon il faisait ce qu'il voulait chez moi, je me préparais à prendre une douche bien chaude. Avant de m'enfermer dans la salle de bain, je tandis une serviette à David pour qu'il puisse se sécher un peu.

Je passais un long moment sous la douche, laissant la chaleur de l'eau parcourir mon corps. Oui c'était mauvais pour l'écologie, mais j'avais autre chose à penser. Le regard dans le vide, je fixais le mur devant moi sans vraiment le voir, me remémorant inlassablement chaque détail de l'après-midi. Quelques coups frapper contre la porte me ramenèrent à la réalité.

- Tout va bien ? 

Son comportement était étrange depuis mon retour à l'abri. La question qu'il avait posé dans la voiture et sa réaction quand je lui avais raconté me laissaient perplexe. Je devais avoir une discussion avec lui. 

- Oui, répondit-je juste assez fort pour qu'il m'entende.

J'attrapais enfin les shampoing et frotta mes cheveux avec. Je frottais assez fort pour que l'odeur de brûlé disparaisse enfin. Ma peau subi le même sort, à tel point que lorsque je sorti de la salle de bain, j'étais encore rouge et endolorie.