VIII- J'AI GLISSÉ CHEF

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  fred gideon weasley
  Dernier entraînement avant le grand soir. Nous n'avons terminé les cours que depuis une vingtaine de minutes seulement et pourtant Tahlia et moi sommes déjà dans la salle où nous avons passé la plupart de notre temps pour qu'elle s'exerce. Bien que ce soit un jeu compliqué, elle voulait absolument atteindre la perfection. Donc nous travaillons encore et encore en plus de nos heures de cours et de mes entraînements de quidditch qui ont commencé hier soir.
  Je dois avouer qu'au départ, le personnage qu'est Tahlia ne m'avait pas forcément convaincu, elle m'exasperait mais en l'espace d'une semaine, j'ai tout de même réussi à lui soutirer quelques informations. Elle m'a conquis. Passer des heures à enseigner le poker de Gandalf me procure plus de joie que je n'aurais pu l'imaginer. Elle a un sens de l'humour particulier mais il me fait penser à celui de Lee. Ces deux-là s'entendent d'ailleurs très bien et je ne sais toujours pas pourquoi. Quelque chose les lie et ça m'échappe complètement, j'irai en parler à George, il comprend beaucoup mieux notre meilleur ami que moi la plupart du temps.
  – Weasley ! me réprimande-t-elle, assise en tailleur sur le tapis
  – Chef, oui, chef !
  – Tu commençais à rêvasser et le repos n'est pas une option, c'est pour les perdants ! Tu veux être un perdant et donner raison à Stevie ?
  – Roh arrête de l'appeler comme ça. «Stevie», j'imite d'une voix plus aiguë.
  Elle hausse les sourcils et penche la tête, elle a souvent cette expression quand je dis quelque chose de totalement absurde et qu'elle s'apprête donc à me provoquer.
  – Et en quoi est-ce que ça te dérange ?
  – C'est insupportable ! Stevie c'est vraiment nul comme surnom. Appelle-le Taylor comme tout le monde.
  – Oui mais pour Stevie, sourit-elle en insistant bien sur ce mot, je ne suis pas tout le monde.
  C'est à mon tour d'utiliser sa tête de «c'est complètement absurde». Alors que j'allais parler, elle me coupe d'une petite voix mais avec un sourire grand comme le monde :
  – Tu dois pincer les lèvres pour plus de crédibilité.
  Sa remarque me fait légèrement perdre le masque de sérieux que j'essayais d'afficher mais je ne me laisse pas démonter :
  – Et tu veux bien m'expliquer en quoi tu es différente à ses yeux ?
  – Eh bien ça ne te regarde absolument pas, Weasley, mais le seul argument que je veux bien te donner c'est que lui je l'appelle Stevie et que j'en ai le droit.
  Mes yeux se lèvent tout seuls jusqu'au ciel tandis que je lui répète de ne plus l'appeler comme ça.
  – Je l'appelle comme ça si j'en ai envie, Fred.
  Le fait qu'elle m'appelle par mon prénom est la dernière goutte avant que le vase ne déborde et elle le sait. Elle me provoque et je vais craquer. Je ferme les yeux et me concentre pour ne pas entrer dans son jeu mais elle décide de faire durer la partie encore quelques instants car je l'entends se lever mais au bout de plusieurs secondes, je me demande si elle n'a pas plutôt décidé de quitter la pièce pour fuir la tension à l'intérieur. Ma crainte s'envole tandis que je sens le canapé sur lequel je suis assis s'affaisser. Quand j'ouvre les yeux, je vois l'amusement que ça lui procure sur ses lèvres rosées tandis qu'elle met un terme au jeu :
  – Ste-vie, articule-t-elle bien.
  Ni une ni deux, je saute sur elle, pose mes mains sur ses hanches et la chatouille. Entre deux éclats de rire, elle continue de chanter :
  – Stevie stevie stevie stevie stevie stevie stevie stevie stevie...
  Comme elle ne veut pas renoncer, je m'applique pour qu'elle me supplie d'arrêter. J'aime son rire, surtout quand elle fait un bruit de cochon en reprenant son souffle. Le plus beau c'est qu'elle n'en est pas gênée et continue donc.
  – ARRÊTE S'IL TE PLAÎT ! LAISSE-MOI RESPIRER !
  – Tu sais ce que tu dois faire pour que j'arrête ça Johnson, je chantonne.
