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Cet étranger semblait vraiment proche de ma grand-mère. C'est ce que j'ai pu constater lorsque nous sommes finalement rentrés. Il avait prit les devants en préparant du thé pour tout le monde, tandis que grand-mère et moi nous asseyions à la table de la cuisine. Il semblait bien connaître la maison et je ne savais pas si cela me rassurait ou m'inquiétait. Après tout, mes grands-parents lui faisaient assez confiance pour le laisser rentrer chez eux, mais comment pouvaient-ils être certains que ce n'était pas une personne malveillante. Qu'est-ce qui me disait que ce David ne profitait pas d'eux.

Papi et mamie n'étaient pas l'un de ses riches couples de retraité qui affichaient une vie d'aisance et de luxe pour donner envie aux voisins. Non, ils vivaient plutôt modestement et n'avaient pas tant d'argent que ça. Ils économisaient seulement assez pour partir un mois en voyage tous les ans. Quand bien même, ce n'était pas la pauvreté qui empêchait les personnes malveillantes de s'en prendre à des personnes faibles.

Deux tasses apparurent devant mamie et moi, me sortant de mes pensées. L'étranger s'assit en face de nous, sa propre tasse devant lui. La chaleur du thé me réconforta un peu.

- Merci, murmurai-je du bout des lèvres.

J'avais plusieurs questions à poser à cette homme, mais ce n'était pas vraiment le moment. Mamie avait besoin de soutient. Je restais toutefois méfiante à son égard. Après tout, les arnaqueurs frappaient le plus souvent lorsque la personne était vulnérable. Ce qui était notre cas à toutes les deux.

David sembla ressentir cette tension et me fixa un moment en silence. J'avalais une gorgée de ma boisson encore brûlante en soutenant son regard.

- Si tu as des question, pose-les ! Je ne mords pas.

Et il lisait dans mes pensées en plus ? Ma méfiance envers lui devait se voir sur mon visage, car mamie tourna les yeux vers moi et fronça les sourcils.

- C'est de notre faute, s'expliqua-t-elle. Mon mari et moi ne lui avons pas parlé de toi.

Un sourire réconfortant s'étira sur les lèvres de David.

- Ne le regarde pas comme si tu voulais le tuer ! me sermonna-t-elle.

L'homme rit, ce qui lui valu un autre regard noir de ma part.

- Ne t'inquiète pas Joséphine. C'est normal qu'elle n'est pas confiance en moi. Ta petite fille ne me connaît pas et elle s'iquiète sincèrement pour vous deux. 

S'il croyait que c'est en me donnant raison qu'il allait réussir à m'amadouer, il se trompait lourdement.

Nous sommes restés un long moment à discuter dans la cuisine. David me posa quelques questions auxquelles je répondis vaguement, ce qui me value des regards amusés de la part de David et courroucés de mamie. Je ne me privais pas non plus pour lui en poser. Je devais tout savoir de cet homme qui prétendais prendre soin de ma famille quand je n'étais pas là.

Je ne savait pas si c'était l'effet du thé ou la fatigue, mais mamie et moi semblions nous détendre peu à peu. Ma grand-mère commençait même à somnoler. Je regardais l'heure sur l'horloge accrochée au mur près de la fenêtre.

Une heure. En effet, il était temps pour nous d'aller nous reposer. Je ne pensais pas pouvoir dormir avec les événements récents, mais mamie, elle, devait se reposer.

Je m'excusais auprès de notre invité et l'aida à monter se coucher. Une fois sous ses couvertures, ellese mit à tâter la place à côté d'elle : celle qu'occupait papi en tent normal. Sa détresse me brisa le coeur.

- Tu crois que ton grand-père va revenir ?

On aurait dit une petite fille et les larmes me montèrent aux yeux. Ma gorge se serra et je dû inspirer profondément plus d'une fois avant de pouvoir lui répondre.

VoyageuseWhere stories live. Discover now