Chapitre 8

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Le jour suivant, j'étais fatiguée et terrifiée.

J'avais changé la serrure de ma porte d'entrée.

Je ne savais pas qui était mon agresseur, il pouvait être partout.

Je n'approchais pas Lucie de la journée. Je gardais mes distances, et quand elle me parlait, je ne répondais pas.

Mon cœur se serrait quand je gardais le silence, ça me faisait mal.

Flashback :

-Action. Dit-il.

Je sentais mon souffle s'accélérer.

La voix me dit :

-Tu vas t'éloigner d'elle. Immédiatement.

Il appuya l'arme sur ma tempe puis me lâcha, et il partit.

Fin du flashback

J'avais trop peur pour ne pas lui obéir. Cette personne m'avait menacée...

Mais j'avais du mal à rester loin d'elle.

À midi, elle me suppliait carrément de lui dire ce qu'il n'allait pas.

-Ce qui ne va pas ? Je veux juste m'éloigner !

Je lui crachait ça à la gueule alors que tout était faux. Je voulais rester avec elle. Mon cœur me hurlait de ne pas m'éloigner.

-Pourquoi t'essaie de t'éloigner ? Qu'est ce que j'ai fait ?

-Rien... Rien. C'est juste que je me teste et que je me rend compte que quand on se trouve des amis, on ne peut plus s'en passer... Je suis devenue addict à toi... Je sais que je dois m'éloigner mais je sais que je n'en serais pas capable. Et ça me rend folle. Ça me rend folle d'être dépendante de quelqu'un. D'être dépendante de toi.

Je ne voulais pas lui avouer la vérité... Qu'on m'avait menacée...

Elle me regardait avec une brillance dans ses yeux.

-Je... J'ai trouvé quelqu'un qui me correspond, et j'ai pas envie de te perdre... S'il te plait. Reste. Moi aussi je suis addict à toi, je suis dépendante maintenant que t'es ici. Je ne veux plus être seule. Tu es ma seule amie depuis des années...

Je la regardait, et fis le tour de la table. Elle se leva et je la serrait dans mes bras.

-Je sais que je dois m'éloigner. Mais j'y arrive pas. Je t'abandonnerais pas. Dis-je.

Je l'enlaçais avec force.

Je savais que je ne devait pas partir.

Je ne voulais pas partir, même si j'allais sûrement le payer cher.

On m'avait menacée mais elle comptait plus.

Depuis des années je n'avais pas eu d'amis. Là j'en avait une, je l'aimais, et je ne voulais pas la perdre.

Elle m'embrassa sur la joue et je sentis mon cœur faire un bond.

Je finis par parler avec elle pendant tous les cours, incapable de rester éloignée d'elle plus longtemps...

On avait avancé la situation avec le prof d'anglais, je l'avais embrassé, puis je m'étais barré. Il m'avait supplié de revenir mais j'étais partie et avait explosé de rire dans les toilettes, ou Lucie m'attendais.

-Mon dieu tu aurais vu sa tête ! Dis-je.

Elle ne rigolait pas. Elle paraissait vexée.

-Qu'est ce qu'il y a Lucie ?

-Rien. Il n'y a rien.

-Tu mens.

Quand elle mentait, elle pinçait légèrement ses lèvres, tic que j'avais remarqué.

-Lucie, ne me dit pas que tu es jalouse...

-Si. Si justement. Je suis jalouse. Tu as faillit t'éloigner de moi et je me suis rendu compte que je tenais bien trop à toi.

-Tu m'aimes ?

-Oui. Non. Je ne sais pas.

À chaque fois qu'elle parlait j'avais un pincement au cœur.

-T'es la personne la plus proche de moi. Je n'ai pas eu d'amis depuis longtemps, alors je ne peux pas ne rien ressentir pour toi...

Elle s'arrêta là et me regarda dans les yeux.

Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine tandis qu'elle s'approchait de moi. 10cm. 9...8...7...6...5...4...3...2...1...

Elle posa sa main sur ma joue et m'embrassa.

Ses lèvres était douces et me faisait frisonner.

J'adorais la sensation dans mon corps. Est ce que c'était ça, les papillons dans le ventre ?

Elle s'éloigna mais je plaquais à nouveau mes lèvres sur les siennes, savant que je risquais ma vie.

Mais je me rendais compte qu'elle comptait plus que ma vie.

Qu'elle valait le coup de prendre des risques.

Les ArnaqueusesWhere stories live. Discover now