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Ce chapitre contient un passage sensible tel qu'une description de mort violente. Cette scène est assez détaillée et je ne vous recommande pas de la lire si vous êtes sensibles.

L'air frais me fit le plus grand bien, après toutes ces journées passées enfermée pour rattraper mon retard. J'eus l'impression de revivre en posant le pied à l'extérieur de la voiture de David. Je pris un instant pour respirer profondément avant de refermer la portière. Toutefois, ce sentiment d'insécurité ne me lâchait pas. 

J'observais ce qu'il y avait autour de moi. Il m'avait conduit à plus ou moins une heure de route de la ville et nous nous retrouvions garer sur un parking de gravier, devant un sentier de forêt. Mon regard fit des aller-retours entre le chemin à quelques mètres devant moi et mon jean et mes baskets peu adaptés.

- Tu aurais pu me prévenir que nous allions faire une randonnée, lui reprochais-je. Je me serais habillée en conséquence.

Il pouffa de rire en me rejoignant. 

- Tu ne m'as pas demandé notre destination avant de te préparer.

Je croisai les bras sur ma poitrine, mécontente de sa réponse. Il avait le don de m'amuser et m'agacer en même temps avec son comportement d'adolescent farceur.  Je pinçais les lèvres pour m'empêcher d'esquisser un sourire et en voyant cela, il se calma aussitôt, pensant probablement que ce n'était pas de l'amusement. Tant mieux.

- Du calme, reprit-il plus sérieusement. Une randonnée, c'est sportif. Je t'aurais dit de te changer. Ca, c'est seulement un chemin de promenade. Il y à même des parents avec des poussettes. 

Me voila rassurée. Je me détendis un peu alors qu'il sortait un sac à dos du coffre. Celui-ci contenait probablement quelques bouteilles d'eau pour que nous puissions nous hydrater pendant la marche. Je n'étais vraiment pas équipée pour ce genre d'activité. Je n'avais même pas de casquette ou de crème solaire. Heureusement, le ciel était nuageux et je me demandais même s'il n'allait pas pleuvoir.

Nous nous engagions finalement sur le petit chemin, assez large pour que trois personnes puissent se tenir côte à côte. Les arbres centenaires s'élevaient de part et d'autres de la voie et très vite la température changea. Après quelques minutes de marche, abrités par les larges branches qui s'élevaient au dessus de nos têtes, l'air se fit plus frais et l'oxygène plus pure. Je ne regrettais pas d'être sortis avec lui aujourd'hui. 

Nous croisions quelques marcheurs en cours de route, nous saluant poliment sur notre passage. Il y avait très peu de déniveler et, comme l'avait souligné David plus tôt, nous croisions aussi la route d'un jeune couple avec une poussette. Le bébé semblait apprécier la ballade. Il affichait un grand sourire sous ses petites lunettes de soleil et sa casquette. 

Je n'avais aucune notions du temps ici. Pas de soleil pour s'orienter et estimer l'heure, pas de montre. J'avais oublié mon téléphone à la maison. Difficile de dire si nous marchions depuis un quart d'heure ou deux heures. La plupart du temps, nous restions silencieux, admirant chacun de notre côté la beauté de la nature. Lorsque nous parlions, c'était de choses banales comme des questions sur son travail ou mes études. 

- Tu as faim ? demanda-t-il soudainement.

En toute honnêteté, pas vraiment. J'avais l'impression que mon petit déjeuner ne remontait pas si loin et la balade me distrayait beaucoup. Je voulais continuer, même si mes cuisses commençaient à chauffer. Nous nous arrêtâmes tout de même dans une petite clairière. Elle était aménagée de quelques tables en banc sous un abris et de l'autres côté, des parcours d'étirements pour les sportifs. 

VoyageuseWhere stories live. Discover now