~ Chapitre 2 : Valeria octilencis ~

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Gauvain, venu simplement déposer son armure avant de regagner la taverne, fut accablé par les murmures mélancoliques de son ami. Il n'avait jamais entendu une telle tristesse dans la voix de Merlin. Merlin, son tout premier ami, la première personne lui ayant cru en lui, celui qui avait une place à jamais dans son cœur. Même s'il ne savait pas ce qui causait cette tristesse qui semblait envelopper Merlin, il n'y avait aucune chance que Gauvain le laissât ainsi. Gauvain prit un moment pour se ressaisir, laissant à Merlin le temps de prendre un air plus calme, puis entra dans le vestiaire dans un grand bruit.

- Merlin! Qu'est-ce que tu fais ici?! s'exclama-t-il d'un air faussement surpris.

Merlin leva les yeux vers son ami et lui offrit un sourire en coin avant de répondre :

- Je brossais tes chaussures, Gauvain...

- Tu as encore provoqué Arthur, le réprimanda doucement Gauvain, avec un sourire amusé.

Le jeune homme aux cheveux d'ébène leva les yeux au ciel, exaspéré, et souffla:

- Pourquoi tout le monde pense que je l'ai provoqué?!

- Peut-être parce que tu es le seul à oser le remettre à sa place, plaisanta son ami chevalier.

Merlin plissa les yeux devant l'hilarité de Gauvain et, remarquant l'heure tardive, lui demanda :

- De toute façon, que fais-tu ici? Pourquoi n'es-tu pas à la taverne?

Gauvain répondit:

- Je suis juste venu déposer mon armure. Merlin, si tu as besoin de parler, je suis là. Si tu ne te sens pas bien, tu n'es pas seul.

Merlin fit semblant de ne pas comprendre l'allusion et lui adressa un grand sourire en haussant les épaules :

- Pourquoi ça n'irait pas?

Gauvain, n'étant pas doué pour sonder les émotions de Merlin s'il ne voulait rien révéler, se contenta de hausser les épaules en signe de compréhension. Il décida de rester à ses côtés pour bavarder. Lorsque Merlin eut terminé ses tâches pour la journée, il réalisa que l'heure était très avancée. Son dos lui faisait mal, ses articulations étaient endolories, et ses mains souffraient le plus. Elles étaient rouges et couvertes d'ecchymoses, résultat de nombreux chocs avec la brosse dure. Il jeta un coup d'œil à Gauvain, qui s'était assoupi depuis un moment déjà. Hésitant à le réveiller, il préféra le couvrir d'un drap qui traînait sur un banc. Puis, il prit le chemin du laboratoire de Gaius. Il traversa la cour en saluant les gardes présents, puis arriva tant bien que mal devant la porte de la chambre de Gaius. Traversant la petite pièce avec précaution pour ne pas réveiller le vieil homme, il se laissa tomber sur son lit sans grâce et s'endormit tout habillé.


~ o*o*O*o*o ~


- Merlin!

Le jeune homme grogna, garda résolument les yeux fermés et tenta de poursuivre son sommeil. Il ne pouvait pas être déjà l'heure de se lever. Si ? Il avait l'impression de s'être couché il y avait à peine cinq minutes. La voix de Gaius insista :

- Merlin, lève-toi ! Tu m'as promis de m'accompagner pour cueillir des claires de lune.

Merlin grogna de nouveau, encore profondément endormi, et enfouit son visage dans son oreiller.

- Gaius, ce n'est même pas encore le matin !

- Les claires de lune se cueillent avant l'aube, Merlin. Allez, debout !

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