Les Élémentaires Cycle 1 1.Le retour des protecteurs

Chapitre 21

Zaïna remballait ses affaires. Ils allaient partir aujourd'hui, d'un moment à l'autre. Les deux jours imposés par Simengla étaient passés. Il était à cran. Les patrouilles de mages noirs étaient de plus en plus nombreuses. À force de se déplacer dans la forêt pour prévoir leur trajet de départ, il devait presque constamment se cacher, faire attention au moindre bruit, au moindre souffle. Les mages noirs préparaient quelque chose. Plus tôt ils seraient partis, mieux cela vaudra.

Lumina s'était remise de ses blessures. Elle allait beaucoup mieux maintenant. Elle avait pris le temps de se reposer intégralement et ne gardait qu'une vilaine cicatrice de son combat contre Plisp. Pourtant, dès qu'elle avait du temps libre, elle se roulait en boule dans la neige et somnolait. Cela amusait Zaïna, même complètement réveillée, elle aimait dormir. Nowar, le dragon de Simengla, restait toute la journée au camp, pour monter la garde. Mais dès que les élémentaires avaient le dos tourné, il pointait son regard vers l'horizon. Il restait là à contempler la mer.

Zaïna devait emmener le strict minimum. Simengla le lui avait répété maintes et maintes fois : « On ne peut pas emmener trop de choses. Nous embarquons pour une longue bataille, pas pour des vacances. ». Si lui se chargeait de leur alimentation commune, Zaïna, elle, se chargeait d'emporter de quoi les soigner et de quoi leur tenir chaud. Selon Simengla, leur trajet allait bien durer une bonne dizaine de jour avant d'atteindre la Cité de l'Eau. Ils allaient devoir traverser l'océan sur le dos de Nowar, avec trop d'affaires, le dragon allait rapidement se fatiguer. La jeune fille sortit de sa tente. Simengla l'attendait au centre de la clairière, avec Nowar et Lumina à ses côtés. Le jeune homme avait l'air impatient.

« Tu as pris uniquement le nécessaire ?

-Oui... Détends-toi, nous ne sommes pas pres...

-Pas pressé ?! Plus on reste ici, plus nous courrons de risques ! Nous devons partir au plus vite, j'ai un très mauvais pressentiment. Les patrouilles de mages noirs ne cessent de se multiplier et se rapproche d'ici. Nous devons partir maintenant ! Nous devrions même ne plus être là ! »

Le ton avait monté. Simengla était sur les nerfs. Zaïna le comprenait. Ils étaient en danger ici. Il voulait les mettre en sécurité à tout prix. Ils restèrent un court moment dans le silence. Il poussa un soupir. Sa voix se radoucit :

« Excuse-moi... C'est juste que... je n'ai pas envie de te voir mourir alors que j'aurais pu faire quelque chose pour te sauver. Je ne veux pas que qui que soit meurt sans avoir tenté quoi que ce soit pour le sauver.

-Rassure-toi... Je comprends... Partons au plus vite !

-Tu as raison. Décale-toi, je vais m'occuper d'effacer nos traces. »

Simengla passa devant elle et tendit les bras. Instantanément, de la glace surgit du sol, entraînant les dernières traces du camp avec elle. Les tentes se déchiraient et se brisaient sur le sol, le feu de camp s'éteignit et le bois mort valdingua à l'autre bout de la clairière. Simengla baissa les mains. La glace suivit son mouvement. Les derniers pans de tente furent entraînés avec elle et disparurent sous la terre. Une fois sa tâche terminée, le jeune garçon se tourna vers Zaïna. Au lieu de commencer à partir, il était sur le qui-vive. Avait-il entendu quelque chose ?

Zaïna tendit l'oreille. Elle distingua de légers bruits, de plus en plus forts. Des bruits de pas. Quelqu'un se rapprochait. Non. Pas une personne. Un groupe entier était en train d'arriver. Ils n'avaient plus le temps de fuir. Il valait mieux se cacher, et le plus vite possible. Nowar s'envola pour se tasser dans un fourré un peu plus loin. Simengla, Lumina et elle se dirigèrent vers le bosquet le plus proche. Une fois à l'intérieur, ils coupèrent leur respiration. Ils devaient faire le moins de bruit possible. Zaïna jeta un regard dans la clairière qui leur servait d'abri. Son sang se glaça. Un groupe de mage noir venait d'arriver, dirigé par une mage noire qui portait un masque, un masque décoré d'une larme et d'une rose. Ortie. Ils étaient repérés.