VII- Le Chariot

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Hello!

Aujourd'hui musclez bien vos sourcils, parce qu'ils vont probablement se froncer souvent! Si vous voulez un fond sonore pour ce chapitre, j'ai une playlist angst sur spotify dont je vous partage le lien : https://open.spotify.com/playlist/1jE7p1gG4KAxXzLUhASK7R?si=t8iEacWpTRWWks1d7PTjdg (oui la cover c'est bien Ash et Eiji de banana fish ... j'ai dit que c'était une playlist angst)

Ah oui, aussi ! Il y a de grandes chances pour que je ne publie pas de chapitre la semaine prochaine. Je suis rentré chez mes parents pour les vacances et je n'aurais probablement pas le temps de m'en occuper. Il y aura donc une petite pause de deux semaines haha

Je crois que je vous ai tout dit, alors je vous souhaite une bonne lecture!

XXX

Kiyoko les a rejointes à la dernière minute. Elle a sauté à l'intérieur de la voiture déjà en marche. Mika s'est contentée d'un léger soupir.

Elles arpentent une grande avenue généralement bondée — l'endroit est terriblement vide. Leurs pieds foulent des déchets qui s'agglomèrent contre les trottoirs. Des silhouettes inanimées gisent au sol. Doucement, leurs ombres s'évaporent pour laisser entrevoir des yeux révulsés et des mâchoires disloquées. Un silence lourd les pénètre jusqu'aux os.

— Que s'est-il passé ? murmure Yachi, la voix tremblante.

Aucune ne répond quoi que ce soit. La solution est dissimulée dans le point d'interrogation et les interstices de sa phrase. Elle est partout ; sur le bitume perforé et les lampadaires tordus, dans les angles morts, au-delà des toits d'immeubles où les plantes fanent. Des oiseaux volent bas dans le ciel par centaine — des nuages noirs formant une ronde mouvementée.

— Il va y avoir de l'orage, avise Kiyoko.

Mika ouvre la marche, ses mains enfoncées dans la poche de son sweat. Le regard baissé, elle fixe ses pieds, le cœur au bord des lèvres. Elles passent devant une ruelle. Un vieil homme en sort, hurlant des phrases sans queue ni tête. Il ne les remarque pas. Il trébuche avant de se relever, secoué par ses sanglots. Il s'engouffre dans une autre allée, aspiré par la pénombre.

— Nous y sommes, déclare Mika.

Une fissure remonte tout en haut de l'immeuble, mais les nuages sont si bas qu'on ne peut distinguer sa fin ; comme si la structure naissait de la brume. Les marches de l'entrée sont brisées, formant des petits tas de gravier au sol. Les poubelles débordent de sacs déchirés . Une odeur nauséabonde embaume cette résidence presque morte.

La main de Yachi se glisse dans la sienne. Elle la serre un peu plus fort. Mika n'arrive pas à franchir la lourde porte d'entrée. Elles restent un moment là, les yeux levés vers le ciel. Une lampe de chevet pend mollement à une fenêtre, au quatrième étage. Un chat s'amuse à toucher le fil dans le vide du bout de sa patte. Il lui manque une oreille. Mika le reconnaît. Elle passait des heures à l'agiter sous le nez de Daishou, juste pour l'embêter. Il détestait ça ; les animaux l'avaient toujours repoussé.

Sans trop comprendre, Mika est dans une cage d'escalier. La main chaude de Yachi est déjà loin. Ses pas ricochent contre les murs. Une ampoule grésillante les éclaire un moment, mais elles se retrouvent rapidement dans le noir. Nouvelle trouée dans le temps : Mika est devant une porte en bois. Elle ignore si elle a toqué, mais on ouvre. Une silhouette en lambeaux la dévisage longuement.

— Tu es venue.

Kuroo ne se décale pas. Les mots sont coincés dans la gorge de Mika. Elle peine à simplement hocher la tête. Il remarque ses deux amies qui se tiennent derrière elle.

L'Épopée du seuilWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu