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𝐓𝐈𝐀𝐍𝐀
Le taxi me dépose devant chez moi, je le paie et le remercie. Je ferme mon trench coat et avance limite à reculons. Arriver devant la porte, je prend mes clef et insère la clé dans la serrure avec des gestes mécaniques. Le déclic familier annonce l'ouverture de la porte. J'entre dans la maison discrètement.
Je retire mes talons sur le pallier de la porte et entend du bruit au salon.
Merde il est encore reveillé.
Arrivé dans la pièce, je le découvre sur le canapé en train de dormir devant la télé allumé. Pour une raison que j'ignore mon coeur saigne devant cette image. Il a tellement dû s'inquiéter pour moi le pauvre..
Je m'asseois à côté de lui et caresse son bras.
― Papa...
Il se réveille brusquemment et me fixe avec intensité.
― Bon sang Titi.. Tu es enfin là...
Il passe les deux mains sur son visage et secoue la tête.
― Tu m'as fait une peur bleue, Tiana... dit-il avec sa voix fatiguée.
― Je.. Je suis désolée, papa, je ne voulais pas t'inquiéter. Je m'amusais tellement là-bas que je n'ai pas vu le temps passer, pardonne-moi.
Il me serre dans ses bras avec force, comme s'il voulait s'assurer que je suis réellement là. Je sens sa préoccupation et son soulagement m'envahir.
― Tiana, tu ne peux pas comprendre à quel point j'ai eu peur. Je t'avais pourtant bien dit, grand maximum 2h du matin ! il me relâche, ça y est il va me faire la morale, je vais pas y échapper.
― Je suis dés-
― Tu ne peux pas rentrer à trois heures trente du matin presque, alors que tu n'as que seize ans Tiana. Ce genre de chose, pas dans ma maison ! Chez tes amis blancs peut-être, mais pas ici !
Il déverse sur moi une litanie de reproches, soulignant le danger potentiel de sortir si tard et la nécessité de respecter les règles de la maison. Ses paroles résonnent dans ma tête, mais je me sens également agacée par le ton moralisateur. C'est toujours le même refrain depuis la disparition de maman, et je comprends qu'il veut seulement veiller sur moi. Pourtant, une part de moi aspire à plus de liberté.
― Papa, je sais que tu t'inquiètes, mais rien ne s'est passé, et je suis là maintenant.
― Ce n'est pas le point, Tiana. Tu es ma fille, et je ne veux pas te perdre comme...
Il s'interrompt, comme s'il avait peur de prononcer les mots qui flottent dans l'air. Je baisse tristement la tête en me rendant compte à quel point je l'ai inquiété.
