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En pleine journée, l'hôpital n'avait presque plus rien à voir avec ce que j'avais vu hier soir. Le service des urgences semblait débordé et infirmières et médecins faisaient de leur mieux pour s'occuper des patients en fonction de la gravité de leur situation. 

Heureusement pour eux et pour nous, nous n'avions pas besoin de passer par là pour aller voir papi. Lui se trouvait dans une chambre au service de cardiologie. Après nous être présentées à l'accueil, nous avions prit l'ascenseur, qui était plutôt spacieux. Mon grand-père se trouvait dans une chambre du troisième étage. Lorsque nous sommes entrées, il était déjà réveillé et râlait après une infirmière sur la qualité de son petit déjeuner.

- Et pourquoi je n'aurais pas le droit à un café ? C'est quand même pas ça qui va me tuer.

La jeune femme semblait à la fois désespérée et agacée par le comportement de son patient. Elle soupira avant de répéter, certainement pour la dixième fois qu'il ne pouvait pas boire de café pour le moment.

- Ne lui en voulez pas trop, s'excusa mamie gênée. Il n'est rien sans son litre de café journalier. 

- Il serait temps qu'il comprenne que c'est mauvais pour son coeur. 

Je pouvais comprendre l'agacement de l' infirmière. Papi était quelqu'un de têtu et malheur à celui qui tentait de l'empêcher de boire son café. Pour sa santé, il devrait faire un effort.

- Papi, j'intervins d'une voix ferme. Tu dois écouter les infirmières.

Il leva les yeux vers moi, sourcils froncés. Il ne s'attendait pas à ce que je lui fasse un reproche. Mamie non plus si j'en croyais le regard surpris qu'elle me lançait.

- C'est pour ton bien, poursuivais-je. Tu dois prendre soin de ta santé si tu veux continuer à t'occuper de nous.

S'il y avait bien une chose à laquelle il tenait plus que ses habitudes, c'était notre famille. Je voyais dans ses yeux son combat intérieur. Il hésitait entre me réprimander et laisser tomber. Finalement, il détourna le regard en soupirant.

- Donnez-moi le jus d'orange. 

Mamie s'approcha de l'infirmière qui me lançait un regard reconnaissant, prend le plateau qu'elle tenait toujours et le posa sur la tablette placée au dessus du lit. Elle s'empressa de lui tendre ce qu'il avait demander et alla même jusqu'à l'aider à boire en portant le verre à ses lèvres.

- Je ne suis pas handicapé, protesta le vieil homme en le lui arrachant des mains. Je peux boire tout seul.

Mamie ne s'en offusqua pas, après la frayeur qu'ils nous avait fait, nous étions toutes deux  contentes de le revoir dans son état normal. 

- Je vais chercher le médecin, annonça l'infirmière avant de sortir. Il vous donnera les résultats des analyses.

Elle nous laissa seuls tous les trois pendant un moment, avant de revenir avec un homme d'âge mûr en blouse blanche. 

- Bonjour, dit-il en approchant du pied du lit. Je suis le Docteur Ferrand et c'est moi qui suis en charge de votre mari. 

Il prit le compte rendu accrocher au lit pour le lire. 

- Monsieur, reprit-il. Vous avez eu de la chance. Vous faites de l'hypertension. A votre âge c'est un grand risque. Vous devez vous reposer. Je vais également fournir une ordonnance pour un traitement. Ca ne la fera pas disparaître entièrement, mais avec un mode de vie et une alimentation sains, vous irez mieux rapidement. 

Nous l'écoutions encore un instant parler des différentes analyses et de leurs résultats. C'était à la fois rassurant et inquiétant. Papi avait en effet eu de la chance et devait faire très attention. La prochaine crise pourrait être la dernière. Puis le docteur reparti, accompagné de mamie pour lui donner la fameuse ordonnance et les dernières recommandations. Quant à moi, je restais avec mon grand-père et récupérais ses affaires, rassemblées dans un sac dans une petite armoire. Nous partirons dès que mamie reviendra. 

VoyageuseWhere stories live. Discover now