Chapitre 2

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Ilario Cassan

Corée du Sud, Séoul

7h50

Un matin de plus. Un matin de plus où je dois surveiller cette folle. Je prends mon courage à demain et me lève de mon lit. Ma chambre était plongée dans le noir total. Je manque de peu de me taper le coin de mon chevet. Le soleil semblait encore loin, comme si la nuit avait décidé de s'attarder un peu plus longtemps que prévu. J'avais tiré mes rideaux, d'un noir profond, pour empêcher le moindre rayon de lumière de pénétrer au lever de soleil. Le silence régnait en maître, laissant les ténèbres me récupérer. Il n'y avait pas le moindre bruit, seulement celui du doux souffle du vent et des tuyaux d'arrosage à l'extérieur.

Les murs de la pièce étaient couverts d'une peinture d'un noir mat, absorbant la lumière et créant une atmosphère d'intimité étouffante. Une discrète bibliothèque contenait une collection de livres mystérieux, dont les titres étaient à peine lisibles dans l'obscurité.

Mon lit, au centre de la pièce, était l'océan de mes noirceurs passés. Les draps blancs étaient tirés avec une précision millimétrée, et les oreillers semblaient me réinviter à me renfoncer dans un sommeil profond et sans rêves. Une chaise noire, à l'aspect strict, était posée près d'un bureau de marbre noir et or, sur lequel reposait un ordinateur portable en argent et un cahier.

C'était un endroit où les ombres dansaient en même temps que mes pensées les plus profondes. C'était là où les souvenirs reprenaient forme, là où la réalité se mêlait à l'imaginaire.

Malheureusement, je dois quitter cette parfaite illusion de mon monde. Je dois me préparer. J'ouvre mes rideaux. En allant vers mon dressing, j'observe le magnifique corps qui se tient devant le miroir. Je suis trop beau, comment cela se fait que ma sœur soit mon opposé total. Je ne suis pas narcissique, c'est un fait, je tiens de mon père, elle, elle tient de la poubelle devant le manoir. Pour éviter que je me fasse remarquer en surveillant Catalina, j'enfile un pantalon cigarette noir avec un t-shirt de la même couleur.

Catalina Cassan.

Catalina.

Catalina ça fait bizarre de reprononcer son prénom comme s'il ne s'était rien passé. L'idée d'être dans l'obligation de la surveillée et de la ramener au Manoir Cassan ne me plaît pas du tout. Elle pourrait me tuer juste pour avoir essayé de revenir dans sa vie. Catalina avait été clair il y a sept années, je devais faire en sorte que notre famille devienne un mauvais fantôme du passé, pour elle. J'allais l'aider, et seulement elle.

Je dévale les escalier, manquant de louper des marches et d'abimer mon magnifique visage. Non, sérieusement, que deviendrait Ilario Cassan sans sa beauté et son pouvoir sue les gens ? Rien du tout, Ilario Cassan n'existerais pas. Arrivé dans la cour principale des quatre murs qui me servent de maison, je prends au hasard des clefs de moto. Je tombe sur un trésor de chevaux, la Ducati Panigale V4 rouge.

Mère m'a informé que ma sœur travaillait au siège de Samsung à Séoul. Il est 8h00. C'est à ce moment-là que je décide de prendre la route vers le siège. Lost in the Fire de The Weeknd et Gesaffelstein retenti dans mes écouteurs. Comme toute homme qui tint à la vie, j'accélère à 160 km/h. Ça va, ça va, il ne va rien m'arrivé à cette vitesse. Rien sauf un feu qui vire au rouge au dernier moment, les transports de gauches et de droites commencent à rouler. Je n'ai pas le choix, pour éviter de rayer ce bijou, je passe de 160 km/h à 200 km/h en me faisant flache bien sûr. Un autre fait, outre que ma beauté sans pareil, demain soir, au retour de ma petite princesse, il va pleuvoir des contraventions.

Ma petite princesse.

Ma petite et moche princesse Catalina.

A ton retour, je vais te faire vivre un enfer juste pour nous avoir quitté sans explication. Je comprends qu'elle est voulue partir. Père et mère lui répétaient sans arrêt qu'elle était une simple faiblesse sans importance. Mais ce n'était pas une raison pour m'abandonner dans ce monde de taré. J'ai failli y perdre la vie, mais mademoiselle à préférer me laisser tomber en sachant tout ce que j'allais vivre.

