Chapitre 1

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Les gouttes de pluies viennent s'écrouler contre ma vitre dans un lent mouvement qui commence à m'agacer. Elle roule, sans jamais s'arrêter, et je me dis que ça commence à devenir monotone. Monotone. Je répète ce mot en souriant. Je compte les lettres dans ma tête et, soudainement, ça me parait étrange.

- Monotone. Mo-no-tone. Il est bizarre ce mot dis-je en riant.

- Ellie, tu es sérieuse ? Tu es encore au lit ?

Je me lève en soupirant en regardant mon père dans l'encadrure de ma porte. J'ai le sourire au lèvre, c'est comme ça en ce moment et ce depuis la rentrée. Tout le monde me regarde comme si quelque chose a changer, comme si je n'étais plus la même depuis cette soirée d'été, et c'est vrai, j'ai senti un truc se briser quand les policiers ont débarquer. Je n'allais plus être la même petite fille que j'avais toujours été, non, par ce que je ne pouvais plus me comporter comme une enfant maintenant que je m'occupe de cette famille. J'ai tout suite voulu me relever, j'ai tout suit compris que si j'abandonnais maintenant, tout allait s'écrouler au plus profond d'un ravin. On aurait jamais réussi à se relever. Je n'ai pas le droit d'être triste, par ce que ma famille a besoin de moi.

- Désolée. Je révassais.

- Je sais que il pleut, mais ça te dérangerait de sortir Maya ?

- Pas de soucis dis-je en me levant.

J'enfile mes basket, celle que Maman m'a ramené de New York lors de son dernier voyage. Je l'avais embêter pendant des heures pour les avoir, elles étaient uniquement disponible là bas, dans sa ville natale, et elle m'a dit que elle allait y réfléchir, mais seulement, quand Maman est revenu et que elle a sorti les basket de sa boîte à chaussure devant moi, j'ai souri, j'ai souri si fort que j'ai dû avoir mal aux joues pendant des jours. J'étais tellement heureuse. Je ne me doutais pas que la semaine d'après, je n'allais plus jamais sourir comme avant. Que c'était le dernier cadeau qu'elle me ferais.

Après avoir fini de me préparer, je me dirige vers l'entrée et en me voyant attraper sa laisse et sa balle, Maya jappe. Elle a 5 ans, c'est un berger australien que j'ai récupéré de la portée de ma voisine avant qu'elle ne déménage car elle ne pouvait pas emporter autant de chiot et d'ailleurs, ils ont tous été adoptés en moins de deux. Heureuse, elle accourt pour que je l'attache et nous commençons notre balade quotidienne. La pluie est douce, pas trop forte, mais je râle intérieurement car mes cheveux vont gonflés à cause de l'humidité et demain, c'est la rentrée, ce qui veut dire qu'ils doivent être parfait.

J'adore me promener dans ma ville, surtout dans le quartier où j'habite. Tout est calme le dimanche, et vu qu'il pleut, peu de personnes sortent de leur maison. Je croise néanmoins quelques maîtres avec leur chien, et des familles avec des enfants bien trop excités pour rester chez eux. J'ai de la chance, car ma petite sœur qui va avoir 5 ans est très calme même si elle est toujours heureuse. Une vraie petite pile électrique. Mais une pile calme.

Ce qui me plaît dans mon quartier, c'est les vieilles maisons qui surplombe la ville et la beauté de cette ancienneté. Il y a une sorte de pont près de chez moi, quand j'y monte, je peux avoir une vue sur tout ce petit monde et ça me plaît. Avec ma mère, on y allait souvent, et après on jouait au jeu trouver Charlie, sauf que là, c'est nous qui choisissons Charlie. Je gagnais tout le temps. Maintenant, depuis que elle n'est plus là, j'emmène Maya avec moi et dans un sens c'est comme si elle te remplaçait mais bon, elle ne peut pas jouer.

Mes yeux balaient la ville et ils s'arrêtent sur un bâtiment. Le manoir triste. On le nomme comme ça ici par ce que ce manoir dégage littéralement de la tristesse, il est vide et grand, un peu comme un océan sans son eau. Je l'observe derrière mes lunettes, et même si ma vue n'est pas parfaite, je peux apercevoir nettement une personne. Elle est dans le jardin et... Je rêve où il y a vraiment une personne dans ce bâtiment isolé ? Je dois abosulement aller le voir. Ce n'est pas comme si je suis curieuse et que j'adore explorer cette ville de fond en comble, non. Bon ok, peut être un peu....

En moins de deux secondes j'attrape la laisse de Maya qui traîne par terre et je lui fait un signe pour la faire avancer. Elle jappe et court vers l'escalier qui mène au sous-sol rempli de statut, celles qui me faisaient peur quand j'étais petite, puis nous entamons le chemin vers le fameux manoir. Il n'est pas loin donc je dirais que nous avons quinze minutes de marche. Je ne sais pas pourquoi il m'intrigue tant. C'est juste que il dégage quelque chose de spécial. Comme si son histoire m'intéressait.

Après le court trajet, nous arrivons à destination ma chienne et moi puis, je m'avance doucement vers le portail qui est d'ailleurs grand ouvert. C'est une première. Les rares passants qui ont décidé de pointé leur nez dehors malgré la pluie sont comme moi, intrigué. Quelqu'un a donc emménagé là-dedans ? Incroyable. Oui. Il y a forcément quelqu'un dedans car je sens une odeur de viande grillés qui se dégage de cette bâtisse. Donc les nouveaux habitants ont décidé de faire un barbecue en ce jour de pluie, ce qui est assez étrange. Je marche un peu, Maya lève le museau vers le portail et son regard semble intrigué par quelque chose que j'ignore et je n'y fais pas plus attention, puis soudain je réalise mais c'est trop tard. Ma chienne accourt vers la porte du grand manoir, sa laisse m'étant échappé.

- Maya ! Au pied ! » Criais-je en accourant après elle.

Je regarde avec horreur ma boule de poil saccagée avec la boue qui la recouvre leur magnifique porche et alors qu'elle essaie d'attraper un bout de viande, un jeune garçon sort et me regarde avec les yeux les plus doux que j'ai pu voir de toute ma vie. Il sourit en s'approchant de Maya tandis que je prie pour me réveiller au chaud dans mon lit de cet affreux cauchemar.

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