Au-delà des apparences

Chapitre 1

April

     J'arrive à peine à ouvrir les yeux, tellement je me sens faible. Pourtant, quelques heures auparavant, je débordais d'énergie. À présent, j'ai l'impression que tout le poids du monde m'écrase, mes membres me font souffrir et tremblent, je ne peux pas contrôler la peur que je ressens. La première chose que je remarque immédiatement est les sangles en cuir qui me ligote les pieds et les mains à cette chaise en fer. J'ai l'impression de rêver, ça ne peut pas être réel. J'ai du mal à me reconstituer les événements qui ont précédé mon enlèvement. J'étais dans une librairie pour la séance de dédicaces de mon client, et ensuite...

...Isaac.

     La panique prend le déçu, sans réfléchir, je hurle et je me balance dans tous les sens. Vu de l'extérieur, mon comportement paraît débile, mais lorsque la panique vous gagne vous ne penser qu'à une chose ; la vie. Je balade mon regard dans ce qui semble être un sous-sol, je ne vois pas très bien, il ne fait pas assez clair, la seule source de lumière est une lampe de chevet disposé dans un coin de la pièce froide et humide. On nage dans le délire, c'est surréaliste, on se croirait dans un film d'horreur de mauvais goût.

     J'ai mal à la tête et je sens que tout les sens ne sont pas encore réveillé. Mais par réflexe, je balade mon corps du regard à la recherche d'une marque, une cicatrice, mais rien tous mes organes vitaux semble être présent.

     J'ai froid et j'ai la gorge sèche, ce qui n'aide pas mon esprit à se concentrer. Il faut que j'économise ma force à commencer par arrêter de me débattre et de crier comme une hystérique. Tout se bouscule dans mon esprit, j'ai du mal à garder mon calme malgré le fait que je commence à faire preuve de lucidité, la peur est toujours présente.

     Qu'est-ce qui se passe ? Où suis-je ? Qu'est-ce qu'on m'a ingéré ? Pourquoi Isaac aurait fait une chose pareille ?

     Et tout à coup, ses mots me revienne, juste avant que je sombre dans un sommeil : « Je n'ai pas le choix, ils te tueront si je ne te ramène pas.» Que voulait-il dire par là ? C'est de la pure folie.

     Je relève la tête pour mieux analysé cet espace. Et il est complètement vide. Seule une lampe de camping éclaire la pièce et les mures semble insonorisé. Je ne m'y connais pas en architecture, mais je peux constater que les travaux ont été bâclés, comme si c'était dans l'urgence de finir cette pièce. Je peux encore percevoir l'isolant et les ossatures sur le mure à ma gauche, comme s'il avait manqué de plaque de plâtre pour finir cette endroit. Et en face de moi, un porte blindé, impossible à ouvrir de l'intérieur, ou du moins, impossible à main nue, d'autant plus que celle-ci sont un peu hors service.

     Je réfléchis à une manière de me sortir de là, mais les sangles sont tellement serrées que ça me fait mal. Je me penche pour essayer d'atteindre la sangle avec mes dents, je me stop net en entendant un bruit. Je me redresse rapidement, et coupe le son de ma respiration afin de mieux analyser l'origine de ce bruit. Des bruit de pas qui se rapproche, à croire la fréquence sonore, cette personne n'est pas seule. Le tapage des pas sur le sol s'arrête devant la porte, et je peux entendre des voix communiquer entre-elles sans pour autant comprendre ce qu'ils disent.

     Je m'apprête à hurler quelque chose, n'importe quoi pour vue que ces psychopathes se montrent, mais le bruit de la clé s'enfonçant dans la serrure et résonnant en tournant m'en empêche, et la porte s'ouvra avec lenteur et en émettant un grincement désagréable. On est vraiment au cœur du cliché du film d'horreur.

     Je finis enfin par voir non pas une, mais trois silhouettes et le manque de lumière ne me permet pas de les identifier. C'est alors que les trois hommes avancèrent vers moi, deux hommes en retrait et un se dirige vers moi avec assurance. Ce fut à cet instant que je pue mettre un nom sur mon ravisseur. J'écarquille les yeux, ils sortent presque de mon orbite, et les souvenirs refont surface dans mon esprit. Mais j'arrive tout de même à articuler :