~ Chapitre 7 : la demande du Prince ~

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Note de l'autrice : bonne lecture !



Il n'arrivait pas à y croire - il lui fallait beaucoup de temps pour se faire une idée de la situation. Était-il en train de rêver ? Le sort de la fleur de sommeil ne s'était-il pas encore dissipé ? Il n'entendait pas la voix dégoûtante de ce cauchemar, il devait donc être encore éveillé. Il était aux anges ! Il avait l'impression de flotter sur un nuage ! Un petit rire s'échappa de ses lèvres. Il se sentait comme une jeune fille lors de son premier rendez-vous. Il essaya de cacher sa timidité, mais fut heureux de voir qu'Arthur était aussi rouge que lui. Des bras puissants entourèrent délicatement sa taille, et Arthur déposa un baiser dans son cou. Il frémit et gloussa à nouveau.

- Vous avez chanté, dit-il en tentant de réprimer son rire.

- Merlin, chuchota le Prince d'une voix embarrassée tandis qu'il guidait leur jument sur le trajet du retour.

Leur lien, maintenant plus intense que jamais, emplissait l'air de promesses et de sentiments réciproques. Ils chevauchèrent en silence, savourant la proximité qui venait de naître entre eux. Chaque instant les rapprochait davantage, et malgré la gêne persistante, ils se laissèrent envelopper par la douce euphorie de cette nouvelle réalité. La route du retour s'étendait devant eux, mais peu importait le chemin à parcourir, car l'avenir promettait des aventures inexplorées, entrelacées avec le fil délicat de leur histoire naissante.

Arthur lui avait chanté une sérénade ! Et pourtant, il était à la fois émerveillé et effrayé de ce qui lui arrivait. Il voulait partager ce moment avec Gwen, mais son amour pour le Prince Arthur était si fort qu'il ne savait pas comment réagir face à cette réalité. Ses sentiments étaient sincères, mais est-ce que lui était assez digne d'un tel homme? Qu'allait penser Uther de tout cela?

Les questions commencèrent à l'étouffer alors qu'une angoisse grandissante s'empara de lui. Un baiser fût posé sur le haut de sa tête et Arthur le serra contre sa poitrine avec plus de force. Ses mains caressant doucement ses cheveux, il murmura des mots rassurants à son oreille :

- Merlin, je t'entends penser. Ne crains rien et laisse-moi m'occuper de tout. Concentre-toi sur ta guérison et laisse-moi le reste. De mon père, j'en fais mon affaire.

Merlin leva les yeux vers Arthur, il découvrit le visage déterminé du jeune homme blond qui semblait être prêt à affronter son père.

- Pourquoi ? voulut savoir le jeune homme brun d'une voix toujours trop faible

Un silence s'écoula sur eux et Merlin crût qu'Arthur n'allait pas finalement lui répondre lorsqu'un murmure tendre lui parvint :

- Tu en vaux la peine.

Puis, il finit par ajouter :

- Mon père contrôle ma vie depuis trop longtemps. Et toi tu as essayé de faire de moi un homme bien, un homme meilleur, indépendant et tu me poussais à faire mes propres choix. Maintenant, je vois l'homme que je veux être, tu comprends ? Je veux être digne de toi. Et cela débute par mon émancipation de l'autorité patriarcat.

Merlin resta silencieux. Il avait passé beaucoup de temps à exhorter Arthur à remettre en cause les enseignements d'Uther, essayant de faire de lui le Grand Roi qui unira et rendra la Magie au peuple d'Albion. Il avait eu à lutter contre les préjugés et l'éducation que le Roi avait inculqué à son fils pendant vingt ans.

- D'accord, répondit Merlin en baissant le nez, se blottissant contre Arthur.

Les heures s'écoulèrent lentement mais inexorablement, et bientôt, Arthur et Merlin virent les remparts de Camelot se dresser devant eux, illuminés par les derniers rayons du soleil déclinant. Ils continuèrent leur chevauchée en silence jusqu'au château. L'entrée à Camelot se fit à nouveau sous le regard étonné de la moitié de la population qui peinait à croire ce qu'elle voyait. Les deux jeunes hommes semblaient bien plus proches que la semaine précédente. Les rumeurs allaient bon train ! Il paraît que le Prince entretenait une liaison interdite avec son valet avant de se voir contraint de révéler la vérité, surpris par l'un des soldats du Roi. Les jeunes dames de la cour soupiraient d'aise face à cette histoire d'Amants Maudits ! C'était si romantique ! Les plus âgés, eux, levaient les yeux au ciel devant ces jeunes qui semblaient avoir perdu tout sens de la décence. Arthur maintenait son menton haut, arborant un sourire victorieux aux lèvres.

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