Chapitre 1

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« À moi et à toute celles qui rêvent de vivre le vrai bonheur, celui qui se sent et qui se goûte. Celui qui laisse une trace dans nos cœurs meurtris par le temps »




































14 heures, Medinat Demyat, Égypte

Je suis fatiguée. Fatiguée qu'on m'impose ce que je dois être et ce que je dois faire. Fatiguée de devoir m'adapter à cette société qui instaure une image définie de la femme.

Avons-nous vraiment besoin de toutes se ressembler ? D'avoir toutes les mêmes habitudes et les mêmes vies ? Si tout le monde faisait la même chose, à quoi bon vivre ?

Je ne veux pas ressembler à toutes ces filles qui s'intéressent plus à leurs apparences qu'à leurs honneur, qui s'inclinent devant cette étiquette et ces règles qu'on nous apprend depuis petite.

« Une fille ne se bat pas enfin ! »

« Une fille n'utilise pas d'armes ! »

« Une fille reste chez elle , dehors c'est dangereux ! »

Pourquoi se plier à ce genre de règles qui n'ont aucun sens ? Elles se plaignent de la liberté mais ne veulent pas prendre de risque.

C'est comme demander une cage plus grande.

Je suis peut-être la seule fille du village à me comporter comme cela. Je suis née différente, et je ne m'en plainds pas.

Je reçois régulièrement des remarques concernant ma tenue ou mon physique, du style : « Habilles toi plus féminin » ou alors « Arrête de faire le garçon manqué » .

Me trouver une place dans leur monde a été l'une des épreuves les plus dures pour moi, mais j'y suis arrivée.

Pourtant, j'ai tout l'air d'une fille non ? J'ai les cheveux longs bouclé comme des ressorts, la poitrine normale d'une fille, une voix aiguë.

La seule différence avec les autres filles, c'est que je ne porte pas le même style de vêtement et que je fais de la boxe.

Mais est ce que ça pose vraiment problème ?

Pourquoi les gens ont tellement peur du changement, du différent ?

Dois-je me sentir exclue parce que je porte un t-shirt au lieu d'une robe moulante ? Parce que je porte des baskets au lieu des ballerines ?

C'est tellement absurde ce genre d'idéologie.

Lorsque j'étais petite, je m'habillais comme une « vraie » fille. Je portais des robes, je coiffais mes cheveux, je jouais à la marelle. Mais depuis mes 12 ans, je me suis intéressée aux sports de combat et à la boxe. J'ai délaissée mes habitudes de princesse pour me diriger vers un mode de vie plus « cool ».

Je ne critique en aucun cas les filles qui se comportent comme ça, je les respecte totalement. Mais j'aimerais qu'on m'accorde aussi ce respect que je donne.

Je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche froide. En ces jours de printemps, la chaleur se fait sentir, et je ne veux pas puer la transpiration.

Après m'être lavée, je me sèche et opte pour une robe large avec un short en dessous. Aujourd'hui, nous sommes vendredi. C'est un jour sacré chez nous et même si je n'ai pas l'habitude de porter des robes, je respecte cette journée et m'habille légiféré pour ne pas donner une mauvaise image de notre famille et de moi.

J'entre la cuisine et retrouve ma mère qui prépare un délicieux plat, le kochari. Il s'agit d'un plat consistant égyptien fait de féculents tel que les pates et les lentilles. J'aime beaucoup ce plat, et c'est une habitude traditionnelle de le faire aujourd'hui.

Noirceur et Lumière Where stories live. Discover now