Chapitre 7

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Je me réveillai dans une salle blanche entourée de machines et de fils. Des voix résonnaient au-dessus de moi, il me semblait que quelqu'un criait mon prénom. Ma vue était trouble, mon sang lui était glacé, les voix étaient en train de suffoquer. Des mouvements, des sensations passaient très lentement en moi. Ma vue se rétablit vite et je constatai que j'étais à l'hôpital. Hinata avait les yeux rivés sur moi, sa main dans la mienne. Je remarquai qu'il avait pleuré. Ses yeux avaient gonflé et rougi. Quand il vit que je le regardais, il sauta dans mes bras tout en pleurant. Je le serrai dans mes bras, une main posée dans ses cheveux et l'autre sur son dos. Ma tête était confortablement blottie sur son torse. Le rouquin vint se placer devant moi tout en tremblant.

— J'ai eu si peur... Je croyais t'avoir perdu...

Je le pris dans mes bras. Je ne savais pas ce qu'il s'était passé. Je me rappelle que j'étais dans la rue en direction de chez lui et puis plus rien.

— Désolé... Je suis désolé... Je ne t'abandonnerai pas.

Les larmes montaient jusqu'à la noyade. J'étouffais dans ce monde mais mes seuls issues étaient le club de volley et lui, la personne qui avait conquis mon cœur.

— Ils savent que je suis ici ?

J'espérais qu'ils ne savaient rien. J'avais envie de partir loin d'ici, très loin, mais avec lui toujours. Je n'avais non plus envie de les oublier car ils étaient toujours là, ils m'avaient aidé, c'étaient mes amis, mes coéquipiers. Le corbeau roux me regarda et me fit signe que non de la tête, ses yeux toujours ancrés dans les miens. J'étais rassuré. Des pincements dans le cœur puis un coup dedans, il souffrait. Je me retins de crier de douleur mais je me tordis de douleur. Hinata comprit mon geste et appela directement une infirmière. Elle me donna quelques médicaments et me donna quelques conseils. Je m'endormis aussitôt sur l'épaule de Shoyo.

Je me réveillai dans le noir de la chambre, Shoyo à mes côtés, qui s'était endormi à côté de moi. Je le regardai en souriant et passai ma main dans mes cheveux. Il était tellement mignon, trop craquant. Je ne savais pas l'heure, ni le jour, ni combien de temps j'avais dormi mais j'étais sûr d'une chose, ce n'était pas normal ce qui se passait. Pourquoi du jour au lendemain mon cœur était comme défectueux ? Pourquoi devais-je prendre des médicaments ? Comme si ce n'était pas assez, il fallait toujours en rajouter plus, toujours. Mon cœur me faisait horriblement mal, c'était une douleur atroce. Je ne savais pas combien de temps je restai à regarder son doux visage mais j'appréciais ce moment. Le chant des oiseaux réveilla doucement le rouquin qui s'étira devant moi. Je contemplai la vue qui s'affichait devant moi. Je me redressai puis décidai de parler.

— Bien dormi ? dis-je encore dans les vapes.

— Oui, j'ai très bien dormi, et toi ? dit-il en baillant doucement dans sa main.

— Oui, plus que jamais, dis-je en rayonnant.

Hinata se rapprocha de moi et me regarda inquiet. Je l'allongeai sur moi pour le rassurer même si mon cœur me faisait terriblement mal, je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi. L'infirmière entra dans la salle avec des papiers en main, elle s'avança vers nous pendant que le rouquin alla s'asseoir sur le bout du lit pour la laisser s'asseoir sur la chaise qui était positionnée près de lui. Elle regardait si j'allais bien et bien sûr les résultats d'un test étaient positifs. J'étais atteint d'une maladie grave qui pourrait m'empêcher de faire du sport comme le volley donc renoncer à ma carrière de volleyeur professionnel. Je tremblai à cette idée, c'était mon rêve depuis gamin, je ne pouvais pas passer à côté de ça. L'infirmière partit en me laissant avec le numéro dix. Je ne voulais pas arrêter le volley pourtant je devais le faire. Mes mains tremblaient de plus en plus en laissant apparaître les larmes qui coulaient sur mes joues. Désormais je ne faisais plus partie du club, je n'étais plus son meilleur coéquipier, je n'étais plus passeur, j'avais raté mon rêve.

Hinata me sentait tendu donc il prit ma main et la mit dans la sienne. Ses mains étaient douces et chaudes alors que les miennes étaient l'opposé, elles étaient glaciales. Il me serra dans ses bras en murmurant des "désolé". Je refusai qu'il pardonne pour ce qu'il avait fait donc je restai sans voix étouffé dans mes larmes qui, je pense, ne cesseraient de couler. Je sentis une main d'Hinata me caresser le dos doucement pour me rassurer, je me blottis instinctivement dans son cou.

— T'as vu Shoyo ? Je sers à rien...

Il redressa sa tête avec des larmes qui coulaient le long de ses belles joues. J'essuyai bien vite celles-ci pour ne pas gâcher son joli visage. Il resserra son étreinte autour de ma taille tout en pleurant avec moi.

— Si Tobio... Tu es le meilleur petit ami, dit-il avec assurance.

Je le serrai contre moi. C'était fini pour moi le volley, je voulais continuer ce périple avec eux mais c'était fini pour moi. Sugawara va pouvoir enfin reprendre la place de passeur qu'il mérite plus que moi car lui a un avenir. Hinata planta son regard dans le mien et plaqua ses lèvres contre les miennes. Au bout de quelques secondes, nous nous séparâmes à bout de souffle pour notre plus grand malheur.

Cette journée est passée vite avec lui. Il m'aida à me changer car j'étais à bout de force. Il est drôle quand il rougit. J'aurais bien essayé quelque chose mais ça devait sûrement dépasser mes capacités en ce moment. Je rigolai tout le long du chemin jusqu'à chez lui. Je me pris quelques coups derrière la tête par mon corbeau encore tout gêné. Sur le chemin, je l'attrapai par la taille d'une main et me penchai au-dessus de lui pour finalement poser mes lèvres sur les siennes. Nos deux langues dansaient ensemble sous le cerisier. Je me décalai de lui et lui déposai un petit bisou sur le front. J'attrapai sa main et l'emmenai chez lui pour dormir. Hinata était encore plus rouge que d'habitude, trop mignon. Une fois chez lui, nous posâmes nos chaussures à l'entrée et rentrâmes dans sa chambre. Je posai mon sac près de la fenêtre et sautai sur le lit, pris de fatigue. Le rouquin me regarda avec des étoiles dans les yeux. Il s'installa près de moi et vint se blottir au creux de mes bras comme un petit chaton. Il est trop mignon.

— Ka... Kageyama, tu viens de dire quoi ? dit le rouquin, aussi rouge qu'une tomate.

Je rigolai parce que j'avais pensé à voix haute. Je le tournai vers moi et jouai avec une mèche qui tombait devant ses yeux. Je posai mon front contre le sien tout en articulant bien la phrase.

— Tu es troooop mignon !

Hinata rougit de nouveau et encore plus fort. Il posa sa tête dans mon cou, ce qui me fit un petit frisson, et chuchota doucement.

— Bakayama...

Puis il s'endormit contre moi. Quelques minutes plus tard, je fermai les yeux, bercé par son souffle et ses battements de cœur réguliers et paisibles.

I Will Always Love YouOnde histórias criam vida. Descubra agora