Chapitre 35

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Mon cœur s'emballa dans ma poitrine. Calme toi Natacha. Ne tombes pas encore une fois dans les pommes.
Ses yeux me fixèrent longtemps avant de se détourner. Ma mère m'avait reconnue -Je l'avais vu dans ses yeux- mais elle m'avait évitée. Elle avait tourné la tête et relevé le menton. C'est quoi ce bordel putain ? Je serrais plus fort la main de Lucie dans la mienne. Elle m'enlaça de ses bras fins.
-J'aurais pas dû venir. Sifflais-je entre mes dents serrées.
-Calme toi. Je sais que c'est dur...
Ça oui, ça l'était. Je sentais des larmes de rage me monter aux yeux.
-Il faut que je parte.
Charlie joua des coudes pour se retrouver à côté de moi.
-Qu'est ce qu'il se passe ?
-Rien. On part.
Je tirais Lucie, loin. Charlie me rattrapa par le poignet.
-Restez ! Au moins pour le repas s'il vous plait... Ne me laissez pas toute seule... Dit elle en nous regardant avec de grands yeux tristes.
-OK. Dis-je après un vaste échange de regards avec Lu'.
On suivit Charlie jusqu'au lieu de reception, sans dire un mot durant le trajet qui dura quelques minutes. Je me laisse aller à mes pensées en posant ma tête contre la fenêtre, et je ferme les yeux. Pourquoi avait-elle réagit de cette façon ? Si elle m'avait invité, pourquoi m'éviter ? Je m'endormis facilement, Lucie me réveilla en touchant mon épaule.
-Nat, on y est. Il faut descendre.
Je grognais légèrement de frustration en me redressant. Je me recoiffais et frottais ma joue endolorie par le sommeil. J'ouvrais la porte du van et posais mes pieds sur le sol ferme. Le soleil tapait au dessus de nous, il faisait chaud, trop chaud, si bien qu'on se dépêchait de rentrer dans le bâtiment, qui n'était qu'autre qu'un grand et vieux manoir.
L'intérieur était tout simplement magnifique : le parquet était sombre et sur les murs se propageaient des fleurs de couleurs devenues pâles à cause du temps . Au plafond il y avait de grands lustres, qui me faisait penser aux lustres qu'on peut trouver à Versailles. Il y avait des tables installées un peu partout dans la salle, sur chacune d'elles se trouvait une nappe blanche avec une bougie, des couverts en argents et des assiettes en porcelaine couleur crème. Les chaises étaient anciennes, elles étaient assorties au décor, et elles avaient l'air très confortables. À un bout de la salle il y avait une petite scène avec un piano blanc à queue absolument sublime, et un micro. Beaucoup de personnes étaient déjà là, mais je ne vis pas ma mère. Lucie était ébahit devant cette salle -décorée avec goût, il faut bien le dire-. Elle prit ma main, d'un geste doux.
-Tu m'avais dit que ta mère était riche, mais quand même... Je ne m'attendais pas à ça.
Je souris.
-Moi non plus, loin de là. Dis-je.
On s'avança vers une table, et rapidement Charlie vint nous rejoindre. Jacob était finalement resté au camping, et je crois qu'il allait bien s'amuser avec son meilleur ami, ou plutôt "meilleur-petit-ami".
Elle s'assit délicatement.
-On se croirait au mariage de la comtesse. Dit-elle, d'un ton légèrement moqueur, ce qui nous fit rigoler. Un duo de musiciens (un garçon et une fille) s'installa sur la scène. Ils jouaient bien, et leur musique s'accordait parfaitement à l'ambiance. On nous servit un verre de vin, qui était -au passage- absolument délicieux. Le repas se passa rapidement, et avant le dessert, les mariés ouvrirent la danse. On décidait d'aller danser, Lucie me tira par la main sur la piste. Elle dansait bien, comparé à moi. Vint ensuite un slow. Je collais doucement son corps au mien et glissais ma main au creux de son dos. Elle sourit et posa sa tête dans ma nuque, embrassant deux ou trois fois discrètement celle-ci, puis elle posa ses bras derrière ma tête. Elle me regarda dans les yeux, et posa délicatement ses lèvres sur les miennes. J'étais terrifiée. Elle faisait ça en public, et je n'y étais pas habituée... Je ne la repoussais pas pour autant, de toute façon je n'en aurais pas eu le temps car déjà quelqu'un nous poussait. Lucie tomba à la renverse et je tombais avec elle, je l'aidais cependant à se relever, et j'admirais mon agresseur, qui n'était qu'autre que ma mère. Merde. J'avais oublié qu'elle ne savait pas que j'étais lesbienne.
Elle nous regardait, les mains sur les hanches. D'un regard hautain, hargneux. Elle me dégoûtait. Je serrais les poings, et j'explosais.
-C'est quoi ce bordel ? Tu m'invites à ton mariage avec un petit mot gentil, je viens malgré le fait que tu sois partie depuis tant d'années et c'est comme ça que tu m'accueilles ? Que t'accueilles ta fille ?
Des chuchotements se firent entendre autour de moi. Je jetais un coup d'œil à Lucie, qui était derrière moi, et qui s'avança à mes côtés pour saisir doucement ma main, se qu'il me calma aussitôt.
Cette femme qui était en fait ma mère regarda nos mains, puis passa son regard sur mon corps.
-Tu es pitoyable, Natacha. Toi, homosexuelle ? Dit-elle en grimaçant de dégoût. Dit moi que tu es tombée sur la tête... Tu... Tu ne peux pas être amoureuse de... Ça ! Dit-elle en montrant Lucie du menton.
Ça ?
-Ça ? ÇA ? Excuse moi ? C'est une femme, ma petite amie, et elle mérite ton respect, comme les autres filles ! Tu... Tu n'es qu'une garce !
C'était sortit tout seul, et à ses mots, je lui avais foutu une tarte. Une grosse tarte. J'en avais rien à foutre de la frapper le jour de son mariage, elle, elle m'avait frappée en plein cœur.

Voilà, chapitre très en retard, je sais... Que pensez vous de la mère de Natacha? Avis en com's ou par message, comme d'hab ! Merci pour vos vues et tout ❤️ au fait, je vais surement poster un nouveau livre !❤️

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