3. Une faveur impériale

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Le lendemain matin - Naroij, capitale de l'Empire

Un brouhaha continu remplissait les rues de vie.

Une silhouette encapuchonnée se fraya un chemin parmi les citadins, les marchands et les voyageurs qui se bousculaient les uns aux autres.

La silhouette passa devant l'Académie des Rêves : une école prestigieuse où se formaient les Voyageurs ayant accès à la dimension Morphée. La plupart passaient leur vie à y pénétrer, répertorier, classer, tenter de comprendre tout ce qui composait cet étrange lieu.

Les recherches étaient telles que toute l'Académie était pratiquement composée de longues bibliothèques débordantes de parchemins et de livres relatant les périples des Voyageurs endormis. Beaucoup de gradués se retrouvaient à travailler au CRDM, le centre de recherches de la dimension Morphée.

Il n'y avait, sur Alkmen, que deux écoles des Rêves. La plus célèbre était celle du pays de Naroij, dont la capitale portait le même nom. Il s'agissait -par ailleurs- de la capitale de l'Empire dans laquelle se trouvaient les plus gros commerces, le palais du souverain et beaucoup d'autres choses toutes aussi extraordinaires que banales. Comme une taverne isolée et vide appelée « Dandeim » faisant autrefois office de guilde.

Celle-ci affichait des contrats sur ses murs que seuls les membres pouvaient remplir en échange d'une contrepartie financière. Il était difficile d'y entrer et encore plus de réussir à se faire une place dans le milieu. D'une part, car la réussite d'une guilde passait tout d'abord par sa popularité. Et ensuite, parce qu'il s'agissait de petits groupes où les membres étaient concurrents et alliés à la fois. Plus le contrat rapportait, plus la tâche était dure.

La guilde du Dandeim eut son instant de gloire. Au même moment où le Trio d'or était à son apogée et qu'il formait une équipe soudée, assoiffée d'aventures. Il s'agissait de la plus prometteuse de ce monde. Désormais, il n'en restait qu'un seul membre actif : Arwin Overglade.

L'épaisse silhouette pénétra dans la taverne. Elle s'avança silencieusement vers le barman en scrutant les alentours, cherchant sans doute une ombre familière.

Se tournant et se retournant. Elle finit par s'adresser au maître des lieux en se raclant discrètement la gorge :

« Où puis-je trouver le téléporteur Arwin Overglade ?

— Il est juste derrière vous... », grogna une voix. « Je peux savoir ce que vous me voulez ? »

À ces mots, la large main de la silhouette souleva sa capuche ; dévoilant les traits de son visage. Sa mâchoire carrée formait un angle élégant et ses cheveux soigneusement peignés en arrière sentaient le parfum. Son regard perçant, teinté de vert, observa longuement le trentenaire blond, en face de lui.

Ils ne se ressemblaient en rien.

L'un était grand, imposant, revêtu de vêtements coûteux et de grosses bagues en or. Il arborait une aura sérieuse et charismatique.

L'autre, à l'allure athlétique, la mine agressive et mal rasée, lui lançait un regard sombre et froid bordé de larges cernes.

« Ah, c'est toi ! », lâcha Arwin, l'air désappointé. Celui-ci défit son chignon de cheveux dorés avant de le dévisager.

Il avala les dernières gorgées de son verre avant de continuer le reste de sa phrase : « Je suis surpris que tu sois passé inaperçu avec tout cet attirail. » Le téléporteur désigna du doigt les bijoux de l'individu. « Personne ne t'a reconnu, Monseigneur ? ».

Silencieusement, l'homme concerné par ces propos s'accouda au bar. Il ne semblait pas vouloir discuter de détails superflus. Aussi, il ignora sa remarque.

OVERGLADE    1. Le mage noirWhere stories live. Discover now