  – D'ACCORD ! C'est Taylor, pas Stevie. TAYLOR. T-A-Y-L-O-R.
  Je lui accorde un moment de répit puis je reprend mon attaque. Elle râle et demande pourquoi je n'ai pas arrêté.
  – Tu sais que ce n'est pas ça que j'attends.
  A-t-elle compris ? C'est vrai que ce n'est pas très clair. Je suis sur le point d'abandonner mais elle dit les mots magiques :
  – Oui, Freddie, j'ai tout compris.
  Je souris comme un crétin et elle comme une idiote. Nous restons les regards entremêlés pendant plusieurs secondes durant lesquelles je prie pour qu'elle fasse quelque chose que je n'ai pas le droit de faire. Même y penser ce n'est pas correct mais pourtant je continue d'attendre, presque allongé sur elle, pour que ça se passe. Une minute plus tard, elle tourne la tête. Je dois me rendre à l'évidence, quand elle avait dit qu'elle me trouvait à son goût, ce n'était qu'une façon de parler. Je pose mon pied sur le sol pour pouvoir me redresser mais soudainement, sa main attrape le col de ma chemise et sa bouche pulpeuse agresse la mienne.
  Enfin.
  Elle s'éloigne pour reprendre son souffle, ou peut-être bien qu'elle regrette ?
  – Je pensais que tu embrassais mal, sourit-elle.
  – Hein ?
  – Je ne me souviens pas t'avoir vu embrasser ma sœur alors j'ai supposé que ce n'était pas ton point fort...
  Elle rit à nouveau puis avec une deuxième vague de baisers, je peux affirmer qu'elle ne regrette rien à moins qu'elle soit sous Doloris.
  C'est fou, je n'ai jamais autant douté de moi qu'aujourd'hui.
  – VOUS ÊTES SÉRIEUX ?! hurle la voix d'une personne que j'avais sortie de ma tête
  Tahlia et moi nous éloignons rapidement l'un d'eux l'autre, feignant l'indifférence. Comme si ça allait effacer la mémoire de Angelina...
  L'espace d'un instant, elle paraît figée dans le temps, elle ne bouge plus. Finalement, elle est secouée d'un spasme et retrouve sa voix :
  – Bel entraînement n'est-ce pas ? Je comprends que vous restiez si longtemps...
  – Non Angie c'est pas ce que tu crois, je tente de nous défendre.
  – MAIS BIEN SÛR ! Et dans notre pièce en plus Fred ? TU M'AS PRISE POUR UNE IDIOTE ?!
  – Angelina...
  – TAIS-TOI ! Tais-toi...
  Sur ce, elle quitte la pièce telle une furie. Je le tourne vers Tahlia qui reste assise sur le canapé sans bouger ni parler. Elle fait tout aussi peur que sa sœur.
  – Mais qu'est-ce que tu attends ? Va la rattraper, me crache la brune et passant touchant ses cheveux
  Sans voix à mon tour, avant de m'exécuter, je cherche tout de même son regard mais elle fixe le vide. Quand je sors dans le couloir, je vois Angelina qui est posée contre un mur et elle paraît tout de même plus calme.
  – Angie...
  – Chut. Pas un mot c'est moi qui parle, me dissuade-t-elle.
  – Mais...
  – Respecte le règlement pour une fois je t'en prie.
  Pour une touche d'humour, je mime un mouvement pour fermer une fermeture éclair imaginaire sur mes lèvres. Elle a un sourire nostalgique (?) avant de continuer de parler :
  – Je t'aime Fred, tu le sais n'est-ce pas ? Peut-être qu'elle aussi mais jamais autant que moi et même si elle arrive à ce stade, elle finira par te blesser, par te faire du mal. Elle fait du mal à tout le monde... Si tu préfères t'essayer avec elle, vas-y je ne te retiens pas au contraire je t'attendrai mais tu ne diras pas que je ne t'ai pas prévenu ! En tout cas si tu as l'occasion de parler à ma sœur avant moi, dit lui que je ne vais pas la laisser te voler si facilement... Oh non dis-lui plutôt que je veux lui parler. Oui ça c'est bien.
  Elle pose sa main sur mon épaule, me sourit et m'embrasse sur la joue.
  – Fais attention à toi avec elle, on dirait pas mais elle est parfois...
  Angelina pose vite sa main sur sa bouche avant de partir. Quant à moi, je reste sur place dans l'incompréhension. Cette soirée est vraiment étrange. Quand je retourne dans la salle pour récupérer mes affaires, Tahlia a complètement disparu.

