how i fell in love with you

Chapitre 2

— Je suis désolée, si elle a cassé quelque chose, je peux payer pour réparer ! Elle adore la viande, et donc forcément, elle a foncé pour en avoir, mais là, elle a mis de la boue partout et...

— T'es un moulin à parole toi !

Vrai. Quand je panique, je débite à toute vitesse jusqu'à ce qu'on m'arrête et heureusement que le garçon l'a fait, je manquais bientôt d'air.

— Oui. Maya, au pied. Ça suffit les bêtises... Regardes, tu en as mis partout. Tu vas prendre un bon bain en rentrant, vilaine.

En avançant vers moi, Maya couine. Ma chienne déteste les bains. Même si elle ne parle pas notre langue elle a déjà associé ce mot à une torture.

— Wow, tu l'as bien dressé. C'est un berger australien ?
— Ouai. Elle a cinq ans. Elle s'appelle Maya, mais ça, tu as dû l'entendre...

Il me sourit et vient vers moi. Il se baisse pour caresser le pelage dégueulasse de Maya et je réprime un haut le cœur, même moi, sa maîtresse, serait incapable de faire ça.

— Moi c'est Zack. Enchanté euh...

— Elise. Enchantée Zack.

Zack est un grand garçon qui mesure une tête de plus que moi, il doit faire un mètre soixante-dix. Il a des cheveux bruns qui sont courts mais qui sont quand même longs, d'ailleurs ils sont ébouriffés et ses yeux sont d'un brun noisette. De légères tâches de rousseurs viennent effleurer son nez et ses joues et je trouve que ça le rend adorable.

— Alors Zack... Tu es nouveau ici, je me trompe ?

— Oui. Enfin non, tu ne te trompes pas. Oui, je suis nouveau. D'ailleurs, depuis qu'on est arrivé, des centaines de gens sont venus devant le portail et ont regardés fixement notre maison comme si c'était la plus étrange du quartier.

— Ça ne m'étonne pas, en fait, on lui a donné un petit surnom. La maison triste.

— La quoi ?

— La maison triste. Par ce que ce manoir dégage vraiment une aura de... Tristesse. Mais maintenant que des gens l'habitent, il va retrouver sa joie de vivre !

— Alors c'est pour ça... Je vois.

Zack baisse la tête et fixe le sol. Peut-être que ça le dérange vraiment que les gens pensent ça de sa maison, ce qui est logique, je n'aimerais pas que on pense que la mienne est horrible. C'est mon lieu de vie. Là où j'habite. Il n'y aurait pas déménagé si elle était réellement catastrophique.

Mon regard reste bloqué sur Zack un petit moment avant que un bruit détourne notre attention à tout les deux. C'est une femme qui vient de sortir dans le jardin, elle a une robe bleu ciel et un tablier blanc par-dessus. Ses cheveux sont blonds et ses yeux d'un brun noisette. Je l'observe un petit moment puis elle en fait de même. On est vraiment ridicule. Et puis, elle baisse la tête et aperçoit leur porshe complètement dévasté par les bêtises de ma chienne. Oups.

— Oh mon dieu ! Mais que s'est-il passé ici ? s'exclame-t'elle en mettant une main sur son front.

— C'est ma chienne, je suis désolée ! Je peux vous aider à ranger si vous le souhaitez, ou payer les réparations...

Zack éclate de rire et je le regarde avec de gros yeux. Ce n'est pas drôle, j'ai vraiment honte de l'absence de ma vigilance. J'étais là comme une idiote à fixer leur manoir et à cause de ça, Maya m'a échappé des mains. C'est de ma faute.

— Allons, tu n'as pas besoin de me payer. Ce n'est pas si grave. J'ai juste été surprise. Isaac, c'est une amie à toi ?

Isaac ? Je croyais que il s'appelait Zack. Attendez, ça ressemble plus à un petit surnom que un prénom en lui même.

— C'est Zack maman. Pourquoi tu appelles toujours Ava par son surnom et moi, tu n'y arrive pas ?

— Par ce que j'adore ton prénom et je trouve que le surnom de ta soeur est adorable. Réponds à ma question maintenant.

— C'est une amie, oui. Elle s'appelle Elise, elle habite à côté.

Il me considère déjà comme son ami. C'est trop gentille. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me touche.

— Enchantée Elise ! Je suis Autumn, la maman de Isaac. Tu veux rentrer ? Il pleut énormément.

C'est vrai. Pendant que on parlait, la pluie s'est mise à foudroyer notre ville qui ressemble maintenant à un sceau récupérant de l'eau d'un robinet. Même si l'invitation de la mère de Zack est très tentante, je prévois déjà que ma petite chienne va salir toute leur maison en moins de deux minutes.

— C'est gentille dis-je en mettant ma capuche, mais Maya est vraiment trempée et j'ai peur qu'elle salisse votre manoir. Je vais rentrer la nettoyer, j'habite à côté.

— Pas de soucis. Bon, je retourne au fournot moi, ces steak ne vont pas se cuir tout seul !

Je la regarde rentrer dans la maison et me tourne vers Isaac.

— J'ai deux questions.

— J'y répondrai avec plaisir.

— Question une. Tu t'appelles Isaac ?

Il me fixe intensément. Une décharge électrique me traverse.

— Ouai. Zack, c'est mon surnom mais s'il te plaît, appelle moi comme ça...

— Pas de soucis. Moi aussi j'ai un p'tit surnom.

— Laisse moi deviner. Lili ? Lise ?

Je rigole par ce que, généralement, les gens pensent que c'est ça. Zack n'échappe pas au mot "généralement".

— Nan. Tout faux. C'est Ellie.

— J'y étais presque. En fait, on a juste retiré le S de ton prénom.

J'hoche vigoureusement la tête puis Maya jappe, signe qu'elle s'ennuie et qu'elle veut qu'on s'en aille, mais j'ai encore ma deuxième question.

— Deuxième question... Tu me considères déjà comme ton amie ?

Zack sourit de plus belle. En faisant cela, il atteind mon coeur directement et j'encre ce moment dans ma mémoire.

— C'est un pressentiment. Je sens qu'on va bien s'entendre.

Ma chienne tire sur sa laisse et je titube, Maya m'emporte littéralement avec elle.

— Je vais devoir y aller, elle est impatiente... Euh, alors, à une autre fois Isaac.

Je marche vers le portail, me tourne vers Zack et lui fait un signe de la main. Il répond aussitôt.

— C'est Zack !

— C'est ce que j'ai dis.

Je le vois de loin lever la tête vers le ciel avant de rendre mon petit signe. Puis il disparaît dans la sombre bâtisse. C'est vraiment étrange. Des êtres si gentille, presque lumineux, qui habitent dans une maison aussi sombre. Au fond de moi, j'espère qu'ils réussiront à la faire vivre. Parfois le simple fait d'être en contact avec un personne peut améliorer une vie.

Ma personne à moi, elle n'est pas encore là.