Il est 8h10. Une fois arrivé dans le parking, je chasse toute ces mauvais souvenirs et pensés. Je la cherche du regard. Elle est censée arrivé maintenant. Connaissant Catalina, elle est toujours à l'heure, sauf si elle veut se faire attendre. Qu'est-ce que je disais, je la vois sortir d'une Lamborghini Urus V8 rouge. Au moins, elle n'a pas de mauvais goût en therme de voiture. Je l'observe. Elle a changé. Elle est devenue une magnifique femme. A mes yeux, belle ou hideuse, ma sœur restera ma moche.

Ses cheveux naturellement ondulés et noirs avaient laissé place des cheveux lissés de couleur châtain foncé. Elle ne devait pas avoir grandi, toujours avec ses 170 cm je pense. Catalina était habillé d'un pantalon cintré large blanc crème, à mon avis, et d'un col roulé marron. Elle avait un air d'une femme élancée et grande grâce à ses talons blancs. Avec les basses températures, elle portait un trench beige. Si ce n'était pas ma sœur, j'aurais dit qu'elle était magnifique. Dommage pour elle, je ne l'avouerais jamais, ce n'est pas dans mon contrat de frère.

A force de l'a détaillé du regard, Catalina m'a remarqué. Je ferais mieux de m'en aller. Je sais qu'elle finit 12h00 pour sa pause déjeuner. Je dois faire mon job, je devrais la suivre.

Plusieurs heures plus tard, je l'attends toujours dans le parking, en face de son bébé, son bijou automobile. En attendant son retour, je mets à jour les ennemis potentiel à abattre cette semaine. Bien sûr, je ne suis pas cruel à ce point-là, je ne veux pas avoir de sang sur les mains et de mort sur la conscience. Quelqu'un d'autre fera cette merde, ces affreux assassinats à ma place.

Midi à sonner, elle arrive. Je la reconnais assez rapidement avec sa démarche assurée mais aussi de bad girl on va dire. Je mets mon casque et la musique en marche. Toujours avoir une sécurité. Que ferait le monde sans moi ? Qu'est-ce qu'on ferait sans moi pour rappeler les règles, alors que je ne les suis pas ?

Je la suis. Elle roule vite cette folle ! Je vois quelle s'arrête devant un resto coréen. Un jour je devrais y aller pour gouter. Catalina est dans ses rêves, je me demande à quoi elle pense. Je sais, elle pense à moi, c'est évident. A force de me jeter des fleurs, je n'ai pas remarqué qu'elle m'observer. Catalina est intelligent, elle doit être en train de faire le lien entre l'homme du parking et l'homme de la vitrine du restaurant. Je devrais peut-être m'en aller et faire mon rapport de la journée à père.

La route. Un terrain de jeu pour moi et ma moto. J'ai deux règles dans ma vie. La première, pas de femme ni d'enfants donc pas de problèmes. La deuxième, personne ne touche à Roja, Roja c'est ma moto.

En rentrant au manoir, mes oreilles sifflent. Des vases, des assiettes et des verres brisés, il y avait des éclats partout sur le parquet. Père a encore fait une crise de colère. Merde. Il a dû s'en prendre à mère. Je cours comme si ma vie en dépendait. Si ma mère est blessée je fais avaler les morceaux de verres qui sont au sol à mon père.

J'arrive devant la porte de la chambre de mes parents. En asseyant de l'ouvrir une première fois, je sens un objet assez lourd se déplacer, il y a donc un meuble devant la porte. Je force pour l'ouvrir. Ma mère est là, assise sur le bord de son lit à observer les jardins et la piscine. Aucune émotion ne traverse son visage, comme si rien ne c'était passé. Je m'avance doucement en l'appelant pour éviter de l'effrayer. Elle se réveille d'un rêve éveillé. Après avoir constaté qu'elle allait bien, je lui raconte ma journée dans les moindres détails. Je lui dis comment Catalina, sa fille, est devenu moche. En lui montrant une photo, elle n'est pas du même avis, ma mère la trouve magnifique. Moi je la trouve moche ma princesse. Depuis que Catalina est parti, ma sœur et ma confidente, ma mère a toujours été là pour que je puisse me confier.

Je n'ai qu'une seule envie depuis que j'ai vu Catalina dans le parking, la prendre avec moi, la ramener au manoir et tout lui raconter, raconter tout ce qu'elle a raté en sept années. Elle m'a quand même manqué cette folle, même si on est pareil.

LIES - Version françaiseWhere stories live. Discover now