  J'ai mentionné que Tahlia avait disparu ? En effet, il est samedi, dix-huit heures quarante-neuf minutes, la partie commence à dix-neuf heures et je n'ai pas vu Tahlia depuis qu'on s'est embrassés. Ce qui fait plus de vingt-quatre heures durant lesquelles elle n'a été aperçue par personne. Katie m'a dit ce matin qu'elle n'avait pas non plus dormi chez les Gryffondor alors qu'elle le faisait depuis le début de l'année. Elle m'a aussi dit qu'elle avait appris par une Serpentard que son lit était toujours aussi vide la nuit dernière que les autres.
  – Qu'est-ce qui se passe si elle ne se présente pas alors qu'elle est inscrite ? Combien va-t-elle devoir payer ? m'interroge Angelina en essayant de se blottir contre moi
  – Crois-moi tu ne veux pas savoir ce qui peut lui arriver.

  Deux minutes, il ne lui reste que deux minutes.
  – Hé Weasley ! Embrasse ta copine et ramène ton cul à la table, m'appelle Nate Cruz, un élève de Serdaigle.
  – Comme ça tu pourras embrasser la sœur aussi, ricane Pansy Parkinson.
  – Elle est là ?! hurle Angelina
  – Oui ce qui signifie qu'on attend plus que toi Weasley, lance Taylor.
  Je passe ma porte et Angelina tente de le faire à son tour mais un grand gaillard de poufsouffle lui bloque l'entrée :
  – Pas de public.
  Elle essaie de le convaincre avec un regard glacial mais il ne cède pas. Elle est vraiment très protective envers sa sœur, plus que moi avec Georgie.

  Cela fait une heure que l'on joue et Tahlia n'a fait aucun faux pas. Seulement deux joueurs sur douze ont été éliminés, la soirée s'annonce longue.

  Une heure plus tard, nous avons le droit à une pause tandis que Lizzie Dawn et Ricky Cooks, les infirmiers de nos tournois clandestins, soignent un garçon qui s'est pris un sort violent. Ce sont les risques du métier. En tout cas, j'en profite pour m'avancer vers Tahlia pour lui parler.
  – Pourquoi viens-tu me voir ? m'agresse-t-elle
  – Tout doux, je viens en paix.
  – Je ne veux rien avoir affaire avec toi, espèce d'hurluberlu, annonce-t-elle avec le plus grand des calme alors que j'essaie de garder mon sérieux après cette insulte.
  – Le jeu peut reprendre, clame Lizzie en embarquant le blessé.
  Avant de retourner à ma place, je m'avance légèrement vers la brune et replace une mèche de ses cheveux bouclés derrière son oreille. En me penchant pour accomplir cet acte, j'en profite pour déposer un baiser sur ses lèvres ce qui me vaut une oeillade tueuse. Je vais devoir faire attention durant le reste de la partie mais ça en valait la peine car j'adore la douceure de ses lèvres et surtout, j'adore pouvoir citer cette phrase :
  – J'ai glissé chef.
  Son regard se fait maintenant interrogatif et je lance :
  – C'est un bon film moldu !
  Elle lève les yeux au ciel et j'ai un sourire d'abruti, ou plutôt d'hurluberlu, plaqué sur le visage.
  Je crois que je suis un petit peu trop conquis par cette fille.

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coucou !! ici sunny, j'espère que l'histoire vous plait, n'hésitez pas à commenter, voter, partager ou juste me faire part de votre opinion par message privé sur insta (pour rappel : iamsunnyflower) ou quand je mets des trucs pour parler dans mes stories, bref bisoussss

Ça reste en famille - fred weasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant