17- accordez moi un baiser

805 46 7
                                    

Après plusieurs longues minutes Ascian avait de nouveau franchi le seuil de ma porte et était venu s'agenouiller près de mon lit.
Alors je me redressais et m'assis sur le bord de mon lit à moitiée endormie, j'étais épuisée de ces derniers jours, entre les fortes émotions et le rattrapage de mes cours je n'avais pas laissé beaucoup de temps au sommeil dans mes journées.
J'ouvris doucement les yeux sur Ascian agenouillé face à moi, me fixant de ses beaux yeux inquiets, j'avais l'impression de rêver, il s'inquiétait pour moi et tenait dans sa main de la crème contre les bleus et un bandage.
Il passa une main de chaque côté de mes cuisses et fit pression sur ces dernières pour les refermer d'un coup sec avant de finalement s'attarder à faire glisser lentement ses doigts le long de mes cuisses jusqu'à atteindre le bout de mes genoux et de récupérer son matériel médical qu'il avait déposé sur le parquet pour tout mettre sur mes jambes bien fermées et pleines de frissons suite à ses caresses inattendues.
Il ne lâchait pas mon regard alors que moi je peinais à maintenir le contact visuel. J'étais de nouveau troublée par ses gestes et prise de panique je me précipitai pour lui tendre mes poignets joints pour qu'il se dépêche de me faire mes soins.
Il sourit d'un air malicieux face à mon geste, comme si autre chose lui venait à l'esprit mais il ouvrit le tube de crème et en plaça délicatement sur mes deux poignets en massant légèrement le produit pour qu'il pénètre dans ma peau endolorie.
Ses yeux étaient rivés sur ce qu'il faisait et son air concentré fit battre mon coeur à la chamade, pourquoi était-il aussi beau ? C'était vraiment injuste qu'un tel être humain existe, sa beauté était presque divine, et moi je devais vivre à ses côtés sans pouvoir m'attarder trop longtemps à le fixer. Mais à cet instant je pouvais me permettre d'admirer les longues mèches noires de ses cheveux lui tomber dans les yeux, ses sourcils parfaitement dessinés qui encadraient son visage bien structuré avec sa mâchoire fine tracée avec précision comme si il avait été taillé dans du marbre tel une statue, tout était si harmonieux chez lui, même ses lèvres étaient à couper le souffle.

Il déroula le bandage et commença par mon poignet droit puis il colla mon poignet gauche au droit et commença à faire le tour des deux poignets avec le fin tissu afin de les maintenir joints.
- Ascian ! Répliquai-je d'un ton menaçant en comprenant ce qu'il était entrain de faire. Évidemment tout ça était beaucoup trop beau, il fallait qu'il joue au con, il ne pouvait pas juste être gentil un instant sans m'embêter la seconde d'après.
Il me fixa et sourit innocemment tandis qu'il serrait bien fort mes deux poignées ensemble. Puis il s'empara de ma dague et coupa brusquement la bande pour ensuite coincer le bout de cette dernière dans un pli du bandage.
-bien maintenant reste sage jusqu'à demain soir, je donnerai un bal pour Noël où je compte te présenter à toute ma famille et à la ville. Donc ne tente rien, n'essaie pas de le couper ou de l'arracher avec les dents sois juste une gentille fifille obéissante. S'exclama-t-il d'un ton humouristique comme si il s'adressait à un chien ou à un enfant de 2 ans.
-C'est une plaisanterie j'espère, Ascian je ne veux pas y aller et voir toutes ces personnes, détache-moi immédiatement !
- pourquoi je ferais ça alors que tu pourrais encore partir en escapade avec une de mes voitures.
Il se rapprocha de moi, se releva et appuya sur mes poignés qui se pressèrent contre ma poitrine. Déséquilibrée je tombai immédiatement sur le dos.
J'essayai de me redresser mais sans mes poignés et mes avant bras, je ne pouvais pas aller bien loin. Après m'être assez essoufflée je lâchais prise et rendis un sourire agacé à Ascian qui semblait apprécier de me voir prise à mon propre piège.
- maintenant qu'on c'est mis d'accord je vais te laisser dormir paisiblement... Il se pencha vers mon oreille et me chuchota malicieusement : tu es vraiment belle attachée comme ça Darling.
Je sentis alors ses lèvres se poser dans mon cou pour y déposer quelques baisers avant qu'il ne m'embrasse une dernière fois sur le front. Il se redressa et quitta ma chambre en me laissant à mon triste sort.
- Quel connard! " Dormir paisiblement"? Avec ça autour de mes poignés? Tu vas me le payer ! Lançais-je agacée derrière son dos alors que sa silhouette se perdait dans l'obscurité du couloir.
- Et la porte ?
En plus de tout ça il avait laissé la porte ouverte derrière lui, histoire de bien m'empêcher de dormir...
.
25 décembre 1963

La Protégée du Vampire. Where stories live. Discover now