Trahie par l'homme qu'elle aimait après avoir fait de lui le roi, Naga décide de se venger. Et quoi de mieux que de tout lui prendre, petit à petit, jusqu'à s'emparer de sa couronne ? À cœur vaillant, rien d'impossible. Même si des obstacles se dres...
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Ses longues années aux côtés d'Arachnis lui avaient appris quelque chose : pour réussir un coup d'état, il fallait des alliés.
C'était ce que Naga cherchait en déambulant dans le quartier pauvre de la capitale. Dans ce lieu, les différences de statuts étaient encore plus marquées. Toutes les femmes marchaient en fixant le sol, soumises, et celles qui étaient accompagnées par leur mari se tenaient un pas derrière. Des enfants mendiaient à même le sol, leurs yeux crevés ou membre manquant en avant pour attiser la pitié. Naga ne leur donna aucune pièce. Certes, ils en avaient besoin pour survivre, mais tout l'argent qu'ils gagneraient allait remplir les poches de leurs maîtres, ceux-là même qui les avaient rendus infirmes.
Un enfant retint pourtant son attention. Squelettique et de petite taille, il ne différait pas vraiment des autres enfants, mais l'œil vif de la femme-serpent avait remarqué quelque chose d'inhabituel en lui. Il n'était pas infirme, et pourtant quelques personnes s'arrêtaient devant l'enfant, lui donnant de la petite monnaie en murmurant de mystérieuses paroles.
Naga s'approcha de lui. Elle remarqua bien vite des branchies, inertes, de chaque côté de son cou, à la base de son crâne. La femme-serpent s'accroupie devant l'enfant et, tout en lui donnant l'une de ses pièces, lui demanda :
— Comment t'appelles-tu ?
Sa voix était rauque et sa gorge, douloureuse. Sa diction était difficile : ses crochets, dont elle tirait son venin, avaient étés remplacés par des canines normales. Naga devait y remédier le plus vite possible, même s'il s'agissait d'un élément pouvait compromettre son identité de femme-renarde. Elle n'avait pas parlé depuis la trahison d'Arachnis et de Paulin. Depuis quand, donc ? Elle ignorait combien de temps s'était écoulé, et combien de temps elle avait été inconsciente. Dans sa précipitation, elle n'avait pas dosé le venin qu'elle s'était injecté. C'était également une chose à laquelle elle devait remédier au plus tôt.
— Natanaël.
— Très bien. Natanaël, je souhaite rencontrer ton patron.
