Chapitre 3

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April

     J'ai mal à la gorge d'avoir hurlé et rouée d'insultes toutes les personnes qui me sont passé par la tête, et mettre débattue comme une hystérique.

     Je suis toujours attachée à cette maudite chaise, j'ignore depuis combien de temps, on m'a enfermé dans cette cave humide, mais j'estime que cela fait un certain moment étant donné que j'ai perdu la notion de celui-ci. Je ne peux m'empêcher de repenser à la discussion que j'ai eue avec Chris,  et comment je pourrais me sortir de cette situation.  Et j'en suis venu à ma conclusion ; je suis dans une belle merde.

     Une fois que se retrouve seule face à soi-même, c'est là qu'on se rend compte que notre pire ennemie c'est nous même, on se maudit pour des actes passé, notre inconscient de cesse de nous rappeler toute les mauvaise décisions que nous avons pris au cours de notre vie, on se demande où on en serait aujourd'hui si nous arions agit autrement, car dans un endroit comme celui-ci, je n'ai rien d'autre à faire que de réfléchir.

     J'analyse pour la millième fois chaque recoin de cette pièce vide, je me demande si c'est la dernière chose que je verrais de mon vivant, et mon sentiment de panique laisse place au désespoir.

     Pourtant, je ne suis pas du genre à désespérer en temps normal, mais je sais pertinemment que personne ne viendrait me sauver, personne ne remarquerait mon absence mise à part mes collègues. Cependant, je doute qu'ils le remarquent rapidement dans la mesure qu'il est courant que je loupe des jours de travail sans prévenir quiconque, une mauvaise habitude que je faisais couramment pour rejoindre Brian. Mais je pouvais me permettre de le faire, je suis un élément indispensable dans la maison d'édition, j'ai une certaine capacité à repérer les talents prometteurs et établir des relations solides avec les auteurs, et puis j'ai également la capacité de rattraper en un éclair mon retard, un travail vite et efficace.

     Quoi qu'il en soit, actuellement, je ne risque pas de repérer quelqu'un, pas dans ce trou à rat. Je ne peux compter que sur moi-même, mais je perds tout espoir. Lors de sa dernière et unique visite, j'ai bien vu dans les yeux de Chris de quoi il pouvait être capable, et je sais quel genre de personne, il est, quoi qu'il arrive, il me tuerait de la pire manière imaginable. Il a soif de vengeance. J'aimerais me recroqueviller sur moi-même et me morfondre sur mon sort, mais ma position actuelle ne me le permet pas.

     Il faut impérativement que je résiste et chasse ces idées irrationnelles qui m'empêche de garder mon calme !

     Le loquet de la porte se déverrouille avant même que je puisse prendre conscience de la situation et deux nouveaux hommes que je n'ai jamais vu auparavant font irruption dans la pièce. À en croire leurs allures, il s'agit probablement des pionniers de mon ex beau-père, ils sont vêtus du même costume noir que portaient les deux autres individus qui ont chaperonné Chris lors de sa visite.
     L'un deux de tiens devant et ne laisse paraître aucune émotion, on peut dire qu'il m'intimide grandement par sa carrure imposante et ses épaules larges accompagnées de gros bras musclés. Il a une allure solide et confiante, et son absence de cheveux et ses sourcils imposant ne font qu'accentuer son côté sérieux et autoritaire contrairement à son équipier qui est resté en retrait qui a un aspect un peu frêle. Lui est plus jeune, et son manque d'expérience se fait ressentir. Même s'il a une certaine masse, il reste tout de même moins imposant que son collègue. Son visage transparaît l'inquiétude, il est nerveux, il ne doit pas avoir l'habitude de se genre de situation, ils scrutent constamment la pièce et évitent tout contact visuel avec moi. Il a quelque chose dans les mains que je peine à identifier par l'obscurité que lui procure le gros tas de muscles.
     D'une voix rauque, le vigile musclé intervient :

- Vous allez dîner avec Monsieur Scott ce soir.

     C'est plus fort que moi mon rire résonne dans toute la pièce. Un rire aigu et sincère qui manque de me perforer les tympans tellement la salle est coupée de tout. Je suis sûre que si on y reste assez longtemps, on pourrait entendre notre propre sang coulé dans nos veines.

- Moi ? Tu veux rire ? Tu peux faire demi-tour et aller dire à ton bosse d'aller se faire voir, je préfère mille fois resté ici à pourrir sur cette chaise plutôt que de partager un repas avec lui ! Je passe mon tour.

