La Protégée du Vampire.

35- conflit d'intérêt

L’embarras laissa place à la colère, alors que je réalisais ce qu’il avait osé faire.
Je quittais précipitamment le lit, me levant à une vitesse démesurée mais mon sang ne fit qu'un tour et je m'écroulais violemment au sol, vidé de toute mon énergie.

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- Heidna, ma douce ?
Prononça Kays

- ne l'appelle pas comme ça, tu ne le mérites pas.
Répliqua agressivement Ascian.

- tu crois sérieusement le mériter plus que moi? Toi qui l'a mise dans cet état ?

- oooh arrêtes tu veux, si je ne l'avais pas fait, tu aurais fini par le faire.

- moi je lui aurais au moins demander son accord avant de lui imposer cette vie.

- Que se passe t'il ?
Prononçais-je fébrilement alors que j'étais allongée sur le lit de Ascian.

Ascian se trouvait à ma droite et Kays c'était assis à mes côtés.
Ils semblaient vouloir s'entretuer mais restaient pourtant silencieux un moment comme s'ils se retenaient de dire ce qu'ils pensaient, pour moi.

- Je te laisse le soins de lui expliquer...
Finit par dire Kays suite à un long silence, en menaçant implicitement Ascian avec son ton accusateur.

- Tu n'attends que ça pour passer pour le sauveur... Je suis le méchant et toi le gentil c'est ça ?

- Arrêtez !
Kays explique moi je t'en prie.
M'adressais-je à Kays qui se trouvait toujours à mes côtés, caressant ma main de son pouce.

- Bien ! Cet abrutie que tu as voulu sauver, t'a gentiment transformé en vampire sans ton accord.

- C'était pour lui laisser une chance de pouvoir se défendre face à des connards de ton genre qui tenteraient de la kidnapper à nouveau !

- Oooh arrêtes, maintenant je suis là pour la protéger contrairement à toi.

- mais arrêtez, vous êtes ridicule !
M'énervais-je en voyant ces deux hommes que je pensais infaillibles se disputer comme des gosses de trois ans.

Kays fixa Ascian avec une haine démesurée.
Quand à Ascian il se mit à faire son éternel demi sourire arrogant tout en levant ses sourcils dans un geste de provocation puéril.
Je ne pus m'empêcher de retenir un petit rire face à leurs gamineries.

- Bien, alors je suis maintenant un vampire ? Ça n'a aucun sens, je ne me sens absolument pas différente de tout à l'heure.

Ascian s'avança vers moi avant de s'accroupir à côté de son lit pour se mettre à ma hauteur.

- On ne sait pas comment ton corps va subir le changement, tu es trop rare pour que l'on ne puisse faire autre chose que des suppositions.

- tu es entrain de me dire que tu m'as transformé sans savoir si ça allait me tuer ou non ?
Demandais-je complètement abasourdi.

- Voilà pourquoi je n'aurai jamais fait ça sans avoir son accord. C'était complètement inconscient.
S'empressa de répliquer Kays en s'adressant avec rage à Ascian.

Ascian ne répliqua pas et se reconcentra sur moi:
- Ne t'en fais pas, tout devrait bien se passer. Je vais rester avec toi cette nuit au cas où il y aurait un problème.

- Alors là, il en est hors de question, c'est ma femme, je reste avec elle! Et tu en as bien assez fait déjà.
Menaça Kays.
Jamais je ne l'avais vu hausser le ton. D'habitude il restait toujours très calme.

- Ta femme ? Elle n'est certainement pas à toi ! Et c'est ma chambre ici.

- C'est ma propriété, alors ose monter le ton encore une fois et je te fais chasser de ce lieu.

- Appel là encore une fois "ma femme" et j'envoie ta tête coupée à ton cher père et les restes de ton corps à ses chiens.

- Je veux que vous partiez tous les deux ! Je ne veux pas vous entendre !
Dis-je encore sous le choc de la nouvelle.

- Non !
S'enquièrent-ils de dire à l'unisson.

- alors fermez là !

À mon expression fatiguée et à mes mots tranchants, ils se regardèrent un instant avant de tout deux s'installer de chaque côté du lit.
Kays s'assit sur le lit et Ascian prit la chaise dans le coin de la pièce, à côté du feu de cheminée qui crépitait, pour venir s'installer, non sans montrer son insatisfaction, à côté de moi.

Je fixais Ascian qui lancait un regard meurtrier à Kays avant de reporter mon regard sur l'objet de cette haine qui, qu'en t'a lui, semblait bouillir de rage.

Face à cette scène ridicule, je pris une grande inspiration avant de souffler bruyamment en fermant les yeux pour m'éviter ce spectacle puéril.

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La nuit était tombée et seul les flammes dansantes dans la cheminée, inondaient la pièce d'une douce luminosité et chaleur réconfortante.
J'en aurai presque oublié ma situation, jusqu'à ce que je sente mon sang battre dans mon oreille endoloris.
Je levais la tête et compris rapidement la raison de cet inconfort.
Je m'étais endormie sur la cuisse de Kays qui était toujours assis sur le lit, adossé contre  la tête de lit.
Son visage semblait si paisible alors qu'il c'était endormi. Il ressemblait tant à un ange...
Je me redressais et une envie incontrôlée de l'embrasser me pris. Sans réfléchir je posais mes lèvres sur les siennes en un baiser affectueux.
En voulant me remettre de mon côté du lit, je croisais le regard sombre de Ascian, toujours assis à ma droite sur un vieux siège en bois.
Il me fixait sans relâche, un verre d'alcool à la main, pour changer.
Il m'avait vu l'embrasser, c'était évident, son regard froid le prouvait.
Le faible éclairage de la pièce dessiné des ombres au niveau des creux de son visage et de son cou, mettant en relief avec provocation les courbes indécentes de sa mâchoire, de son cou, de son torse puis de ses abdos.
Il avait entre ouvert sa chemise qu'il avait volé à Kays, laissant visible son corps redevenu intact comme si rien ne lui était jamais arrivé. Peut être n'avait-il plus de traces sur le corps mais il en gardera forcément dans l'esprit.

Il semblait songer à quelque chose d'important étant donné la profondeur de son regard et sa posture.

- Tu l'aimes n'est ce pas.
Sa phrase sonnait plutôt comme un constat pénible à prononcer plutôt qu'à une question. Pourtant sa voix semblait neutre et froide comme ci il n'était pas atteint par son affirmation.

- J'ai appris à l'aimer différemment de la façon dont je t'aime.
Finis-je par dire sans réaliser que c'était la première fois que je le lui disais.

- Tu ne peux pas nous aimer tous les deux, tu le sais ça ?
Ses mots me firent l'effet d'une bombe. Jusqu'à présent je m'étais contenté de l'un ou de l'autre mais jamais je n'avais pensé avoir les deux en même temps, l'amour passionnel qui enflamme mon être de la meilleure ou de la pire des façons, mais qui sera sûrement éphémère ou l'amour sain qui ne fera que grandir dans le temps jusqu'à prendre possession de mon âme à son tour...
Il était évident que je devais désormais prendre une décision mais cette simple idée me faisait souffrir.

- tu me demandes de choisir entre vous deux ?
Demandais-je désespérée, dans l'espoir de ne pas obtenir la réponse évidente.
Faire un choix n'a jamais été mon fort. Comment allais-je faire pour décider de l'homme qui fera parti de ma vie ?

Et si je me trompais...