- Es-ce-que, j'ai l'air de rigoler ? Répondit-il. Il nous a prévenu que vous diriez ça, il m'observe et un grand sourire sadique lui parvient. Il nous a aussi dit, que si vous nous répondiez cela, vous seriez conduite dans la chambre froide, complètement nue, et que vous y resteriez jusqu'à rendre l'âme.

     Je ne suis pas en mesure de voir mon visage, mais je suis certaine qu'il a viré au blanc. Les yeux écarquillés, je suis figée et l'homme semble fière de sa réplique. Il me faut quelques instants pour reprendre mes esprits, je ravale ma bille au fond de ma gorge et réplique :

- Très bien, j'imagine que je n'ai pas trop le choix.

     D'un geste de la tête, il appelle le gars mince qui rapplique sans dire un mot dans une posture légèrement voûtée et des mouvements hésitants. Je peux à présent prendre connaissance du contenu de ses mains, il s'agit d'une pile de vêtements.

- Bien, nous allons vous conduire dans une salle de bain où vous pourrez faire votre toilette et vous préparer, vous avez 20 minutes.

     Il s'approche de moi avec précaution en se déplaçant avec assurance et professionnalisme, il est conscient de l'importance de la situation, il ne doit rien m'arriver où il en payera le prix. Il sort une paire de ciseaux de la poche de son uniforme et examine attentivement les serflexs qui me retienne captive. Il cherche certainement la meilleure façon de me libérer en toute sécurité sans que je ne tente quoi que ce soit.

- Hé petit ! Dit-il en s'adressant au jeune garde. Pose les fringues quelque part et vient m'aider au lieu de rester planté là, je vais d'abord détacher ses mains, tu fais en sorte de les tenir en arrière le temps que je me charge de ses pieds compris ?

- Non mais sérieusement, tu penses vraiment que je vais tenter quoi que se sois, je ne veut pas risquer de me manger une gifle par Godzilla.

- Toi la fermes ! Bon, tu te bouges, on n'a pas de temps à perdre.

     Le petit gars toujours nerveux pose les vêtements au sol et s'avance pour venir maintenir mes bras en arrière, je le sens à peine me toucher, alors une fois que l'autre fini de couper les serflexs et se prépare à s'attaquer à ceux qui maintienne mes pieds ensembles, j'en profite pour faire un geste brusque et de pousser un « Boo !». Le garde peureux fait un bond en arrière et me lâche, tandis que l'autre se redresse machinalement. En se redressant, il me griffe accidentellement le tibia avec ses ciseaux provoquant un léger saignement.

- Putain t'es con, s'énerve-t-il en s'adressant à son équipier, tu ne sais pas tenir cette garce en place, nan, mais sérieux qui t'as embauché, t'as un balai dans le cul ou quoi. Et compte à toi, dit-il en pointant son ciseaux dans ma direction, si tu ne veux pas finir le visage en sang évite de refaire ça !

- Ohh ça va, c'était une petite blague, je ne pouvais me douter qu'il était si froussard que ça. 

- La FERME ! 

- Excuse-moi, je ne voudrais pas réveiller la colère des dieux.

     Godzilla finit par mes détachées les pieds. Mais d'un coup inattendu, le jeune garde m'agrippe la gorge et me pousse contre le mur, il la serre tellement fort que je ne parviens pas à crier. Je tente d'utiliser mes mains pour me débattre, mais de sa main libre, ils les interpellent. Ses doigts s'enfoncent dans mon cou m'empêchant d'exercer tout mouvement de la tête. Je tremble et je n'ose plus regarder autre chose que la lueur de rage dans les yeux verdâtres de cet individu qui paraissez si nerveux il y a encore quelques instants.

     Il desserre son entrainte, mais garde tout de même une certaine force conservant son emprise sur moi en avançant son visage vers moi, mais en maintenant une certaine distance :

- Tout ce que tu vas réussir à faire, c'est nous pousser à bout et ton heure sonnera plutôt que prévu, lâcha-t-il d'une voix posée.

     Il lâche enfin mon cou me permettant de prendre une grande bouffée d'air et quitte la pièce sans aucun mot, me laissant avec l'autre qui me paraît beaucoup moins imposant tout à coup. Comme moi, son visage s'illumine d'étonnement, il reste, bouche bée un instant avant de lancer en se raclant la gorge :

- Aller, qu'on en finisse, je vais te conduire à ta salle de bain.

     Ni lui ni moi ne prononçons un mot sur le chemin.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 03 ⏰

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